La bonne nouvelle, pour eux, c’est qu’ils ont obtenu le droit de gérer les territoires et leurs affaires à leur façon et les choses semblent bien aller. Un des aspects intéressant de cette histoire, c’est que l’une de leurs obligations pour garder la gestion du territoire c’est qu’ils doivent brûler la terre environ aux deux ans! La logique est bien simple, durant la saison sèche les broussailles et herbes poussant entre les arbres deviennent tellement sèches que si un éclair tombe dessus il s’en suivra des incendies de forêt très dévastateurs pour la région. Alors ils brûlent les broussailles sur la moitié des terre à chaque année afin d’empêcher la propagation des feux de forêts. Mais on parle d’un territoire immense ici! Évidement, pour la production des gaz à effet de serre personne n’en parle alors que chez nous au Canada on nous traite d’assassin environnemental parce qu’on fait chauffer notre voiture cinq minutes avant de partir le matin en hiver par -25°C! Mais ça c’est une autre histoire, le point important de savoir sur la région c’est que la majorité du territoire se trouvant à moins de 500km de Darwin est formé de terres humides et donc d’une diversité biologique incroyable. Les cours d’eau entourés de marais, que ici on appelle des billabongs, sont protégés par la création de parcs nationaux immenses dont le parc Kakadu, classifié patrimoine mondial de l’UNESCO, et le parc Litchfield lesquels il faut l’avouer sont mauditement beaux. Nous avons délié encore une fois les cordons de notre bourse et nous sommes allés les visiter.
Nous avons commencé par aller visiter le parc Kakadu et le premier endroit que nous sommes allé voir est un site de peintures aborigènes à flanc de montagne. À regarder les œuvres aborigènes, nous pourrions penser qu’il s’agit de fresques anciennes conservées depuis le temps où l’homme se battait pour le contrôle du feu mais il n’en n’est rien. La peinture que vous voyez sur cette photo a été peinte quelque part dans les années ’60 par un bonhomme du nom de Barramundi Charlie, dernier descendant vivant de son peuple dont je n’arrive pas à me rappeler le nom et qui a rendu son âme à la terre aux environs de 1976 emportant avec lui tout ce qui restait de sa culture et des souvenirs de son peuple. Mais plusieurs années avant de mourir, Barramundi Charlie avait montré à des gens de la BBC, qui filmaient un documentaire dans la région, les dessins de son peuple en leur expliquant que chacun d’eux représentaient une histoire mais il n’a jamais voulu raconter les histoires en questions sauf celle qui est ici sur la photo laquelle est une fresque éducative visant la jeunesse aborigène. En quelques mots l’histoire va comme suit. Dans les peuples aborigènes l’inceste est interdit pour la raison évidente d’éviter d’engendrer des individus subissant le même sort que certains rois d’Angleterre à une certaine époque! L’homme dans le haut de la fresque est Namarrgon qui s’est lié d’amour avec sa sœur Barrginj laquelle est dépeinte en blanc sous sa jambe de droite. Les gens de la tribu s’en sont évidement aperçu et les anciens, pour les punir en utilisant leur magie, ont transformé la sœur en serpent et le frère en crocodiles, deux animaux vivant en solitaire, afin qu’ils n’aient plus jamais de rapports sociaux avec personne. Quant à la procession de femmes en dessous avec les seins découverts on ne sait pas trop ce qu’elles font là. L’histoire est bien instructive et tout et tout mais en regardant la fresque de plus près on en vient à se poser quelques questions. Premièrement, si l’histoire vise l’éducation des jeunes de son peuple et que Barramundi Charlie en était le dernier membre vivant alors pourquoi a-t-il peint cette histoire au juste? Deuxièmement, je veux bien comprendre que l’objet de l’histoire est les rapports sexuels entre membres de la même famille mais est-ce que les jambes toutes écartées et les organes sexuels disproportionnés étaient vraiment nécessaires? En fait, si on ajoute les femmes aux seins nus et le fait que Barramundi Charlie n’avait pas eu de femmes depuis bien des années alors on est presque tentés de se demander si ce dessin n’est pas tout simplement une sorte de Playboy aborigène! Évidement, par respect pour l’homme et surtout pour son défunt peuple on va le croire sur parole.
Après les fresques de M. Charlie nous sommes allés faire un tour de bateau sur le Yellow Water Billabong pour observer la faune et la flore unique de ces terres humides. Évidement, le clou de la visite était sans conteste les crocodiles! Il y a deux sortes de crocodiles en Australie, les crocodiles d’eau douce, qui sont plus petits et pas très méchants, et les crocodiles d’eau salée qui sont beaucoup plus gros et avec lesquels la petite baignade pour aller leur flatter le museau ne serait vraiment pas indiqué! Nous avons eu la chance d’en voir trois ou quatre de près durant notre balade et nous étions bien heureux que le ponton sur lequel nous étions était fait entièrement d’aluminium très solide. Les petites bébêtes ont l’air bien belles sur des photos mais quand on a une à quelques mètres de nous disons qu’on devient un peu plus respectueux.
