jeudi 19 août 2010

Magasinage et réparation de bateau.

Après plus d’un an à naviguer dans des endroits où le ravitaillement en pièces de bateau est virtuellement inexistant, nous sommes arrivés en Australie comme deux enfants magasinant pour Noël. L’Australie et le Canada semble être des copies l’une de l’autre alors nous nous sentions bien à l’aise et ils semblent avoir un magasin pour chaque chose que l’on voudrait acheter. Par contre, il y a une exception notable et c’est le fait que les Australiens roulent sur le côté gauche de la route. Ce n’est évidement pas le premier pays où nous allons qui roule à gauche mais ils s’agissaient de petites îles avec des routes quelques fois pavées. Mais l’Australie ressemble tellement au Canada avec des rues pavées modernes, des feux de circulation et des rampes d’accès que tout le conditionnement, que nous avons acquis depuis la naissance, s’active et systématiquement on se retrouve à chaque fois que nous traversons une rue à nous faire surprendre par une voiture arrivant par la gauche! C’est très troublant et surtout très dangereux. Nous avions prévu originellement de louer une voiture mais cette idée frivole a été abandonnée très rapidement! Chocobo avait grand besoin de se faire chouchouter et nous avons été en mesure de trouver des pièces de rechanges à la même vitesse que coulait notre compte de banque. Nous avons passé la dernière semaine entière, de 08 :00 jusqu’à 18 :00-22 :00 chaque jour, à marcher d’un magasin à l’autre et à remplacer les pièces brisées. Nous avons également dû magasiner pour de la nourriture puisque l’Australie possède les règles de quarantaine les plus sévères au monde et grosso-modo toute la viande, les légumes, les produits laitiers, les œufs ou toute les sortes de graines ou fèves ont été prises par l’agent de la quarantaine. Ils ont même emporté notre collier d’épice que nous avions acheté en Grenade et ce même si chacune des graines était percée d’un trou et enfilée dans une ficelle! Ici, vous pouvez voir une tranche de bacon que nous avons acheté à l’épicerie. Quand ils parlent de bacon ici, ils ne rigolent pas!











En plus de changer la roue du pilote automatique, renforcer le vit-de-mulet et changé la chaine de l’ancre et le banc de batteries nous avons enfin changé toutes les pièces mobiles de notre hale-bas de bôme dont chacune des pièces s’était donné comme but de se suicider durant nos passages dans le Pacifique. Nous avons maintenant un nouveau câble de 6mm en acier inoxydable, deux solides poulies, un tas de nouvelles visses et boulons et un nouveau cordage de serrage le tout pouvant supporter jusqu’à 6000lbs (2700kg)!!! Si ça pette encore on se tire une balle dans la tête! Nous avons également changé les haubans, lesquels sont les deux câbles d’acier inoxydable qui tiennent le mât de chaque côté, et ce même si nous les avions changé il y a un peu plus d’un an alors que nous étions à Puerto Rico et qu’ils sont supposés durer au moins 15 ans. Le hic ici c’est que pour les changer Danielle devait me hisser au bout du mât et puis je devais enlever les anciens câbles et remettre les nouveaux. Mais on parle des câbles qui tiennent le mât en place là! J’espère que personne de ma compagnie d’assurance-vie ne lit ce blogue. Bien sûr, nous avions préalablement attaché solidement le mât à l’aide de nos pataras mobiles, qui sont d’autres câbles attachés au haut du mât, avant que je monte là haut. Je suis quelques fois stupide mais pas à ce point là quand même!

Comment trouvez-vous notre nouveau drapeau Canadien? Danielle vient juste de le terminer alors que l’ancien devenait un peu embarrassant. Nous avons amarré Chocobo à la marina Marlin à Cairns et il y a une promenade le long du quai où les gens se promènent la plupart étant des touristes. Il semble que plusieurs Canadiens soient en vacances à Cairns et ils s’arrêtent presque tous pour dire bonjours à leurs confrères Canadiens en n’oubliant surtout pas de nous faire remarquer dans quel piteux état se trouve notre drapeau tout décoloré et effiloché. Mais notre statu patriotique était immédiatement restauré une fois que nous leur mentionnions que le drapeau en question n’avait que 5 mois d’usure!

Si vous pensez que naviguer c’est comme une longue vacance, pensez-y encore une fois. Nous avons dû acheter les guides de croisière requis pour couvrir l’autre moitié du monde puisqu’ils deviennent presque impossibles à trouver par la suite. Danielle passe continuellement un temps incroyable à passer au travers de cette littérature afin de planifier notre itinéraire quotidien et trouver les points d’intérêts des endroits que nous visitons. Personnellement, j’ai presque complètement abandonné la lecture de ces livres qui sont quelque fois aussi intéressant à lire qu’un dictionnaire et m’arrange toujours pour trouver quelque chose à réparer sur le bateau à chaque fois qu’il faut les consulter…

vendredi 13 août 2010

Arrivés en Australie

Nous sommes arrivés à la ville de Cairns dans la province de Queensland en Australie, en partance de Port Vila au Vanuatu, le 10 aout 2010 après un passage de 1320 miles nautiques (2455 Km) qui nous a pris 9 jours, 5 heures et 15 minutes pour une vitesse moyenne globale de 6.0 nœuds.
Ce long passage déclasse maintenant notre passage entre Bora Bora et Samoa, lequel n’était que de 1179 miles nautiques, comme étant le deuxième plus long passage de notre voyage. La route a été relativement tranquille même si nous avons rencontré en chemin deux fronts froids en provenance de l’Australie et se dirigeant vers l’est lesquels viennent avec des vents tournants et de la pluie mais rien de trop grave pour Chocobo. Mais plus important encore est le fait que notre arrivée en Australie marque l’achèvement de deux buts importants dans notre voyage. Le premier est la fin de notre traversée du Pacifique. Nous avons quitté le Panama au début de mars puis traversé 5 pays, Galapagos, Polynésie Française, Samoa, Fiji, Vanuatu, et parcourus 8810 miles nautiques (16387 km) ce qui en fait l’une des branches les plus longues de notre voyage. Le deuxième but important est que nous avons atteint l’Australie. Pour comprendre ce but, il faut regarder ce voyage dans la perspective d’un natif du Canada. Depuis que nous sommes tout petit, l’Australie a toujours représenté pour nous l’autre bout du monde, l’endroit où les gens marche avec la tête par en bas et où on trouve des gros écureuils de quatre pieds qui saute sur leur pattes de derrière! Prenez un globe terrestre et posez un index sur le Canada puis posez l’autre index sur l’Australie et vous allez voir qu’ils sont assez opposés. On peut bien dire qu’il y a un certain mérite à se taper 24 heures d’avion en classe sardine pour se rendre en Australie mais vous pouvez vous imaginer combien nous sommes fiers d’avoir traversé la moitié de la terre sur un voilier, notre voilier! Bien que techniquement nous n’avons pas encore atteint le point le plus éloigné de chez nous, qui se situe à quelques miles avant d’atteindre notre port d’entré en Indonésie après avoir quitté l’Australie, mais cela n’est que de la sémantique. Nous sommes à l’autre bout du monde et en sommes très fiers!