samedi 29 mai 2010

Enchantés par Tahiti.









Malgré nos péripéties d’amarrage au Quai des Yachts, nous avons quand même été charmés par l’envoutement de Tahiti. Alors que nous revenions du supermarché, où les prix sont tels qu’il faudrait presque faire une analyse de crédit des clients avant de les laisser entrer, nous sommes arrivés au début d’une cérémonie des plus exotiques qui se déroulait au bord de l’eau tout près des quais où nous étions amarrés. Cinq pirogues, dans le pur style Polynésien, sont arrivées à Tahiti en provenance de différentes région de la Polynésie et d’aussi loin que la Nouvelle Zélande. L’événement semblait consister à reproduire les voyages et probablement les migrations des anciens dans les eaux du Pacifique. Les pirogues sont entrées sous les voiles dans le port de Papeete et ont été accueillies par les appels d’une Tahitienne envoyant son bonjour à l’aide d’un grand cône pour amplifier sa voie. Bon, je dis qu’elle leur disait bonjour mais comme le tout se déroulait en Tahitien elle aurait bien pu leur dire ‘’Retournez donc chez-vous, on veut rien savoir de vous ici’’ et a nos oreilles nous n’aurions pas pu dire la différence. Par contre, le ton de sa voie, qui semblait chanter, et le rythme des six tambours géants à l’arrière sur lesquels tambourinait six Polynésiens au torse nu avec les bras couverts de tatous typiques de la région et revêtues de costumes folkloriques nous donnait un indice bien assez clair que les voyageurs étaient les bienvenus! Après que les équipages des pirogues soient descendus et aient été accueillis par les dignitaires de la ville, il s’en ai suivi une série de spectacles de danse et de prestation oratoires par les hôtes de la cérémonie mais aussi par les équipages des pirogues qui s’étaient préparés pour l’occasion.
En plus du musée de Tahiti et des îles, nous sommes allés visiter un endroit appelé le Lagunarium. En gros, il s’agit d’un petit ensemble de basins, bâtis par le restaurant et bar ‘’Captain Bligh’’, lesquels contient des raies, des requins et d’autres poissons de la région. Les différents bassins sont séparés par une structure allant jusqu’au fond de l’eau par laquelle nous pouvons voir les poissons sous l’eau au travers de vitres. Non, nous n’étions pas en plongée lorsque nous avons pris la photo du requin mais bien de l’autre côté d’une vitre très épaisse!

Mais le clou de nos visites de Tahiti a définitivement été le souper spectacle que nous nous sommes payés $$$$$ au Beachcomber Hotel Intercontinental. Avec un buffet cinq étoiles, consistant principalement de fruits de mer de toute sorte, nous avions droit à un spectacle de danses et de chants produit par Les Grand Ballets de Tahiti. Croyez-moi quand je vous dis que vous n’avez jamais vu une fille se déhancher avant d’avoir vu les danseuses de Tahiti. Je n’ai aucune idée de quel muscles elles utilisent pour faire cela mais elles les utilisent pas à peu près! Les hommes, tant qu’à eux, ne se balançaient peut-être pas les hanches mais les bras et les jambes eux étaient partout. Quand 10 danseurs Polynésiens, tous tatoués et la plupart avec des pectoraux coupés au couteau, dansent sous le rythme endiablé des tambours ils déplacent beaucoup d’air!

Après le spectacle, les danseurs étaient disponibles pour prendre des photos avec les spectateurs. Le spectacle et le souper n’étaient peut-être pas donnés mais la nourriture était à se rouler par terre et le spectacle très haut en couleur. Si jamais vous venez à Tahiti, déliez les cordons de votre bourse et payez-vous ce spectacle vous ne serez pas déçus.

vendredi 28 mai 2010

Notre arrivée à Tahiti.

