vendredi 27 mai 2011

Luxor : Les bassesses de l’Égypte

Ah Luxor! Cette dernière étape de notre visite des pharaoneries égyptiennes restera profondément ancrée dans notre mémoire non seulement à cause de la grandeur des temples de Luxor, de Karnak et d’Ashepsut ainsi que la Vallée des Rois mais surtout par le niveau de bassesse que les égyptiens sont prêts à se réduire afin de soutirer l’argent des poches des touristes. Bien sur, nous avons vu des gens un tantinet malhonnêtes un peu partout où nous sommes allés dans le monde mais l’arnaque et la manipulation sont pour égyptiens ce que l’industrie manufacturière est pour les japonais; à grande échelle, très efficaces et incrustées dans la culture et le tissus sociale comme les racines d’un saule dans le sol. Mais avant que j’entre dans les détails je tiens à préciser que lorsque je parle des égyptiens dans cet article je fais surtout référence aux gens impliqués dans le domaine du tourisme et non pas à la population normale. Il est évident qu’il y a des égyptiens honnêtes en Égypte, environs trois selon le dernier recensement, mais nous ne les avons pas croisés!
















Luxor c’est évidement les temples de Luxor et de Karnak ainsi que la splendide allée des sphinx qui les reliait jadis. Notre chambre d’hôtel avait vue sur le temple de Luxor et le Nil lui-même en arrière plan et comme notre première visite était planifiée uniquement en après midi, nous avons eu la brillante idée d’aller passer la matinée à nous balader autour du temple et le long du Nil. L’idée d’aller se promener à Luxor après la révolution de janvier et par conséquent l’effondrement de l’industrie touristique était aussi brillante que d’aller faire une balade en forêt canadienne durant la période des moustiques! Sauf qu’ici les bibittes qui nous achalaient étaient les vendeurs de cochonneries et de tours de bateau qui se sont jetés sur nous comme une horde d’Éthiopiens sur deux steaks à deux pattes! En tout, nous avons réussi à parcourir la distance record de 300 mètres en se faisant arrêter à tous les 3 mètres par quelqu’un qui ne comprenait tout simplement pas le mot ``NON!``. Chaque altercation devait inévitablement se terminer de façon agressive et ferme de notre part et cela ruinait complètement le peu de plaisir que nous espérions retirer de notre balade. Après les 300 mètres parcourus dans un effort herculéen nous avons dû nous résigner à prendre une calèche et lui demander de nous balader pendant une heure sans que personne ne nous interpelle. Dans l’après midi, accompagné d’un guide, nous avons pu visiter sans trop de soucis les deux temples vieux de plusieurs millénaires.

Le lendemain matin était réservé pour la visite du temple d’Ashepsut et de la Vallée des Rois accompagné d’un guide qui devait en théorie nous éviter d’être harcelés de toute part par les égyptiens mais qui au bout du compte tentait lui-même de nous vendre des livres ou de nous soutirer plus d’argent que ce qui avait été convenu. Mais à la différence des vendeurs itinérants, il comprenait la signification d’un NON catégorique et lâchait prise rapidement. Mais malgré le soleil brûlant et les tentatives d’arnaque de notre guide, cette visite de la rive ouest du Nil s’est avérée très enrichissante et nous avons pu nous promener autour du majestueux temple d’Ashepsut que vous voyez sur les photos et dans la Vallée des Rois où les caméras étaient interdites. La Vallée des Rois est un complexe de tombes dont une partie seulement est ouverte au publique à une période donnée. À chaque trois mois environs, ils font une rotation des tombeaux ouverts aux touristes afin d’en réduire la dégradation. Cela exclu évidemment le tombeau de Toutankhamon qui est ouvert en permanence et pour lequel il faut débourser 100 livres égyptiennes ($17) de plus pour le visiter. Bien que le tombeau ne soit pas particulièrement impressionnant, nous y sommes quand même allés pour y voir la momie du jeune pharaon et pour pouvoir se dire que nous sommes entrés dans le fameux tombeau de Tutankamon, chose que nous n’aurons probablement jamais plus la chance de faire plus tard.

Quand on est en Égypte on fait comme les Égyptiens. Depuis notre arrivée au Moyen Orient, je voulais mettre la main sur l’une de ces tuniques que les hommes portent partout dans la région et qui semblent s’appeler un jelabi ou quelque chose du genre. Les boutiques touristiques nous en offrent évidemment mais ils sont de très mauvaise qualité et aucun résident local n’oserait les porter dans la rue ce qui serait l’équivalent de s’habiller en clown et de marcher en publique! Avec l’aide de Mustapha, notre conducteur de calèche qui est aussi honnête qu’un gérant de banque ou d’un avocat en droit matrimonial, nous avons réussi à me faire faire un jelabi sur mesure et de très bonne qualité. Je l’ai porté tout l’après midi et c’était vraiment amusant de voir la confusion dans le visages des Égyptiens pour qui un touriste est un portefeuille sur deux pattes et qui porte soit des jeans ou bien des shorts avec une casquette de baseball et un appareil photo autour du cou! Mais pour être un vrai égyptien le jelabi n’était pas suffisant. Il m’a fallu vendre mon âme au diable, n’avoir aucun respect pour les autres êtres humains, apprendre toutes les façons possible et impossibles pour arnaquer une personne de façon quasi légale, n’avoir aucune fierté propre, n’avoir aucun remord à harceler un touriste et à lui mentir en plein visage autant qu’il est nécessaire pour lui vendre une cochonnerie avec des dessins égyptiens dessus à 20 ou 30 fois le prix que j’ai payé et pouvoir dormir en paix la nuit sachant que je suis un voleur, un arnaqueur et un menteur prêt à m’abaisser autant qu’un vendeur d’auto usagées pour soutirer l’argent d’un touriste. Finalement, comme c’était à prévoir, notre balade avec notre Mustapha national c’est terminée par une engueulade alors qu’il demandait cinq fois le prix que nous avions convenu au départ et nous étions que trop heureux de quitter cette ville d’arnaqueurs par le train de 17 :00h en direction du Caire.