jeudi 23 juillet 2009

La vie à bord du Chocobo.

Pour ce qui est de la navigation nous avons été plutôt tranquilles ces derniers temps principalement dû au fait que nous attendions l’arrivé de nos nouveaux panneaux solaires lesquels sont arrivés lundi dernier, merci à Wilburt Wahl à Clayton, NY qui s’est tapé tout le trouble de nous les envoyer ici en Grenade puisque la compagnie de panneaux ne livre pas à l’extérieur des USA. Évidement, il nous fallait les amener au bateau dans notre ‘’voiture’’. Comme vous pouvez le voir, quatre panneaux solaires ça prend de la place en titi dans un dinghy de 10 pieds gonflable! La semaine prochaine sera donc dédiée à l’installation des panneaux et nous partirons immédiatement après à destination de l’île de Curaçao où nous prévoyons sortir le bateau de l’eau pour trois mois dont les deux premiers pendant que nous irons visiter le Pérou et la Bolivie en sac-à-dos.
Donc, durant les deux dernières semaines nous avons vécue une vie simple à bord de notre bateau et puisque nous n’avons jamais vraiment parlé, dans ce blog, de la vie à bord d’un bateau je vais dédier cet article à parler de notre vie un peu plus mondaine de tous les jours. Bien sur, on peut dire mondaine mais croyez-moi, c’est souvent très différent de ce que vous pouvez vivre à terre. Premièrement, il est important de comprendre que nous ne sommes pas en vacances prolongées mais bien que nous vivons sur notre bateau et que notre cour arrière change presqu’à toute les semaines. En vacances, vous ne vous souciez habituellement pas de choses telles que l’épicerie, la lessive ou les changements d’huile mais pour nous oui. Deuxièmement, la chaleur ici est telle que nous ne pouvons pas fonctionner aussi bien que nous le voudrions. Cela s’appelle ‘’le rythme des îles’’. Le temps par ici n’est pas le même, et ce que nous faisons ici en une journée nous pouvions le faire en deux ou trois heures à la maison. En l’occurrence, nous n’avons peut-être pas d’emploi à temps plein mais nous sommes continuellement occupés et tentons toujours de faire quelque chose même si cela veut dire le faire à la vitesse escargot!
J’ai déjà parlé à plusieurs reprise des marchés locaux alors je n’élaborerai pas sur le sujet. Par contre, acquérir de la nourriture et la ramener sur le bateau est l’une de nos activités principales. À la maison, nous n’avions qu’à arrêter au Loblaw Superstore et acheter tout ce que nous avions besoins pour les jours suivant en environs 20 minutes. Ensuite nous n’avions qu’à mettre l’épicerie dans la voiture et conduire jusqu’à la maison où l’on garait la voiture dans une entrée de garage stable. À bord du Chocobo, les choses sont un peu différentes. Pour commencer, vous ne pouvez pas trouver tout ce dont vous avez besoin au même endroit et dans certains endroits, où nous sommes allés, les ‘’supermarchés’’ sont environs de la grosseur ce que nous appelons un dépanneur. À cause de cela, faire l’épicerie peut facilement prendre une journée entière et même souvent deux. On commence le magasinage par descendre le dinghy qui est attaché à l’arrière du bateau. Pour l’épicerie, nous apportons nos propres sacs d’épicerie puisque souvent, surtout dans les îles françaises, ils n’en ont pas ou s’ils en ont, ils ne sont pas adéquats pour les transporter sur une longue distance. Nous motorisons donc en dinghy jusqu’au quai le plus pratique que nous pouvons trouver et où, la plupart du temps, nous pouvons ‘’légalement’’ attacher notre dinghy puis nous marchons jusqu’au marché. Nous marchons d’un étal à l’autre, demandant les articles dont nous avons besoins et marchandant les prix à la baisse lorsque nous soupçonnons que le marchant nous demandent le ‘’prix touriste’’, puis nous retournons au dinghy avec nos emplettes. S’il y a de l’eau dans le dinghy, je l’enlève subito-presto afin que l’épicerie ne se détrempe pas et nous retournons au bateau. Une fois arrivé au bateau, si nous sommes chanceux il n’y aura pas de vagues mais très souvent Danielle débarque la première et je lui passe les sacs un à un en essayant de me tenir debout dans le bateau roulant d’un bord et de l’autre. À cause des différents insectes qui se servent des fruits pour monter à bord du bateau comme le font les immigrants illégaux dans des conteneurs à la maison, nous devons laver chacun des items avec de l’eau et du savon comme si l’on faisait la vaisselle. Mais à ce moment le plaisir ne fait que commencer. En effet, à cause de la chaleur torride, nous ne pouvons pas laisser de fruit sur le comptoir et il faut les faire entrer tous dans notre petit réfrigérateur vertical. Rien de plus plaisant que d’ouvrir la porte sur le dessus et d’avoir à vider la moitié du contenu pour enfin accéder à notre pot de jus!
Ici en Grenade, nous sommes très gâtés par le fait que les prix pour les fruits et légumes sont très bas. Toute la nourriture que vous voyez sur cette photo nous à couté $80.00EC ou si vous préférez $30.00US. Il est très facile de manger santé ici. De plus, portez attention à la photo. Et oui, ce prix inclus également la grosse bouteille de vanille pure que vous voyez derrière l’un des ananas. Vive la Grenade, l’île des épices!