Après notre bref arrêt dans les Tuamotu nous avons mis le cap sur les îles de la Société et pour notre première escale nous avons choisi la plus connue de toute c'est-à-dire Tahiti, plus précisément la ville de Papeete. L’île est simplement enchanteresse. La ville est propre et conséquemment chère. Par contre, ça vaut le cout. Ne connaissant pas l’endroit, nous avons passé les premiers jours au quai des yachts au centre de Papeete. Outre le fait que les quais coutent cher, $50 par nuit, ils ont eu la brillante idée d’instaurer un système, assez populaire en Europe, pour s’attacher aux quais qui s’appelle en anglais le ‘med mooring’. Pour un Européen, utiliser un tel système est peut-être de la routine mais pour nous, nord-américain, c’était la première fois que nous étions confronté à cette monstruosité. Grosso modo, il s’agit d’un long quai sur lequel on attache le derrière du bateau sur les taquets alors que le devant est attaché à une grosse chaine dans le fond de l’eau par l’entremise d’amarres elles aussi dans le fond de l’eau. Pour retirer les amarres en question, ils les ont attachées a de plus petites cordes de guide lesquelles sont tirées jusqu’au quai. La distance entre chacune de ces cordes de guide et d’environ 12 pieds (4 m) et comme notre bateau fait 21 pieds (7 m) de large nous avions une corde de chaque coté et évidement une corde dans le centre sous le bateau. N’importe qui possédant un bateau sait très bien que la pire chose à avoir près d’un bateau lorsque les hélices tournent c’est précisément une corde dans l’eau! J’étais à la roue et Danielle s’occupait d’attraper les cordes et de les attacher. J’ai commencé à reculer lentement le bateau vers le quai pour le positionner entre les deux cordes de guide. Tout ce passait bien sauf que nous avions un vent de coté. Danielle à attrapé la première corde de guide et s’est rapidement précipitée à l’avant pour attacher l’amarre au bateau. Mais la manœuvre a prise trop de temps et le bateau a commencé à dériver sur le coté et la maudite corde guide s’est mise à pousser sur la rambarde et menaçait de la torde. Il fallait que je fasse quelque chose mais un bateau, même avec deux moteurs, ça ne se tasse pas sur le coté. Tout ce que je pouvais faire c’est de tourner le bateau pour enlever la pression sur la rambarde. Avec l’amarre déjà attachée à l’avant d’un coté, le devant est resté en place et le derrière s’est mis à se tasser sur le coté. C’est ce que je voulais mais là nous avions une corde guide qui passait au centre du bateau et évidement elle s’est prise dans le gouvernail. J’ai immédiatement arrêté l’hélice de ce coté et j’étais maintenant pris avec un coté du bateau attaché à l’avant et une corde prise dans le gouvernail et probablement dans l’hélice! J’ai dit à Danielle, OK on arrête tout ça. On a détaché l’amarre en avant et avons pu placer le bateau sur le coté et l’attacher au quai dans cette position. J’ai plongé pour vérifier l’hélice et évidement la petite corde guide de mes deux étaient enroulée autour. Heureusement pas de dommage et après 10 minutes l’hélice était libérée. On s’est repris une deuxième fois mais cette fois-ci nous avons attaché en premier les amarres de l’arrière du bateau au quai, puis j’ai mis les moteurs vers l’avant ce qui nous gardait en position stable pendant que nous attachions les amarres à l’avant. Sauf que là on n’était pas encore au bout de notre misère. Danielle s’est dépêchée à tirer sur les cordes guides en faisant bien attention de ne pas les prendre dans les hélices qui tournaient au ralenti. Mais elle n’avait pas remarqué que les maudites cordes en question, inventées par le diable en personne, étaient couvertes de petits coquillages coupant comme des lames de rasoir. Après que les amarres furent attachées et que le bateau était bien en place, Danielle, qui était sur le bord d’une crise de nerf après une procédure d’amarrage probablement conçue par les experts allemands de torture mentale pendant la deuxième guerre mondiale, se tenait sur le pont avec ses deux mains en avant d’elle pendant que son sang coulait à grosse goutes sur ses pieds. Ses doigts avaient été littéralement lacérés par les coquillages et étaient en hémorragie. Je me suis précipité à l’intérieur et ramené des pansements et du désinfectant. Nous avons nettoyé les coupures et arrêté les saignements. En fin de compte les coupures n’étaient pas très profondes mais il y en avait beaucoup. Il aura fallu quelques jours à Danielle avant de retrouver le plein usage de ses mains. Si jamais je mets la main sur le crétin qui a inventé ce système je pense que je vais prendre sa maudite corde pleine de coquillage et la lui enrouler autour des couilles!

jeudi 27 mai 2010

Déçus par Rangiroa.

