dimanche 11 septembre 2011

Poursuivis par des gardiens de sécurité en Espagne.

Nous n’avions aucune idée de l’aventures étrange qui nous attendait lorsque nous nous sommes arrêtés pour la nuit à Puerto de José Banus ce port qui pourrait facilement s’appeler le St-Barth de la Méditerranée avec ses mégayachts enlignés le long du quai principale en face des boutiques les plus dispendieuse et où les Ferrari, Lamborghini et Porche sont aussi commune que les Mercedes, Audi et BMW qui font office de voiture de bas de classe! Nous, navigateurs pauvres et sans revenus, sommes arrivés au quai à bord de notre dinghy aux allures défraichies, l’avons attaché le long du mur de la marina et avons eu la prétention de marcher sur ces rues pavées de l’argent des gens des castes supérieures. Nous avons même poussé l’audace jusqu’à aller souper dans un joli restaurant du bord de mer avec Karli et Roger de La Palapa. Le repas et la compagnie ont été charmants mais lorsque nous sommes revenus au dinghy il y avait un gardien de sécurité qui nous attendait de pied ferme sur le quai. En fait, nous ne l’avons pas vraiment remarqué que lorsqu’il a tenté de nous empêcher de descendre dans notre embarcation en même temps qu’il appelait pour des renforts. Il ne parlait ni français ni anglais et il était clair qu’il n’apportait rien de bon pour nous alors nous l’avons simplement ignoré et même engueulé lorsqu’il a essayé de nous empêché de détacher la corde. Normalement, les hommes appartenant aux autorités, tel qu’un officier de police, utilisent un ton ferme et autoritaire afin de nous contrôler. Mais dans ce cas-ci, c’était nous qui utilisions un ton supérieur avec ce pauvre garde sans pouvoir qui n’a probablement reçu que deux heures de formation avant qu’on lui lance son uniforme trop grand pour lui. La scène se déroulait sous les regards amusés de deux badauds sirotant leur drink sur le quai. Nous sommes partis en laissant le quai et le pauvre garde dérouté derrière nous pendant que les deux badauds nous montraient leur approbation de notre défiance en levant le pouce en l’air vers nous et arborant de larges sourires. Mais nous ignorions complètement ce qu’ils nous voulaient et il était claire qu’ils essaieraient ne nous attraper plus loin lorsque nous allions essayer de sortir de la marina alors nous avons eu la brillante idée de nous sommes cachés derrière un quai dans un coin sombre pendant un instant laquelle tactique avait à peu près autant d’effet qu’une autruche s’enfouissant la tête dans le sable. Nous avons tenté d’appeler Karli et Roger, qui étaient parti quelques 45 minutes plutôt, pour savoir s’ils avaient eu à partir avec la sécurité de la marina mais ce fût sans réponse. Nous avons alors aperçu un bateau, équipé de gros phares de recherche à la proue, larguer ses amarres dans le fond de la marina. Cachés dans notre trou nous nous sentions comme deux adolescents qui allaient être mis en punition aussitôt qu’ils seraient attrapés.

