samedi 13 novembre 2010

Les orangs-outangs de Bornéo.

L’une des choses que nous ne voulions pas manquer lors de notre passage en Indonésie s’était d’aller voir les orangs-outangs de Bornéo lesquels vivent uniquement sur les îles de Sumatra et de Bornéo en Indonésie. Ces grands singes sont évidement, comme toutes les espèces de grands animaux dans le monde, menacés d’extinction par la destruction de leur habitat. Ici à Bornéo, c’est la culture pour l’huile de palme et la déforestation qui sont les grands coupables pointés du doigt mais évidement la situation est beaucoup plus complexe que de simplement dire aux indonésiens d’arrêter de cultiver et de couper du bois pour vivre! Les gros singes c’est bien beau mais il faut manger.








Pour aller voir nos cousins lointains, nous nous sommes arrêtés dans le village de Kumai dans la province de Kalimantan dans la partie Indonésienne de Bornéo. Je fais cette précision car si vous regardez une carte géographique vous verrez qu’une grande partie de l’île de Bornéo appartient en fait à la Malaisie et une autre petite partie forme le Sultanat de Brunei. Mais à Kumai on est tombé dans l’Indonésie profonde et très authentique qui n’avait rien avoir avec l’île authentiquement touristique de Bali par exemple. Pour un occidental, l’endroit peu paraître délabré et la population pauvre mais regardez bien les yeux de cette petite fille et dites-moi honnêtement si vous pensez vraiment qu’elle est affamée et malheureuse? En fait les gens ici sont peut-être pauvre, selon nos normes, mais ils mangent très bien et semblent amplement heureux, merci beaucoup.








Bien que la jungle, dans laquelle vivent ces primates tant convoités par les appareils photo, ne soit accessible que par bateau, il était hors de question de s’y aventurer avec Chocobo. En fait, à plusieurs endroits notre catamaran était trop large pour passer. Alors nous avons requis les services d’Adys qui à bord de son bateau Mama-2 et avec l’aide d’une équipe de trois autres membres d’équipage, plus un gardien qui est resté à bord de Chocobo durant notre absence, nous ont amené dans les méandres de la jungle indonésienne. Mais même si les rivières et le bateau lui-même nous donnait l’impression parfois d’être sortis directement du film ‘’La Reine Africaine’’ il faut avouer que nous étions très confortables. Le trajet à duré deux jours et une nuit dans le parc national de Tanjung Puting et nous avons dormis confortablement sur le pont, avec un matelas bien sur, et une moustiquaire. Ai-je besoin de mentionner que les repas indonésiens que nous préparait Ana étaient succulents?










La meilleure façon de voir des orangs-outans était d’aller à des stations où ils leur donnent des bananes. Le bateau s’arrêtait à un quai non loin puis, après une marche d’environs 15 minutes dans un sentier à travers la jungle, on arrivait à un endroit où une plateforme avait été aménagée pour y déposer les bananes apportées par les guides. L’heure des repas étant fixe, et probablement à tous les jours, les familles de primates étaient à coup sur au rendez-vous même si cela voulait dire de manger sous le feu des appareils photo et devant une vingtaine de personnes qui vous regardent! Mais d’après l’air qu’avaient les orangs-outans, je pense bien que tant qu’ils avaient leurs bananes gratuites ils se foutaient pas mal si un autre groupe de primates les regardaient pendant leur repas. Ils étaient également très agiles pour se promener dans les arbres et, bien qu’étant jusqu’à huit fois plus fort que leurs cousins homo-sapiens, ils avaient néanmoins besoins de leur quatre ‘’mains’’ pour grimper. Alors pour amener des bananes à manger plus tard la femelle que vous voyez sur la troisième photo à dû user d’imagination au détriment de sa dignité il faut croire. Non mais sérieusement, il faut-tu être sarfe pas à peu prêt? Elle à beau être une singe, mais quand même!










Mais le parc Tanjung Puting ce n’est pas seulement des orangs-outangs. Le paysage est très beau et nous avons vu, de loin, d’autres singes avec des nez bizarres et même un petit jaguar! Apparemment, aucun touriste n’en aurait vu dans cette région puisqu’ils vivent habituellement à 25 km de là. Dans la première partie de la rivière, l’eau était brune comme c’est souvent le cas les rivières mais nous avons tourné dans un des affluents et l’eau a soudainement changé de couleur pour devenir limpide avec une teinte rougeâtre. Selon notre guide, la couleur brune de la rivière principale viendrait en fait des résidus industriels crée par l’exploitation de mines d’or en amont et dont les pratiques en matière environnementale seraient discutables. Les affluents n’ayant pas à souffrir des affres de l’exploitation ont une eau propre et la couleur rouge est produite naturellement par les racines des plantes ce qui lui donne l’aspect spectaculaire d’un miroir reflétant la végétation environnante. De plus, cette région abonde en papillons de toute sorte telle que celui-ci qui est venu se poser insouciant sur le doigt de Danielle et qui est même resté assez longtemps pour que je puisse le prendre correctement en photo. Nous avons vu des papillons, aux ailes blanchâtres, qui mesuraient tout prêt de 20 cm (8 pouces) d’une aile à l’autre!

















À notre retour sur Chocobo, nous en avons profité pour offrir à nos guides quelques cadeaux pour les remercier de leurs bons services. Rien de bien sophistiqué, tel que des cordes que nous avions en trop, des vêtements, des jouets et sac de suçons pour leurs enfants et quelques bricoles dont nous n’avions plus besoin. Ils étaient tous bien content et nous ont remercié mille fois plus qu’une. Après avoir discuté, pris des photos et rigolé un peu, ils sont partis et je suis alors rentré dans le bateau et remarqué que la température du frigo était pas mal élevée. Après une inspection plus approfondie nous avons réalisé que l’unité de refroidissement était kaput! Avec un congélateur plein de viande et dans un pays où il fait 30°C (85°F) de moyenne le jour comme la nuit, c’est une catastrophe! Le problème n’est pas que monétaire, il faut trouver des pièces de rechange et ce n’est sûrement pas à Kumai que l’on peut trouver ce genre de pièces. Je suis donc allé au village pour trouver de la glace afin d’essayer de conserver notre nourriture jusqu’à ce qu’on se rendre soit à Batam ou à Singapour où l’on pourra réparer. Mais encore une fois, ne pas parler Indonésien rend les choses intéressantes. Comment décrit-on de la glace dans un village situé presque directement sur l’équateur? Heureusement, après quelques parades et mimiques donnant l’impression à mes interlocutrices que j’étais probablement resté trop longtemps avec les orangs-outangs, je suis tombé sur quelqu’un qui parlait un anglais décent et réussi à mettre la main sur 15 blocs de glace gelée bien solide. Cela serait bien pour le moment mais est-ce que ce sera suffisant pour tenir les cinq jours que nous prendra notre passage dans la Mer de Chine Australe pour nous rendre à Batam, notre prochaine destination?