vendredi 27 avril 2012

Une ère qui se termine.

Chocobo est vendu et le 25 avril dernier ce n’est pas seulement une transaction financière que nous avons conclue mais aussi l’aventure la plus extraordinaire de notre vie. On ne devrait pas s’attacher émotionnellement aux biens matériels que nous possédons mais pendant 3 ans, 7 mois et 21 jours nous avons vécu, mangé, dormi, ri, pleuré et pris refuge dans ce bateau. Il nous a transporte au travers de 48 pays différents, par delà de 3 océans et sur plus de 30500 miles nautiques (56730 km) autour de la planète. Nous en avons pris continuellement soin et il a pris soins de nous en retour. Comment quelqu’un, à moins d’être un bloc de béton, peut rester sans émotions après cela? Ce n’est définitivement pas notre cas mais, malgré tout, notre voyage arrive à sa fin et Chocobo ne peut pas venir avec nous. Est-ce que j’ai versé une petite larme lorsque j’ai lu le email que nous avons reçu de l’agent nous indiquant que tous les papiers étaient réglés et que Chocobo était officiellement vendu? Vous pouvez être sur que oui, et pour un gars qui défiait les pirates Somaliens sur leur propre territoire il y a de ça à peine un an c’est plutôt embarrassant! Son nouveau nom est maintenant ‘’Escape Velocity’’ et Chocobo ne vivra maintenant que dans nos cœurs et dans ceux de vous tous qui avez suivi nos aventures durant les dernières quatre années. Je ne suis pas certain de la traduction exacte de ‘Escape Velocity’ mais on pourrait le traduire par ‘la vitesse de libération’ et représente la vitesse que doit atteindre une fusée pour se détacher de l’attraction terrestre. Vous allez comprendre la signification du nom en lisant un peu plus bas.

J’aimerais bien écrire une grande conclusion pour notre aventure mais comment peut-on décrire en un paragraphe ce que nous avons vécu en 1329 jours de voyage intense? Même si je vous donnais un seul mot pour chacun des pays que nous avons visité j’en remplirais un plein paragraphe. Il faut croire que cela devra attendre la sortie de mon livre que j’espère terminer dans l’année qui vient. Mais en rétrospective, est-ce que ce voyage en valait la peine? Absolument, chacune des 114 825 600 secondes que ce voyage a duré. Était-ce trop dispendieux? Sans le moindre doute mais nous ne regrettons aucun des 18 788 200 cents que nous avons dépensé. Ce que nous avons vécu durant ce voyage nous appartient à tout jamais et comme nous le savons tous le but n’était pas de nous rendre en quelque part en particulier puisque nous sommes revenus exactement là d’où nous sommes partis mais bien de nous imprégner du monde extérieur et à cela nous avons entièrement réussi. Danielle et moi ne sommes plus les mêmes personnes que nous étions avant notre départ. Le monde n’est pas un endroit tranquille et entièrement sécuritaire et à défaut de mieux nous sommes maintenant des personnes plus fortes et tenaces. Nous avons appris à nous tenir debout tout spécialement devant les gens qui essaient de nous rouler ou bien avec les représentants des autorités qui tentent par tous les moyens de nous emmêler avec des règles dont la logique arrive directement d’une autre dimension. Certes, nous avons le laid et le méchant mais aussi le bon et le beau. Le sourire d’une Péruvienne est assez puissant pour nous faire oublier l’Égypte. L’atmosphère paisible d’un repas sur une terrace dans la Chora d’Amorgos en Grèce nous donne l’impression que le temps s’est arrêté et que l’univers tourne autour de nous. Nous avons appris tellement de nouvelles choses telles que le fait que les otaries ont une fourrure et qu’ils muent des millions de poils chaque nuit et tout particulièrement lorsqu’ils se prélassent dans notre cockpit. Nous savons que Port Vila est la capitale du Vanuatu et que l’on peut s’assoir tranquillement à une table au milieu du marché central pour y savourer un bon repas de cuisine local au prix de seulement quelques dollars. Nous savons que l’océan Pacifique est incroyablement immense. En fait, j’aurai beau vous dire que le chemin entre les Galapagos et les îles Marquises dans le Pacifique fait 3000M de long mais vous ne connaitrez vraiment à quelle point c’est grand que lorsque vous sauterez dans un bateau et que vous le traverserez par vous-même. Cela et beaucoup d’autres choses, nous les savons pas seulement mais nous les connaissons personnellement. Il y a fort à parier que cela ne nous servira jamais directement dans le future mais toutes ces sensations, ces odeurs, ces couleurs et toutes ces émotions induites par tous ces lieux que nous avons visité font maintenant parti de ce que nous sommes. Notre vision du monde est maintenant plus précise et est celle de gens ont vu les choses par eux-mêmes.
Je vous présente les deux nouveaux et fiers propriétaires de ‘’Escape Velocity’’, Marce et Jack Shulz, deux personnes très gentilles de Pittsburgh en Pennsylvanie. Depuis vingt ans, ils ont travaillé d’arrache pied pour atteindre la vitesse de libération, d’où le nom, nécessaire pour qu’ils puissent quitter leur travail, vendre leur maison, embarquer sur un bateau et faire le tour du monde! Et oui, Chocobo n’a pas vu encore le dernier de ses océans. Notre rêve se termine mais le leur commence et nous avons confiance que notre Chocobo les emmènera dans des endroits qu’ils peuvent à peine imaginer. Je vous invite à suivre leurs aventures sur leur blog à http://escapevelocity.mobi/ et à leur souhaiter bon vent pour les années à venir. Désolé mais le site est seulement en anglais!