Mais le Yellow Water Billabong était beaucoup plus que des crocodiles, c’était une faune abondante, surtout des oiseaux, et une flore assez unique. Notre capitaine, qui dirigeait le bateau, était une guide très expérimentée et savait très bien manier son ponton pour nous amener à moins de cinq mètres (15 pieds) des oiseaux sans les effrayer afin qu’on les voit de près et prenne des photos. Les canards, oies, aigrettes et autres grands échassiers étaient au rendez-vous pour notre plus grand plaisir.
Deux jours plus tard, nous avons pris un autre tour qui nous a amenés, en premier lieu, en bateau sur la rivière Adélaïde pour aller voir les crocodiles sautant. Mentionnons ici qu’il ne s’agit pas d’une espèce spéciale mais plutôt que les guides les font sauter dans les airs en leur présentant un alléchant morceau de viande attaché à une espèce de ligne à pêche. Celui que vous voyez sur la photo était un vrai monstre directement sorti d’un film du genre ‘’La reine africaine’’ ou ‘’King Kong’’. C’est le mâle dominant de ce tronçon de la rivière laquelle mesure 150 km (95 miles) de long avec une population de crocodiles entre 6000 et 7000 têtes. D’après notre guide, celui-ci aurait environ 60 ans, mesurerait près de 6 mètres (18 pieds) de long et pèserait environ 1000 kg (2200 lbs)! Il était encore plus gros que Goliath que nous avions vu à Cairns dans son enclos sauf que ici on était dans la nature pas dans un zoo!
Pendant plus d’une heure nos guides ont fait sauter les crocodiles en leur offrant de gros morceaux de porc, ce que je considère être une discrimination flagrante pour les crocodiles musulmans! Danielle s’est même laissée aller à sauter devant l’entrée du site mais je ne me suis surtout pas risqué à lui lancer un steak. Si vous pensez que les lézards à grosses dents sont méchants c’est que vous n’avez jamais mis Danielle en colère! En passant, les crocodiles ne sont pas de très gros mangeurs et se nourrissent que quelques fois par semaine. Dans les zoos, un crocodile qui ne fait pas trop d’exercice peut se contenter d’un seul repas pas semaine. Ils tirent leur énergie principalement du soleil au travers de leur peau et ils sont grosso modo des gros panneaux solaires à dent.
Notre visite s’est poursuivie dans le parc Litchfield et une visite guidée, dans n’importe quel pays que vous allez, n’est pas une bonne visite si on ne va pas voir une chute d’eau! Ici, nous sommes allés en voir trois et à la dernière nous avons glissé dans nos maillots de bain et avons fait une saucette dans l’eau fraiche. C’était très rafraichissant sauf que pour revenir à l’autobus il nous fallait remonter un escalier de 135 marches! Inutile de dire qu’une fois en haut nous étions autant en sueur que lorsque nous sommes arrivés.
Évidement, on ne pouvait pas passer par l’Australie sans aller gouter à leurs fameux Fish & Chips dont le gout succulent n’a d’égal que sa teneur en gras! Nous sommes allés dans un petit resto situé dans la zone du ‘’Fisherman’s Warf’’ où se negocie le poisson pris localement. Le barramundi frit était vraiment bon et je parle ici du poisson et non pas de l’aborigène dont j’ai parlé plus haut! Les frites se défendaient assez bien aussi et il est intéressant de mentionner qu’en Australie les frites ne s’appelles pas des ‘‘French Fries’’ comme en Amérique du Nord mais bien des ‘’Chips’’ d’où le nom de Fish & Chips. Similairement, les crevettes ne sont pas des ‘’shrimps’’ ici mais bien des ‘’prawns’’ et ne vous trompez pas car à quelques reprises nous avons commandé des ‘’shimps’’ et la personne qui nous servait semblait n’avoir aucune idée de ce dont nous parlions. Une petite note en passant. Nous avons déjà mentionné que les prix étaient assez élevés en Australie et bien le poisson, les frites, deux breuvages chacun et 4 ‘’prawns’’ pannées nous ont couté un peu moins de $50.00! Et à ce prix on mange sur un papier avec des fourchettes en plastique.
Maintenant que nous avons eu une bonne visite de l’Australie, nous allons partir d’ici une semaine pour l’Indonésie qui se trouve au nord-ouest de l’Australie. D’après nos guides de croisière, l’internet c’est pas fort en Indonésie alors il est possible que nous ne soyons pas capable de publier d’articles d’ici un bon bout de temps mais aussitôt qu’on aura de l’internet nous vous montrerons les merveilles de ce grand pays d’Asie du Sud.