lundi 16 mars 2009
Des Bahamas aux îles Turques et Caïques
Notre dernier point d’arrêt avant de quitter les Bahamas fût l’île de Mayaguana d’où nous devions passer les douanes à notre sortie du pays et y attendre notre prochaine fenêtre météo pour aller aux îles Turques et Caïques (Turks and Caicos). Mayaguana, comme la plupart des endroits aux Bahamas, est presque vide. Il s’agit d’une belle grande Île mais presque dépourvue de présence humaine et comme elle n’était pas assez dépeuplé comme cela, les quelques personnes vivant sur l’île sont séparées en trois villages. Notre passage sur l’île était supposé être simple et sans intérêts mais Danielle et moi sommes passé maitre pour faire une histoire comique avec rien! Le jour de notre départ nous devions trouver le bureau des douanes de Abraham Bay tel que mentionné dans notre guide. La baie en question est un vrai paradis avec son eau turquoise flamboyante peuplée de têtes de corail s’étendant d’un coté jusqu’à la lisière verte des arbres de l’île et de l’autre, par les moutons blanc des vagues se brisant au loin sur la barrière de coraux moins profonde. Aucune présence humaine à l’horizon autre que ce qui semblerait être un quai et d’une tour de communication. Dans les Bahamas, une tour de communication est l’équivalent d’une balise pour la vie humaine et s’il y a un bureau du gouvernement ici il se doit d’être à coté de la tour de communication. Alors, nous avons mis nos passeports et les papiers du bateau dans un sac étanche puis avons sauté dans le dinghy et sommes partis en direction du quai. Après six mois sur l’eau vous penseriez que nous aurions pensé à un détail aussi anodin tel que le niveau de la marée! Mais nnooonn, alors que nous approchions du quai, la première chose que l’on sait c’est que nous sommes en train de creuser une nouvelle tranchée dans le fond sablonneux avec notre hélice. Rapidement, nous avons remonté le moteur et Danielle s’est précipitée sur les rames. Maintenant, ne me demandez pas pourquoi mais à chaque fois qu’il faut ramer, Danielle veut être celles qui prend les rames. Alors, ne me reprochez pas de ne pas être galant en laissant ma femme faire le dur labeur! Malheureusement, le vent était très fort et nous avions de la difficulté à avancer en direction du quai. Nous avions environs 12 pouces d’eau sous le bateau et ce, en autant que nous restions dans un étroit chenal. Par contre, en descendant suffisamment le moteur nous pouvions le faire rouler sans toucher le fond mais en ayant une certaine traction tout de même. Lentement mais surement, avec Danielle à l’avant repérant le chemin le plus profond, nous avons réussi à nous rendre jusqu’au quai. Évidement, nous étions à la marée basse et en l’occurrence le quai en ciment était nécessairement TRÈS haut! Nous avons réussi à attacher le zodiac à ce mur de 5 pieds et je l’ai escaladé. Danielle semblait être un peu prise au dépourvue face à la hauteur du mur et je lui ai dit qu’elle n’avait qu’à mettre son pied sur une roche dépassant à mi-hauteur et que j’allais la tirer vers le haut. C’est à ce moment que j’ai remarqué qu’elle ne portait que ses gougounes stupides, rien de mieux pour escalader des murs et marcher je ne sais combien de kilomètres jusqu’au prochain village! Je l’ai tirée quand même, et en un rien de temps nous nous tenions tous les deux debout sur le quai après plus de 20 minutes de déboire avec un chenal de 12 pouces de profond et d’un mur de 5 pieds. C’est à ce moment que je me suis tourné vers Danielle et lui ai demandé ‘’Où est le sac étanche avec les papiers dedans?’’ Et oui, nous avions laissé le sac sur le bateau et oublié de le prendre avec nous dans le zodiac! Être furieux n’aurait rien réglé, alors nous avons pouffé de rire. Pour faire une longue histoire courte, nous sommes quand même allés au bureau des douanes, qui d’ailleurs faisait office de centre pour toutes les affaires du gouvernement, pour s’assurer qu’il était bien ouvert et sommes retournés au bateau. Nous avons attendu une heure ou deux pour laisser le temps à la marée pour remonter mais croyez-le ou non, elle était encore plus basse! Mais attention là, nous étions maintenant expérimentés et cette fois-ci nous avons réussi à se rendre au quai complètement à moteur dans 8 pouces d’eau, oui monsieur!