Comme je l’ai mentionné à plusieurs reprises, la plupart du temps la chaleur ici est insupportable pour des canadiens comme nous et nous avons décidé de nous fabriquer des panneaux pour faire de l’ombre sur trois des cotés du cockpit. Ici, Danielle est occupée à assembler l’un des panneaux à l’aide de notre nouvelle machine à coudre qui peut coudre 8 épaisseurs de canevas épais sans broncher. De plus, elle est mieux de faire un bon travail car Némo la surveille de près!
Prendre soin du bateau est une autre tâche qui nous tient occupés. Cela inclus bien sûr les réparations mécaniques de toutes les pièces qui ont subitement décidé de quitter l’état très instable du fonctionnement normal pour aller retrouver l’état très stable du non-fonctionnement qui semble être l’état dont rêve sans exceptions chacune des pièces d’équipement à bord. Mais cela inclus également laver et placer le bateau, et cela n’est pas une mince tâche. C’est absolument incroyable comment un seul des longs cheveux bouclés de Danielle peut réussir à amasser toute sorte de cochonnerie et créer sa propre boule de poussière. Je crois que chacun des cheveux, lorsqu’il tombe, doit s’écrier ‘’Enfin libre, je peux maintenant envahir le bateau. Si j’amasse suffisamment de poussière, je prendrai suffisamment d’espace pour pousser ces deux emmerdeurs par-dessus bord. Wouha-ha-ha-ha!’’ Mais leur plan ne tient pas en compte le puissant Dirt Devil™ que nous avons acheté aux États-Unis et qui aspire tous ces cheveux aux aspirations Napoléoniennes en un rien de temps.
Mais les tâches ménagères à bord sont plus que de passer l’aspirateur et nous devons quand même cuisiner, laver la vaisselle et faire la lessive. Le fait de manger trois repas presque tous les jours à bord, génère une quantité incommensurable de vaisselle et le puissant lave-vaisselle que nous avions à la maison nous manque énormément. Je suspect également que la vaisselle ait les même aspirations de grandeur que les cheveux de Danielle et qu’elle mijote de prendre possession du bateau elle aussi.
Laver la vaisselle n’est pas seulement fastidieux mais ça consomme pas mal d’eau et il en est de même pour prendre nos douches, tirer la chaine des toilettes et faire la lessive. Cette dernière étant la gagnante toute catégorie dans la compétition de qui prendre le plus de notre précieuse eau. Et l’eau douce à bord est très précieuse puisque pour l’obtenir nous devons faire fonctionner notre désalinateur énergivore pendant au moins trois heures par jour et parfois plus longtemps. Cela à pour effet de vider les batteries et nous devons alors faire fonctionner soit la génératrice ou bien les moteurs pour recharger les batteries. C’est d’ailleurs l’une des raisons principales pour lesquelles nous ajoutons des panneaux solaires supplémentaires afin d’utiliser plus de soleil et moins de diesel pour charger nos batteries.
De l’eau raréfiée veut évidement dire des douches intéressantes, surtout le long de la côte est Américaine où il ne fait pas aussi chaud qu’ici dans les Antilles. Voyez-vous, à terre la procédure normale pour prendre une douche consiste à faire couler l’eau jusqu’à ce que l’eau chaude arrive puis de tourner le régulateur jusqu’à l’obtention de la température parfaite avant de glisser notre petite peau, très sensible à la température, sous le jet d’eau giclant abondamment à pleine pression. Sur un bateau, même avec la faible pression à bord, faire cela gaspillerait presque deux gallons d’eau ce qui représente environs la quantité d’eau que l’on a besoin pour prendre une douche entière! Pensez-vous vraiment que nous pouvons nous permettre un tel luxe? Pantoute! On rentre dans la douche, on prend une grande respiration puis on allume la douche. ‘’Aaarrrrghhhhhhh! Hoooo-hooooo-hoooo Oh-mon-dieu-je-vais-mouriiiirrrr!!!!!!’’ On fait juste se mouiller puis on ferme le robinet rapidement. On se dépêche pour se savonner afin de profiter de l’eau qui est encore sur notre corps puis on rallume le robinet pour se rincer avec l’équivalent de deux verres d’eau! Si on est chanceux, dans la deuxième partie du cycle de rinçage on aura peut-être de l’eau chaude qui coulera. Évidement, le truc c’est de prendre sa douche immédiatement après l’autre et de profiter de l’eau chaude immédiatement! La bonne nouvelle est que depuis les derniers mois nous sommes que trop content de prendre notre douche à l’eau froide. Mais de toute façon elle est chaude quand même comme tout le reste ici dans le sud.
Finalement, après être allés au marché, avoir cuisiné les repas, fait la vaisselle, nettoyer le bateau et avoir pris une douche froide on est fin près pour aller au lit. Si nous ne sommes pas trop exténués, nous pourrons peut-être prendre quelques minutes pour penser à une visite de l’île que nous pourrions faire un jour lorsque nous auront le temps! Il y a plusieurs autres activités de tous les jours que j’aimerais bien vous raconter mais cela devra attendre pour un autre article puisque celui-ci est rendu sérieusement trop long.