Pour aller voir nos cousins lointains, nous nous sommes arrêtés dans le village de Kumai dans la province de Kalimantan dans la partie Indonésienne de Bornéo. Je fais cette précision car si vous regardez une carte géographique vous verrez qu’une grande partie de l’île de Bornéo appartient en fait à la Malaisie et une autre petite partie forme le Sultanat de Brunei. Mais à Kumai on est tombé dans l’Indonésie profonde et très authentique qui n’avait rien avoir avec l’île authentiquement touristique de Bali par exemple. Pour un occidental, l’endroit peu paraître délabré et la population pauvre mais regardez bien les yeux de cette petite fille et dites-moi honnêtement si vous pensez vraiment qu’elle est affamée et malheureuse? En fait les gens ici sont peut-être pauvre, selon nos normes, mais ils mangent très bien et semblent amplement heureux, merci beaucoup.
Bien que la jungle, dans laquelle vivent ces primates tant convoités par les appareils photo, ne soit accessible que par bateau, il était hors de question de s’y aventurer avec Chocobo. En fait, à plusieurs endroits notre catamaran était trop large pour passer. Alors nous avons requis les services d’Adys qui à bord de son bateau Mama-2 et avec l’aide d’une équipe de trois autres membres d’équipage, plus un gardien qui est resté à bord de Chocobo durant notre absence, nous ont amené dans les méandres de la jungle indonésienne. Mais même si les rivières et le bateau lui-même nous donnait l’impression parfois d’être sortis directement du film ‘’La Reine Africaine’’ il faut avouer que nous étions très confortables. Le trajet à duré deux jours et une nuit dans le parc national de Tanjung Puting et nous avons dormis confortablement sur le pont, avec un matelas bien sur, et une moustiquaire. Ai-je besoin de mentionner que les repas indonésiens que nous préparait Ana étaient succulents?
La meilleure façon de voir des orangs-outans était d’aller à des stations où ils leur donnent des bananes. Le bateau s’arrêtait à un quai non loin puis, après une marche d’environs 15 minutes dans un sentier à travers la jungle, on arrivait à un endroit où une plateforme avait été aménagée pour y déposer les bananes apportées par les guides. L’heure des repas étant fixe, et probablement à tous les jours, les familles de primates étaient à coup sur au rendez-vous même si cela voulait dire de manger sous le feu des appareils photo et devant une vingtaine de personnes qui vous regardent! Mais d’après l’air qu’avaient les orangs-outans, je pense bien que tant qu’ils avaient leurs bananes gratuites ils se foutaient pas mal si un autre groupe de primates les regardaient pendant leur repas. Ils étaient également très agiles pour se promener dans les arbres et, bien qu’étant jusqu’à huit fois plus fort que leurs cousins homo-sapiens, ils avaient néanmoins besoins de leur quatre ‘’mains’’ pour grimper. Alors pour amener des bananes à manger plus tard la femelle que vous voyez sur la troisième photo à dû user d’imagination au détriment de sa dignité il faut croire. Non mais sérieusement, il faut-tu être sarfe pas à peu prêt? Elle à beau être une singe, mais quand même!
Mais le parc Tanjung Puting ce n’est pas seulement des orangs-outangs. Le paysage est très beau et nous avons vu, de loin, d’autres singes avec des nez bizarres et même un petit jaguar! Apparemment, aucun touriste n’en aurait vu dans cette région puisqu’ils vivent habituellement à 25 km de là. Dans la première partie de la rivière, l’eau était brune comme c’est souvent le cas les rivières mais nous avons tourné dans un des affluents et l’eau a soudainement changé de couleur pour devenir limpide avec une teinte rougeâtre. Selon notre guide, la couleur brune de la rivière principale viendrait en fait des résidus industriels crée par l’exploitation de mines d’or en amont et dont les pratiques en matière environnementale seraient discutables. Les affluents n’ayant pas à souffrir des affres de l’exploitation ont une eau propre et la couleur rouge est produite naturellement par les racines des plantes ce qui lui donne l’aspect spectaculaire d’un miroir reflétant la végétation environnante. De plus, cette région abonde en papillons de toute sorte telle que celui-ci qui est venu se poser insouciant sur le doigt de Danielle et qui est même resté assez longtemps pour que je puisse le prendre correctement en photo. Nous avons vu des papillons, aux ailes blanchâtres, qui mesuraient tout prêt de 20 cm (8 pouces) d’une aile à l’autre!