samedi 8 mai 2010

Visite dans les Marquises.

La première chose qui nous frappe lorsque l’on arrive dans les Marquises c’est la beauté majestueuse du paysage de ces îles volcaniques. Crachée du centre de la terre, la larve s’est élevée au dessus de la surface de l’eau pour créer des îles aux paysages splendides sur lesquelles pousse une végétation luxuriante. Bon, une fois qu’on s’est remis de la beauté poétique des hautes falaises et des palmiers on revient à des choses plus terre à terre comme le nom des endroits ici. Par exemple, après notre traversée du Pacifique nous nous sommes arrêtés au village d’Atuona sur l’île de Hiva-Oa dans le département français des Marquises en Polynésie Françaises. Les îles dans les marquises ont des noms tels que Tahuata, Fatu Hiva, Nuku Hiva ou bien ma préférée Ua Pou. Pour les gens d’ici qui parlent Marquisien c’est évident que ces noms veulent dire quelque chose mais pour nous pauvres mortels ce n’est que des suites de sons sans signification et cela a pour effet qu’il est très difficile de s’en rappeler. Juste pour vous montrer, sans relire le texte, quel est le nom de l’île où nous nous sommes arrêtés? Vous pouvez vous imaginer de quoi a l’air une conversation avec les équipages des autres bateaux ici. ‘’Planifiez-vous d’aller à Hatutu?’’ l’autre d’un air perplexe répond ‘’Heu! Hatutu c’est tu l’île au nord d’ici à coté de Kaukura? Heu non attend, Kaukura c’est dans l’archipel des Tuamotu, pas dans les Marquises…’’ et ainsi de suite.

Mais après trois semaines en mer les gens qui ont traversé le Pacifique ont besoins de parler avec d’autres êtres humains. Pour parler de la traversée bien sur mais surtout de parler, point. À Hiva-Oa nous avons passé beaucoup de temps à socialiser et le jour de notre arrivé nous étions bien content de revoir nos amis français Dominique et Malou à bord de leur catamaran de 65 pieds (20m) Cata Fjord que nous avons rencontré pour la première fois à St-Georges en Grenade. Vous pouvez les voir ici sur la photo de gauche. Dominique et Malou sont des gens intelligents et extrêmement sympathiques. Danielle et moi pouvons passer 5 ou 6 heures d’affilé à parler avec eux et avoir l’impression que l’on vient à peine de commencer la discussion! Nous avons passé beaucoup de temps avec eux, autour d’un souper puis le lendemain pour le petit déjeuné, à parler de bateau et à régler les problèmes du monde. Malheureusement, notre itinéraire est beaucoup plus rapide que le leur et on ne sait vraiment pas à quel moment nous allons pouvoir les revoir. Sur la photo du centre et celle de droite vous pouvez voir Max et Peter, deux australiens voyageant à bord du voilier Yanada que nous avons rencontré aux Galápagos. Ils avaient quelques problèmes à régler les formalités d’entrée dans le pays et nous avons pu les aider à ce sujet. Savoir parler français dans les Polynésiennes Françaises et définitivement un atout lorsque vient le temps de débroussailler les différentes options qui s’offrent à nous pour payer l’infâme caution imposée ici par les autorités qui obligent les étrangers en visite ici à avoir soit un billet d’avions de retour ou de payer une caution correspondant au prix d’un billet d’avion pour retourner dans votre pays d’origine, lequel vous est remboursé à votre sortie. Je fais une histoire courte mais les choses sont beaucoup plus compliquées, et surtout plus cher, qu’elles ne le paraissent avec la caution. Nous avons eu beaucoup de plaisir par la suite à passer la soirée à bord de Yanada et à nous tordre les oreilles pour comprendre l’accent et les expressions australiens. Disons que c’est tout un exploit de suivre la conversation de Peter après que le vin ais coulé à flot pendant trois heures! Tout comme pour Cata Fjord, notre route se sépare maintenant de celle de Yanada et on ne reverra Max ou Peter que peut-être lorsque nous arriverons en Australie. C’est une triste réalité de la vie en bateau. On rencontre beaucoup de gens intéressants puis un jour, dans un claquement de doigt, il faut leur dire adieu et il ne reste que les emails pour garder le contact par la suite.



À Hiva-Oa, nous avons pris un tour guidé de l’île durant laquelle nous avons principalement été voir les paysages magnifiques de l’endroit mais nous avons également eu droit a un diner dans l’un des restaurants local où nous avons pu savourer un bon échantillon de la gastronomie polynésienne. Disons simplement que les plats étaient vraiment bons et que les polynésiennes savent vraiment bien cuisiner. Ca devient assez évident lorsque l’on regarde les bedaines de leurs maris! Sur la photo vous pouvez apercevoir, au centre, un plat de crevettes sur des épinards au lait de coco entouré d’un plat de fruits de l’arbre à pain et de bananes sucrées, de poisson cru dans le lait de coco, de purée de fruits solidifiée et de riz.


Durant notre visite de l’île nous avons été voir un site cérémonial où les polynésiens d’antan ont sculpté les fameux tikis, ces statues de pierre représentant l’esprit de personnages célèbres ou d’un évènement important de la vie comme ici sur la photo de droite ou l’on peut voir la statue d’une femme en train d’accoucher. D’après la face qu’elle fait le bébé devait être gros en titi, peut-être le guerrier qu’on voit dans le fond sur la photo de gauche! En passant, je ne suis pas accroupi pour essayer de voir le bébé en question mais bien pour regarder les dessins sculptés sur la base de la statue!



À Hiva-Oa sont enterrés deux personnages célèbres; l’auteur et interprète Jacques Brel et le maître peintre Paul Gauguin. Jacques Brel, belge de naissance, a passé les dernières années de sa vie ici et a rendu l’âme en 1978 à l’âge prématuré de 49 ans, merci à la cigarette et au cancer du poumon qui s’en est suivi. Sur la plaque à coté de sa tombe on peut lire :

Passant,

Homme de voiles
Homme d’étoiles
Ce troubadour
Enchanta nos vies
De la mer du Nord
Aux Marquises

Le poète,
Du bleu de son éternité
Te remercie
De ton passage

Un joli poème à l’image des chansons de ce grand artiste qui nous font voyager dans l’imaginaire de la réalité peinte dans le style unique de Brel. Je sais que de dire ‘’l’imaginaire de la réalité’’ peut sembler un peu bizarre mais il faut écouter Brel pour comprendre ce que je veux dire.
Paul Gauguin, tant qu’à lui, à passer la majeure partie du temps qu’il a passé ici à boire et à se mettre à dos les autorités locales. Je ne suis pas très connaissant de l’art de Gauguin alors je n’ai pas grand-chose à en dire.

Il est difficile de venir au Marquises sans voir, à un moment donné, l’une de ces pirogues inspirées de celles utilisées par les premiers colons venu d’Asie il y a plusieurs siècles de cela. Le bois a laissé la place à la fibre de verre, plus légère, dans leur fabrication mais les gens ici semble prendre les compétitions de pirogues très au sérieux et s’entrainent régulièrement dans la baie. Danielle, tant qu’à elle, trouvait la carrure de certains rameurs plutôt attrayante! Moi, loin d’être jaloux voyons, je lui ai rappelé que les pectoraux et les biceps c’était bien beau mais que ayant travaillé sur un ordinateur toute ma vie j’avais, moi-même, les muscles des doigts très bien développés!