Maintenant, avec l’aventure la plus extraordinaire que quelqu’un peut espérer derrière nous qu’est-ce qui nous attend? Et bien, nous ne l’avons pas encore figuré complètement. Les derniers mois ont été si occupés et si intenses pour nous que nous n’avons pu mettre le doigt sur le scénario parfait pour notre future mais nous allons trouver quelque chose d’ici peu et on vous tiendra au courant. Nous savons que beaucoup de gens sont très curieux de savoir ce qui arrive avec les personnes après qu’ils aient fait le tour du monde. Pour le moment, nous allons à Montréal pour habiter chez la fille à Danielle, Jessye, jusqu’à ce que l’on se trouve un nouveau chez-nous. Tous se que nous possédions à rentré dans 24 boîtes que nous avons serré temporairement dans cet un endroit de rangement que nous avons loué avant de les expédier vers le nord.
En passant, bien que Danielle et moi soyons ensemble depuis maintenant 17 ans, presqu’au jour près, nous nous sommes officiellement mariés que quelque temps avant notre départ il y a trois ans et demi et donc officiellement ce voyage était notre voyage de noce. Je ne sais pas s’il y a un record Guinness pour le plus long et plus excitant voyage de noce au monde mais vous avouerez que le notre est dur à battre!

lundi 16 avril 2012

Arrivés aux États-Unis d’Amérique.

Nous sommes arrivés à Stuart dans l’état de la Floride aux États-Unis d’Amérique le 9 avril 2012 en provenance de West End aux Bahamas après un passage de 75M (140 km). Si tout se passe comme nous l’espérons avec la vente de Chocobo, Stuart sera la dernière escale de notre voyage.


dimanche 15 avril 2012

Un Bahamas différent.

Lorsque nous sommes arrivés au village de Spanish Wells sur l’île d’Eleuthera, c’était pour y découvrir un Bahamas assez différent de ce que nous avions vu dans le passé. Comme la photo le montre il y avait évidement le sable blanc et la plus belle eau du monde comme dans le reste de l’archipel mais il y avait aussi un village qui ressemble assez bien à une banlieue normale et qui contraste substantiellement par le niveau de richesse de ses habitants lorsque l’on compare au sud du pays ou dans la chaine des Exumas. Les gens ici vivent dans un confort suffisamment enviable. Mais la différence la plus exotique, si l’on peut dire, c’est que Spanish Wells est habité en majorité par des blancs natifs des Bahamas. D’entendre l’accent coloré des Bahamas lorsqu’on parle à un noir est une chose normale, voir attendue, mais de l’entendre sortir de la bouche d’un blanc ça donne un choc!