Nous avons voilé de nuit afin d’arriver à Providentiales (Provo), aux îles Turques et Caïques, au levé de jour lorsque le vent est plus calme. Le premier jour, nous sommes seulement passés aux douanes (désolé, pas d’histoire drôle cette fois-ci) et avons dormis. Les deux jours suivants, nous voulions évidement voir la ville mais en premier nous devions remplir l’un de nos réservoirs de propane. Le manuel que nous avions indiquait que nous pouvions le remplir au complexe Shell tout près de où nous étions ancrés mais personne ne savais de quoi nous parlions. A la station service, quelqu’un nous à alors dit que nous pouvions la faire remplir chez T.C. gas en ville. Ce que nous avons alors réalisé, c’est que la ‘’ville’’ était à environs 7 kilomètres du bateau. Nous avions définitivement un problème de transport. Nous sommes alors retourné sur la route en direction du bateau et Danielle, avec sa patience légendaire, a dit ‘’Ah là, de la marde!’’ et elle a levé son pouce alors qu’une auto passait. La voiture c’est arrêtée et Fitzgerald ‘’Shoes’’ Thompson nous a non seulement amené à T.C. gas avec notre réservoir de propane de 20lbs mais a attendu avec nous pendant qu’elle se faisait remplir et nous a même ramené à la plage! Les choses sont plutôt différentes ici à comparer avec les Bahamas mais dans les deux cas, les gens sont simplement très gentils. Ce que nous avons alors appris est que sur l’île, on peut prendre soit un bus ou bien un taxi, mais comme il ne semble pas y avoir de routes fixes pour les bus et qu’ils sont opérés par des particuliers, nous ne sommes pas très certains de la différence. Une troisième façon de se déplacer est d’utiliser les ‘’jingsies’’ ou quelque chose du genre. Je ne suis pas très sur du nom exacte et de la syntaxe ici mais il s’agit tout simplement de monsieur tout-le-monde qui vous offre une balade en échange d’une certaine compensation pécuniaire. On n’a pas vraiment à chercher pour un jingsy car c’est eux qui nous trouvent. Étant des individus à peau blanchâtre, on ne fait pas un coin de rue sans qu’il y ait au moins une personne qui nous klaxonne pour nous offrir ses services. Je me demande encore comment ils font pour savoir que nous ne sommes pas des résidents locaux! Le jour suivant nous voulions aller voir le ‘’centre-ville’’ mais même si Provo s’étend sur plusieurs kilomètres, son centre-ville ne fait que trois rues et est composé de maisons éparpillées de manière à vous montrer que la planification urbaine est un concept qui existe quelque part d’autre. Enrichis de nos leçons de la veille, aussitôt qu’une voiture s’est pointée, j’ai levé mon pouce et du premier coup nous voilà parti pour une balade gratuite au centre-ville cette fois avec le manager du port de l'ile. Nous avons marché les trois rues et nous sommes arrêtés à un restaurant offrant du poulet frit. Dans les Caraïbes, les gens aiment la friture! Rien de mieux pour la diète mais que voulez-vous, quand on est à Rome … Finalement, ils offraient plus que du poulet frit alors je suis allé pour du poulet au cari et Danielle pour du poisson frit, lesquels étaient les repas dispendieux mais alors que nous attendions au comptoir qu’ils préparent nos assiettes nous avons finalement compris que ce qui était pas chère ici c’était le poulet frit et que pour $2 on avait un sac de 6 morceaux ou bien un plus gros sac pour $3. Nous avons ajouté un ‘’two dollar chicken’’, comme ils l’appelaient, à notre commande et nous avons eu tout un repas. C’était une bonne chose que nous étions affamés! Sur notre retour, nous sommes arrêté à l’épicerie, laquelle était beaucoup moins chère qu’aux Bahamas et avons pris un jingsy jusqu’au bateau.Nous allons peut-être retourner en ville plus tard cette semaine mais pour l’instant on se repose en attendant notre prochaine fenêtre pour nous rendre en République Dominicaine. Entre temps, nous pouvons observer chaque soir un spectacle très particulier qui se produit apparemment uniquement dans la région. Juste après le coucher du soleil et durant environs 10 à 15 minutes les jours suivant la pleine lune, il y a une sorte de petit vers qui sort dans l’eau pour se reproduire. Rien de bien spécial ici sinon que les vers en questions sont fluorescent et brillent d’une lumière verte très intense. Malheureusement, ils sont trop petits pour les prendre en photo et ne restent ‘’allumés’’ que quelques secondes à la fois. Juste dans les environs d’un côté du bateau on peut, à un moment donné, en voir plus de 20 s’allumant pour leurs douce moitiés. On ne sait pas trop si c’est le male ou la femelle qui s’illumine de la sorte mais lorsqu’il s’allume après 2-3 secondes il est entouré par environs 20 membres de l’autre sexe qui nagent rapidement et simultanément en sa direction en émettant un seul court flash. Vous voyez alors un paquet de flash se jeter sur le pauvre diable qui s’éteint rapidement, probablement pris de court par le succès de son sex appeal fluorescent!