Après un moment, nous avons décidé qu’il serait mieux pour nous de nous en aller rapidement que d’attendre qu’ils s’organisent un peu trop. Nous avons donc commencé à avancer vers la sortie de la marina en gardant une vitesse normale afin de ne pas trop attirer l’attention. Mais le bateau semblait nous suivre alors que des hommes sur la rives nous criaient après pour que l’on s’arrête. Il devenait vraiment clair qu’ils étaient réellement après nous et que notre tactique de partir en douce avait échouée lamentablement la reléguant ainsi aux archives des idées stupides. Suivant le même flot de raisonnement de génie Danielle a alors lancé ‘’Come on, go go go!’’ et j’ai poussé la manette des gaz à fond alors que nous passions devant le quai de ravitaillement en carburant et avec une mer complètement calme et plate nous avons plané immédiatement et avons passé l’entré de la marina à toute vapeur. À ce moment là nous avions en tête "Oh mon dieu, oh mon Dieu, nous sommes des fugitifs maintenant!" même si nous n’étions en fait poursuivis que par des gardes de sécurité non pas des marines! Pour une raison, l'autre bateau derrière nous n’a pas accéléré immédiatement et puisque le mur brise-lames de la marina faisait une courbe, nous avons dû tourner vers le sud pour quitter la zone protégée, ce qui fait que pour un court instant nous étions hors de vue du bateau qui nous poursuivait, mais pas vraiment des gars à terre qui hurlaient après nous. Aller directement à l'ouest vers Chocobo, ancré pas très loin, aurait été assez stupide alors dès que nous avons passés la digue j’ai tourné au le sud-ouest vers la mer jusqu'à ce que nous ayons dépassé Chocobo d’une bonne distance. En l'absence de lumières nous étions probablement difficile à voir sur l'eau, et ce même si c’était presque la pleine lune, parce aussitôt que le bateau de poursuite eu quitté l’entrée de la marina il s’est dirigé à pleine vitesse en direction franc sud. À ce point on s’est dit qu’il s’agissait probablement juste d’un bateau quittant le port et qui s’en allait quelque part et nous avons ralenti en tournant vers le rivage où il faisait clairement plus sombre. Nous sommes revenus lentement sur Chocobo cachés par l'obscurité de la nuit et avec la musique de "Mission Impossible" dans notre esprit alors que l'autre bateau filait à toute allure vers le sud. Mais comme nous remontions le dinghy sur ses bossoirs le bateau à viré de bord et est retourné en arrière vers le port ses phares de recherche allant dans toutes les directions. Ils nous pourchassaient vraiment. Nous avions pensé quitter immédiatement l'ancrage et retourner à Marbella, à environ 3 miles à l'est, mais nous avons rapidement révisé notre décision quand nous avons vu que le bateau avait tourné et semblait avoir perdu notre trace. Il serait moins suspect si nous restions pour la nuit et de partir à 0700 heures le lendemain matin comme prévu et c'est ce que nous avons fait. Nous n'avons jamais entendu parler d'eux par la suite. Bien sûr, nous avons toujours quelques milliers de questions restées sans réponses au sujet de cette histoire. Qu'est-ce qu’ils attendaient de nous exactement? Payer 50 euros pour avoir attaché notre dinghy à leur mur si précieux? Combien ont-ils dépensé en carburant pour nous chasser à pleine vitesse avec leur gros bateau? Comment les gars sur la rive pouvaient être aussi stupides pour ne pas être en mesure de nous suivre du regard alors que nous avions la pleine lune juste au dessus de notre tête lorsque nous nous sommes enfuis et de le dire aux autres sur le bateau? Est-ce que le garde sur le quai s’est fait ramassé par son patron pour avoir été aussi moumoune et nous avoir laissé partir aussi facilement? Comment se fait-il qu’ils ne soient jamais venus enquêter sur les deux seuls voiliers qui étaient ancrés à l'extérieur de la marina? Je veux dire, d’où pensaient-ils que ces dinghys arrivaient au juste. Tous le monde travaillant dans une marina ou dans un port sait que les voiliers utilisent des annexes gonflables pour aller à terre mais ces troufignons sont partis directement en direction sud pensant que nous irions directement au large sur la mer Méditerranée à bord d’un bateau gonflable de 3 mètres de long! Est-ce qu'ils recrutent leur personnel de sécurité directement de l'Institut Espagnol des Crétins Diplômés ou quoi? Mais la vraie question qui reste toujours un mystère pour nous c’est : c’était quoi leur problème au juste? Tout le monde attache leur dinghy au mur des ports pour aller à terre et personne ne nous a jamais fait de trouble à cause de cela pour la simple et bonne raison que nous ne sommes pas vraiment une nuisance. Je pense que ces gars-là doivent vraiment s’ennuyer parce qu'ils semblent avoir beaucoup trop de temps à perdre. Mais toute cette histoire a eu le mérite d'avoir mis une certaine excitation dans notre croisière sur la Méditerranée. Après avoir traité avec les fonctionnaires corrompus de l'Amérique centrale, d’avoir traversé les plus grands des océans du monde, d’avoir navigué les eaux infestées de pirate assoiffés de sang et d’avoir fait affaire avec les Égyptiens notre voyage commençait à manquer un peu de piquant et ce même si ce pauvre garde de sécurité avaient autant de chances de venir à bout de nous qu’une sardines, que l’on trouve d’ailleurs en grand nombre dans cette partie du monde, de nous manger vivant!