L’atoll de Rangiroa est l’un des nombreux atolls formant les Tuamotu, l’un des quatre secteurs des Polynésiennes Françaises avec les Marquises, les Îles de la Société et les Îles Australes. Nous avons choisi de nous arrêter ici puisqu’il s’agit du plus grand atoll des Tuamoutu et l’endroit semblait prometteur. Un atoll est une chaine d’îles crées par les bancs de corail qui entouraient jadis une île. L’île s’est enfoncée avec le temps mais les bancs de corail sont restés et éventuellement les coraux et leurs débris ont formé des îles que les locaux appellent des motus. Il ne fait aucun doute que l’endroit est très beau avec des plages de sable, des palmiers partout et une eau si claire qu’elle ferait rougir un Bahamien. (Les Bahamas ont l’une des eaux les plus claires du monde.) Notre déception ne vient pas de l’environnement mais bien des gens de la région. Nous avons mouillé tout près du village de Tiputa et l’île à proximité contient probablement plus de touristes que de locaux. Pour cette raison, les gens de l’île sont devenus ‘’immunisés’’ des touristes et ne disent pas bonjours, ne sourient pas et, dans certains cas, ne répondent même pas lorsque l’on essaye de leur parler sur la rue. C’était vraiment un sentiment étrange que nous avons eu alors que depuis maintenant plus d’un an et demi nous avons été habitués à rencontrer des gens gentils et chaleureux partout où nous allions. La plongé en apnée était assez intéressante par contre. Tout près du bateau, nous avions des têtes de corail peuplées de poissons multicolores. Malheureusement, il y a plusieurs années El Nino à fait monté la température de l’eau de 2 ou 3 degrés et les têtes de corail ont blanchies. Un ouragan a suivit quelques années plus tard pour finir le travail. Par contre, nous avons mouillé brièvement en face du village d’Avatoru à environ 7 miles à l’ouest de Tiputa et j’ai plongé pour voir si l’ancre était accrochée correctement puisque tout ce que nous pouvions voir était des coraux. La marée descendait et le lagon, au milieu de l’atoll, se vidait par la passe créant un très fort courant. J’ai réussi à nager contre le courant jusqu’à la proue du bateau mais je ne pouvais pas aller plus loin alors je me suis laissé ramener par le courant à l’arrière du bateau où je me suis agrippé à la poigné des escaliers juste au moment ou je passais les marches. Je n’ai peut-être pas vu l’ancre mais j’ai vu, par contre, un tapis de coraux s’étendant aussi loin que je pouvais voir. Les coraux avaient la forme de grosses fleurs et la quantité de couleurs était saisissante. Normalement, à un endroit donné, les coraux offrent une palette de couleur limitée mais ici j’ai eu droit au spectre complet de l’arc-en-ciel. Le courant étant trop fort, nous ne pouvions pas rester très longtemps, et surtout pas dans l’eau, alors nous avons du nous en aller. Danielle n’a pas vu les coraux ce jour-là mais moi j’en garderai le souvenir très longtemps.

samedi 8 mai 2010

Visite dans les Marquises.

La première chose qui nous frappe lorsque l’on arrive dans les Marquises c’est la beauté majestueuse du paysage de ces îles volcaniques. Crachée du centre de la terre, la larve s’est élevée au dessus de la surface de l’eau pour créer des îles aux paysages splendides sur lesquelles pousse une végétation luxuriante. Bon, une fois qu’on s’est remis de la beauté poétique des hautes falaises et des palmiers on revient à des choses plus terre à terre comme le nom des endroits ici. Par exemple, après notre traversée du Pacifique nous nous sommes arrêtés au village d’Atuona sur l’île de Hiva-Oa dans le département français des Marquises en Polynésie Françaises. Les îles dans les marquises ont des noms tels que Tahuata, Fatu Hiva, Nuku Hiva ou bien ma préférée Ua Pou. Pour les gens d’ici qui parlent Marquisien c’est évident que ces noms veulent dire quelque chose mais pour nous pauvres mortels ce n’est que des suites de sons sans signification et cela a pour effet qu’il est très difficile de s’en rappeler. Juste pour vous montrer, sans relire le texte, quel est le nom de l’île où nous nous sommes arrêtés? Vous pouvez vous imaginer de quoi a l’air une conversation avec les équipages des autres bateaux ici. ‘’Planifiez-vous d’aller à Hatutu?’’ l’autre d’un air perplexe répond ‘’Heu! Hatutu c’est tu l’île au nord d’ici à coté de Kaukura? Heu non attend, Kaukura c’est dans l’archipel des Tuamotu, pas dans les Marquises…’’ et ainsi de suite.

