jeudi 17 décembre 2009

La côte colombienne.

Suivant notre décision de naviguer la côte colombienne pour nous rendre au Panama, nous avons commencés par un passage d’Aruba jusqu’à un mouillage protégé par le Cabo de la Vela lequel veut dire Cap de la Voile et croyez-moi il mérite bien son nom. L’endroit est en effet bien protégé mais seulement des vagues et non pas du vent. Le vent ici n’est pas seulement une brise rafraichissante mais carrément une ressource naturelle! Étrangement, les colombiens ne semble pas l’exploiter puisque nous n’avons vu aucune éoliennes dans les environs. Nous sommes arrivés au milieu de la nuit et sommes partis juste avant le couché du soleil le jour même mais durant ce bref séjour nous avons eu tout le vent dont nous avions besoin pour nous refroidir. Durant toute la journée, le vent s’est maintenu au dessus de 20 nœuds mais heureusement notre ancre à tenu bon sans broncher. Un autre détail intéressant est que durant notre passage vers Cabo de la Vela, nous avons établi un record de vitesse à bord de Chocobo avec une vitesse moyenne de 7.5 nœuds d’où la raison de notre arrivée à 4 :00 du matin! Normalement, notre vitesse moyenne est plus entre 5.5 et 6.0 nœuds tout spécialement lorsque nous sommes chargés comme nous le sommes présentement.

Notre destination suivante est un endroit du nom de Five Bays (Les cinq baies) et comme son nom le dit, il s’agit de cinq baies s’étalant côte à côte comme les trous entre les orteils d’un pied géant à six orteils qui se tiendrait sur la côte colombienne. Nous avons mouillé l’ancre dans la deuxième baie en partant de l’ouest entre deux orteils bien protégé des vagues et du vent extérieur par les collines couvertes de forêt colombienne entourant la baie. Je dis le vent extérieur parce que cette baie possède plusieurs attraits plutôt intéressants dont l’un d’eux étant de fortes bourrasques à l’intérieure de la baie crées par les vents passant entre et par-dessus les collines environnantes et prenant la forme de tourbillons se déplaçant dans toutes les directions et ce tout spécialement la nuit. Les bourrasques en question atteignent souvent jusqu’à 35 nœuds en moins d’une seconde et durent environ 3 secondes. Nous pouvons être sur le pont avec presque pas de vent puis voir un frisson noir sur l’eau, crée par la bourrasque, s’approchant de nous rapidement sur le côté. Uh-oh! À ce moment-là, comme si quelqu’un avait allumé un ventilateur géant, le vent nous frappe de plein fouet générant un bruit emprunté directement du fin fond de l’enfer. Deux à trois secondes plus tard, tout est terminé et le bateau, la plupart du temps, n’a même pas le temps de bouger. Puis, 5 à 15 minutes plus tard le manège recommence. La première nuit, nous étions certain que l’ancre allait glisser et que le bateau allait se fracasser sur la berge rocheuse, ou bien que nous allions mourir ou quelque chose du genre mais à notre grande surprise l’ancre semblait être prise dans le béton et le bateau n’a pas bougé d’un pouce pendant les plusieurs jours que nous avons passé dans la baie à attendre une fenêtre météo propice pour continuer notre chemin. Mais les bourrasques de l’enfer ne sont pas la seule chose intéressante ici. Durant le jour, lorsque le vent est plus calme nous pouvons apercevoir des dizaines de papillons blancs voler tout près de la surface de l’eau. La nuit, la baie devient une incroyable baie phosphorescente avec des milliards de planctons brillant lorsque l’eau environnante est perturbée. Lorsque le vent devient particulièrement fort au milieu de la nuit, nous allons à la proue pour s’assurer que l’ancre tient bien. Cela est assez facile puisque la chaine en entier et les deux cordes qui la tiennent brillent d’un vert clair alors que le bateau glisse dans l’eau en réponse au changement du vent. Lors d’une soirée sans lune, j’ai plongé à l’eau avec Danielle qui me surveillait d’en haut, elle n’aime pas beaucoup se baigner dans le noir, et comme nous l’avons vécu dans la baie phosphorescente à Puerto Rico mes bras et mes jambes se sont mis à briller de milliers de petites lumières vertes à chaque fois que je les bougeais dans l’eau. Il s’agit d’une expérience assez difficile à décrire puisqu’il faut la vivre pour vraiment saisir la féerie de la scène. Je me sentais un peu comme une fée de lumière aquatique mais avec des cheveux courts, une barbe mal rasée et des jambes poilues!

Finalement, après une semaine d’attente nous avons une fenêtre météo propice pour continuer d’avancer et nous avons fait un dernier arrêt à la petite ville balnéaire de Rodadero qui est principalement fréquentée par les touristes colombiens. Il s’agit d’une belle longue plage avec des hôtels enlignés comme les gardiens géants de l’économie locale. La présence d’un supermarché bien garni est une bénédiction qui nous a permis de renflouer nos fruits et légumes et de nous permettre de relaxer en marchant sur la plage avec une foule dessus. Être en un endroit isolé tel que Five Bays est bien mais après un bout de temps il est bon d’avoir un bain de foule avec plein de gens surtout lorsqu’ils sont tous en bikinis!
Pour ceux qui lisent ce blog régulièrement, prenez note que nous nous dirigeons présentement dans l’archipel de San Blas et prévoyons y rester pendant environs trois semaines. Ces îles sont très sauvages et les indien Kuma qui y vivent sont très traditionnels. Nous ne croyons pas que l’internet haute vitesse fasse partie de la tradition et en l’occurrence il est très probable que nous ne puissions publier d’article avant un bon bout de temps. Malgré tout, vous pouvez toujours suivre nos déplacements en cliquant sur le bouton ‘’Ou sommes-nous’’. Encore une fois, rappelez-vous que la carte sur le côté de la page ne peut pas être mise à jours tant que nous n’avons pas d’internet alors que l’autre est mise à jour à l’aide de notre radio HF à chaque déplacement.