mardi 24 mai 2011

Aswan et l’île de Philae.

Notre deuxième arrêt durant nos visites d’Égypte était à la petite ville d’Aswan quelques 800 km (500 miles) au sud du Caire. L’endroit était assez tranquille, surtout avec la pénurie de touristes, et les Égyptiens ne nous harcelaient uniquement que de façon quasi humaine. Là, nous avons pu déguster la cuisine égyptienne moderne aussi bien que plus traditionnelle. En effet, à la fin de notre première journée notre guide nous a amené dans un village Nubien où les différents plats nous étaient servis dans des bols en terre cuites ou en métal et après le repas un groupe d’enfants est venu pour danser et chanter pour nous. Évidement c’était tout organisé mais nous nous sommes laissés aller au rythme du tambour et au bout du compte avons eu beaucoup de plaisir. Pour se rendre au village nous avons pris une barque pour une promenade sur le Nil. Durant notre balade nous sommes passés dans un endroit plus étroit où nous attendaient une armada de garçons assis sur leurs planches en styromousse. Leur stratège était bien simple. Lorsqu’un bateau de touriste s’approche, ils se positionnent habillement de part et d’autre puis s’agrippent à la rambade. Ils vous demandent en quelle langue vous parlez puis vous chantent une comptine dans votre langue. J’assume qu’ils connaissent une chanson dans chacune des langues principales et nous avons eu droit à une interprétation de ‘’Il était un petit navire’’ qui aurait fait éclater toutes les vitres environnantes si nous n’avions pas été sur un bateau en bois! Évidement, le tout se fait à la façon traditionnelle égyptienne c'est-à-dire sans qu’ils vous demandent à prime abord si vous voulez la chanson et après coup vous devez les payer pour leur mémorable effort. On leur donne donc une pièce mais ils vous regardent de façon à vous dire que vous êtes cheap et que ce n’est pas assez, et ce, peu importe le montant que vous donnez au départ! Mais eux, c’était seulement les apprentis égyptiens, les vrais pros nous attendaient de pied ferme à Luxor.


















La principale attraction d’Aswan est l’île de Philae où se trouve le temple du même nom bien qu’originellement il se situait un peu plus bas à un peu moins d’un kilomètre de sa location actuelle. Il fut déplacé entièrement, brique par brique, afin de le sauvegarder lors de la création du lac Nasser pour des fins hydroélectriques dans les années 70s je crois. C’était vraiment beau et très pharaonique avec de belles sculptures sur les murs et une architecture très géométrique. Par contre, nous étions déchirés de voir combien de dessins dans la pierre avaient été volontairement endommagés par des adeptes d’autres religions trouvant offensant les idées païennes exprimées sur les murs du temple. C’était évidement seulement un autre exemple montrant comment tolérance et religion ne vont pas toujours de paire! Mais outre le vandalisme religieux, Philae nous a permis d’apprécier l’ampleur de la dévastation de l’industrie du tourisme en Égypte dans la foulé postrévolutionnaire. Lorsque nous sommes embarqués dans la barque pour nous amener à l’île, nous pouvions voir la centaine et quelque autres barques amarrés aux quais et sans travail. En fait, lorsque nous sommes arrivés sur l’île nous étions carrément les seuls sur les lieux. Croyez-moi, se promener seul dans un des principaux lieux touristiques d’un pays c’est assez impressionnant. Définitivement, il n’y a pas meilleur moment pour visiter un pays qu’après une bonne révolution!



Finalement, les objets de notre dernière visite dans la région d’Aswan étaient les deux temples d’Abu Simbel perdus dans le milieu de nulle part et qui nous ont demandé plus de trois heures de bus pour nous y rendre, puis une heure de visite et trois heures de plus pour revenir. Malgré le long trajet, la visite en valait le déplacement puisque la balade en bus se faisait soit le long du Nil ou bien dans le désert du Sahara. Dans le premier cas, il était assez impressionnant de voir combien les gens sont capables de tirer le maximum de l’agriculture des 200m environ de la rive qui sont fertilisables. Le reste c’est du sable! Les temples d’Abu Simbel sont spéciaux non seulement parce qu’ils sont sculptés à même le roc de la montagne, ce qui est impressionnant certes, mais plutôt par le fait que, tout comme le temple de Philae, ils ont été déménagés par l’UNESCO lors de la création du lac Nasser! Mais dans ce cas-ci, ce n’est pas seulement les pierres et les quatre majestueuses statues de Ramsès II qu’il a fallu déplacer mais les ouvriers ont également dû recréer une montagne derrière!!! Un temple sculpté dans la montagne sans une montagne ce n’est pas pareil.