Mais après trois semaines en mer les gens qui ont traversé le Pacifique ont besoins de parler avec d’autres êtres humains. Pour parler de la traversée bien sur mais surtout de parler, point. À Hiva-Oa nous avons passé beaucoup de temps à socialiser et le jour de notre arrivé nous étions bien content de revoir nos amis français Dominique et Malou à bord de leur catamaran de 65 pieds (20m) Cata Fjord que nous avons rencontré pour la première fois à St-Georges en Grenade. Vous pouvez les voir ici sur la photo de gauche. Dominique et Malou sont des gens intelligents et extrêmement sympathiques. Danielle et moi pouvons passer 5 ou 6 heures d’affilé à parler avec eux et avoir l’impression que l’on vient à peine de commencer la discussion! Nous avons passé beaucoup de temps avec eux, autour d’un souper puis le lendemain pour le petit déjeuné, à parler de bateau et à régler les problèmes du monde. Malheureusement, notre itinéraire est beaucoup plus rapide que le leur et on ne sait vraiment pas à quel moment nous allons pouvoir les revoir. Sur la photo du centre et celle de droite vous pouvez voir Max et Peter, deux australiens voyageant à bord du voilier Yanada que nous avons rencontré aux Galápagos. Ils avaient quelques problèmes à régler les formalités d’entrée dans le pays et nous avons pu les aider à ce sujet. Savoir parler français dans les Polynésiennes Françaises et définitivement un atout lorsque vient le temps de débroussailler les différentes options qui s’offrent à nous pour payer l’infâme caution imposée ici par les autorités qui obligent les étrangers en visite ici à avoir soit un billet d’avions de retour ou de payer une caution correspondant au prix d’un billet d’avion pour retourner dans votre pays d’origine, lequel vous est remboursé à votre sortie. Je fais une histoire courte mais les choses sont beaucoup plus compliquées, et surtout plus cher, qu’elles ne le paraissent avec la caution. Nous avons eu beaucoup de plaisir par la suite à passer la soirée à bord de Yanada et à nous tordre les oreilles pour comprendre l’accent et les expressions australiens. Disons que c’est tout un exploit de suivre la conversation de Peter après que le vin ais coulé à flot pendant trois heures! Tout comme pour Cata Fjord, notre route se sépare maintenant de celle de Yanada et on ne reverra Max ou Peter que peut-être lorsque nous arriverons en Australie. C’est une triste réalité de la vie en bateau. On rencontre beaucoup de gens intéressants puis un jour, dans un claquement de doigt, il faut leur dire adieu et il ne reste que les emails pour garder le contact par la suite.



À Hiva-Oa, nous avons pris un tour guidé de l’île durant laquelle nous avons principalement été voir les paysages magnifiques de l’endroit mais nous avons également eu droit a un diner dans l’un des restaurants local où nous avons pu savourer un bon échantillon de la gastronomie polynésienne. Disons simplement que les plats étaient vraiment bons et que les polynésiennes savent vraiment bien cuisiner. Ca devient assez évident lorsque l’on regarde les bedaines de leurs maris! Sur la photo vous pouvez apercevoir, au centre, un plat de crevettes sur des épinards au lait de coco entouré d’un plat de fruits de l’arbre à pain et de bananes sucrées, de poisson cru dans le lait de coco, de purée de fruits solidifiée et de riz.


Durant notre visite de l’île nous avons été voir un site cérémonial où les polynésiens d’antan ont sculpté les fameux tikis, ces statues de pierre représentant l’esprit de personnages célèbres ou d’un évènement important de la vie comme ici sur la photo de droite ou l’on peut voir la statue d’une femme en train d’accoucher. D’après la face qu’elle fait le bébé devait être gros en titi, peut-être le guerrier qu’on voit dans le fond sur la photo de gauche! En passant, je ne suis pas accroupi pour essayer de voir le bébé en question mais bien pour regarder les dessins sculptés sur la base de la statue!



À Hiva-Oa sont enterrés deux personnages célèbres; l’auteur et interprète Jacques Brel et le maître peintre Paul Gauguin. Jacques Brel, belge de naissance, a passé les dernières années de sa vie ici et a rendu l’âme en 1978 à l’âge prématuré de 49 ans, merci à la cigarette et au cancer du poumon qui s’en est suivi. Sur la plaque à coté de sa tombe on peut lire :

Passant,

Homme de voiles
Homme d’étoiles
Ce troubadour
Enchanta nos vies
De la mer du Nord
Aux Marquises

Le poète,
Du bleu de son éternité
Te remercie
De ton passage

Un joli poème à l’image des chansons de ce grand artiste qui nous font voyager dans l’imaginaire de la réalité peinte dans le style unique de Brel. Je sais que de dire ‘’l’imaginaire de la réalité’’ peut sembler un peu bizarre mais il faut écouter Brel pour comprendre ce que je veux dire.
Paul Gauguin, tant qu’à lui, à passer la majeure partie du temps qu’il a passé ici à boire et à se mettre à dos les autorités locales. Je ne suis pas très connaissant de l’art de Gauguin alors je n’ai pas grand-chose à en dire.

Il est difficile de venir au Marquises sans voir, à un moment donné, l’une de ces pirogues inspirées de celles utilisées par les premiers colons venu d’Asie il y a plusieurs siècles de cela. Le bois a laissé la place à la fibre de verre, plus légère, dans leur fabrication mais les gens ici semble prendre les compétitions de pirogues très au sérieux et s’entrainent régulièrement dans la baie. Danielle, tant qu’à elle, trouvait la carrure de certains rameurs plutôt attrayante! Moi, loin d’être jaloux voyons, je lui ai rappelé que les pectoraux et les biceps c’était bien beau mais que ayant travaillé sur un ordinateur toute ma vie j’avais, moi-même, les muscles des doigts très bien développés!