vendredi 25 septembre 2009

L’exploration du Canyon de la Colca.

L’une des activités les plus palpitantes dans la région d’Arequipa est la randonnée dans le canyon de Colca. Ce canyon, de plus de 1000m (3250 pieds) de profond, est habité par quelques milliers de paysans vivant dans de petits villages reliés par des petits chemins devant être empruntés en mulet ou à pied. Mais ça, nous ne le savions pas encore lorsque nous avons choisi un randonné de 3 jours et 2 nuits. D’après notre guide de voyage, cela devrait être une gentille marche en montagne mais nous ne nous doutions pas que celui qui a écrit le livre est probablement un alpiniste chevronné! Voici donc le récit de notre aventure en 16 photos.
Le canyon en question n’est pas vraiment à la porte d’à coté et c’est donc à 3 :00 du matin que l’autobus arrive à notre porte d’hôtel à Arequipa pour nous chercher. Nous sommes les premiers dans l’autobus et à chaque fois qu’il s’arrête pour ramasser quelqu’un d’autre nous regardons les gens entrer avec nos yeux dans la graisse de binne pour nous rendre compte qu’ils ont presque tous moins de 30 ans! Cela aurait dû être un indice suffisamment clair que la balade en question ne serait peut-être pas si facile après tout. Mais bon, nous faisons le tour du monde en bateau, ce n’est surement pas un petit canyon qui va nous effrayer non? Après environ 5 1/2 heures de voyage, dans des routes non asphaltés et aussi tordues que l’esprit d’un politicien, nous sommes finalement arrivé au village de Cabanaconde. Ce village, se trouve dans le haut du canyon et c’est de cet endroit que commence notre voyage. Les gens des montagnes sont principalement des agriculteurs et vivent de façon très traditionnelle. Ici, pas de tracteurs ou même de voitures. On a l’impression d’être retourné 150 ans en arrière. Les gens vivant avec une peau de chagrin profitent autant qu’ils le peuvent des nombreux touristes qui passent par leur village. Ainsi, la dame portant son ballot de foin a demandé 1 sol ($0.35) à Danielle pour prendre la photo. Évidement, cela après que la photo ait été prise! C’est ce qu’on appelle le tourisme équitable.

Après avoir déjeuné dans un restaurant du village, nous entreprenons la descente du canyon. Comme il n’y a pas de route, la descente se fait évidement à pied et prend environs 3 heures et demi. Le chemin, en zigzag, est directement à flan de montagne et à plusieurs endroits devient très étroit. Mais notre grande inquiétude ne vient pas des précipices mais bien de la tourista. En effet, depuis près de deux jours nos intestins avaient travaillé très fort et entreprendre une expédition sans aucune toilette à moins de plusieurs kilomètres à pied à de quoi vous faire suer! Mais heureusement, nous avons mangé léger et tout c’est bien passé sur ce point-là.

Bien que nous descendons, la randonnée était très exigeante physiquement mais nous sommes largement récompensés par la beauté grandiose des paysages. La vue des flans du canyon est à nous couper le souffle. Et parlant de souffle, le village de Cabanaconde se situe à envions 3400m (11,000 pieds) d’altitude. À cette altitude, l’air est raréfié au point que le moindre effort nous rend essoufflés. On marche donc comme des pépères un pas après l’autre lentement sans parler pour ne pas montrer qu’on est complètement à bout de souffle! On a beau descendre, nous avons l’impression que le fond du canyon n’arrivera jamais. À un moment donné, on a presque l’envie de se mettre en boule et de se laisser rouler en bas! Également, regardez attentivement le coin en bas à gauche de la photo où vous pouvez apercevoir de petits points blancs sur le flanc de la montagne. Ces petits points blancs sont en fait les toits du village où nous allons passer la nuit.

Finalement, nous arrivons au premier village où nous allons passer notre première nuit dans le canyon. La bière était très appréciée même si elle était le double du prix qu’en ville. Par contre, lorsque l’on sait qu’elle est apportée au village à dos de mulet, on se la ferme et on paye! Pour l’expédition, nous avions un guide pour un groupe de six personnes. Ici vous pouvez voir de gauche à droite, Claudio et René de Suisse, moi puis Phil d’Angleterre. Nicole, arrivant d’Australie était manquante pour cette photo et Danielle prenait la photo.

Certains habitants du village ont aménagé de petites cabanes afin d’accueillir les touristes dans le canyon. Danielle entre en premier et je cherches l’interrupteur sur le mur jusqu’à ce que notre guide entre et nous montre la chandelle! Danielle dit alors ‘’Oh c’est le fun, ca va faire rustique la chandelle.’’ Le lit est assez confortable et les couvertures très chaudes. Par contre, le plancher est fait de petites pierres rondes prises dans le ciment ce qui le rend impossible à marcher à pied nus. De plus, le matelas est infesté de ‘’bed bugs’’, ces petits insectes presque microscopiques qui nous ont gracieusement donné une trentaine de piqûres chacun durant la nuit! Mais ça, on ne le savait pas en arrivant et ce n’est que le lendemain matin qu’on s’est rendu compte combien rustique la chambre était.

Le lendemain, après un délicieux déjeuné aux crêpes, nous partons en direction du deuxième village au fond du canyon où nous allons passer notre deuxième nuit. Il semble que nous ayons attrapé une sorte de virus ou bien nous avons de la difficulté avec l’altitude puisque la veille je me suis couché avec une forte fièvre qui heureusement s’est résorbée durant la nuit. Mais Nicole, une des membres de notre groupe, a deux grosses ampoules sur les gros orteils et Danielle, la prévoyante, lui donne une aiguille et du ruban à bandage ce qui lui permet de continuer la randonné sans trop de problème.










Le long du chemin, notre guide Veronica nous montre un petit insecte très intéressant. Il s’agit d’un insecte en forme de demi-sphère vivant sur les cactus qui poussent en abondance dans la région. Lorsqu’on les écrase, on s’aperçoit qu’ils sont composés presque entièrement de sang lequel est très rouge et très tachant. Les gens de la région récoltent ces petits insectes pour les revendre en ville où ils seront utilisés pour faire des cosmétiques ou pour faire des teintures de couleur. Lorsqu’ils sont séchés, ces insectes ne sont pas plus gros qu’une tête d’épingle et pèse presque rien. Les paysans recevront environs $10 par kilo ce qui représente que quelque cents de l’heure pour leur récolte qui se fait dans les cactus je vous le rappelle. C’est ce que l’on appelle le commerce non-équitable. Mais les gens de la région ont d’autres petits trucs. Entre-autre, ils ont un cactus duquel ils extraient le jus et le boivent afin d’avoir des hallucinations lors de séances shamaniques. Je dis à Danielle, ‘’J’espère qu’ils n’en prennent pas pendant les marches à flan de montagne parce que avec les précipices qu’ils ont ici il ne faudrait pas qu’il y en ait un qui décide de se prendre pour un condor!’’