Mais notre arrêt à Spanish Wells n’était pas vraiment pour des fins de relaxation mais surtout pour attendre la bonne fenêtre météo pour continuer notre route vers le nord dans les Abacos. Durant les cinq jours que nous avons passé dans ce village en bordure du jardin d’Éden, nous avons continué à faire le ménage sur Chocobo et à chaque jour le dinghy était plein de sacs de déchets ou de choses à donner aux gens dans le village qui en voulait bien. Plus souvent qu’autrement on donnait les choses à des travailleurs venant sur l’île à chaque jour pour travailler puisque les habitants de ce riche village n’avaient vraiment pas besoins de nos objets usagés! En fait, ce serait plutôt à nous de fouiller dans leurs vidanges pour y trouver des trésors! J’ai dû aussi aller acheter une bonbonne de propane et, avec un demi-kilomètre à marcher, notre petit panier à roulette était bien utile. Deux jours plus tard nous avons réalisé que nous pouvions louer ces petites voiturettes de golf qui sont très populaires sur l’île. Pour $10.00 nous nous sommes promenés dans les rues du village mais après un peu plus d’une heure nous avions fait le tour complet. Évidement, je n’aurais pas pensé à louer la voiturette le même jour que je suis allé chercher le propane et ainsi m’éviter la longue marche avec le panier à roulette!

mercredi 4 avril 2012

Les pieds nus.

Qu’est-ce qu’il y a à dire sur les pieds? Normalement pas grand-chose, mais comme vous pouvez l’imaginer les choses sont différentes sur un bateau et la façon que nous nous comportons avec nos pieds ne fait pas exception. En règle générale, nous sommes continuellement pieds nus lorsque nous sommes à bord et les raisons sont bien simples. Les souliers sont beaucoup trop sales, nous marchons sur les bancs du cockpit environs quarante fois par jours et matin et soir le pont du bateau devient complètement mouillé par la rosée. Marcher avec des souliers aurait comme effet immédiat de transformer le bateau en une plateforme sale et pleine de sable, la plaçant à égalité avec les chantiers de construction. Ainsi, sur Chocobo comme sur tous les autres voiliers, nous restons pieds nus. Mais lorsqu’on y pense, la majorité des gens sur la planète enlève leurs souliers dans leur maison ou leur appartement alors pourquoi serait-ce spécial sur un bateau? Principalement, à cause du fait que dans une maison les gens restent en bas ou porte des pantoufles, mes préférées étant celles en forme de gros ballons de football! Sur un bateau les pieds sont aussi nus qu’un bébé naissant et cela amène à des situations assez intéressantes lorsqu’on y pense.


Entre autre, lorsqu’on fait un party sur Chocobo les invités sont presque toujours d’autres marins comme nous. Ils quittent leur bateau et sautent dans leur véhicule de transport, en l’occurrence un dinghy, pour venir jusqu’à notre bateau. Évidement, porter des souliers à bord d’un dinghy est encore plus une impossibilité que sur un bateau puisque la plupart des dinghys ont des fuites ou bien il y a toujours une flaque d’eau dans le fond venant d’une vague qui a passé par-dessus le bord ou bien de l’inévitable pluie quotidienne que l’on retrouve sous les tropiques. En considérant tout cela, la chose dont on peut être certain c’est que peut importe combien formelle la rencontre sera, à bord d’un bateau, tous le monde sera pieds nus. La bonne nouvelle c’est qu’étant donné que personne ne porte de bas non plus alors il n’y a pas d’odeur de petits pieds flottant dans l’air et puisque nous avons toujours les pieds dans l’eau pour une raison ou pour une autre alors nos pieds sont propres et cela aide considérablement à ne pas aggraver encore plus la situation. De plus, il y a des avantages notables à pratiquer la nudité des pieds. On peut dire adieu aux tracas de décider ce que nous allons porter pour le party ou bien de trouver des souliers de couleur agencée avec sa robe, comme si les matelotes avaient le luxe de telles considérations. Mais le plus grand avantage sans conteste d’aller dans une ‘soirée’ avec les pieds nus c’est que nous quittons la soirée également pieds nus. La partie délicate du départ c’est en fait de monter dans son dinghy. Si la rencontre est importante, comme ce fut le cas lorsque nous étions 19 personnes sur Chocobo au Yemen, ça fait beaucoup de dinghy d’attachés sur le côté du bateau. Ainsi, il y a de fortes chances que les invités aient, dans un premier temps, à sauté dans le dinghy le plus près des marches, à passer au travers avant de pouvoir atteindre leur propre dinghy. En soit, cela ne devrait pas présenter un bien gros problème sauf que les marins ne sont pas très reconnu pour être légers avec la bouteille et conséquemment, lorsque vient le temps de saute-dinghy à la haie, il y a de forte chance que leurs facultés motrices soit affaiblies! Cela ce termine normalement par une spectaculaire démonstration de flexibilité encore inconnue du marin en état d’ébriété lui-même et impliquant une quantité impressionnante d’eau sous les acclamations des heureux spectateurs mélangées avec une bonne dose de rires. À la fin, comme c’est souvent le cas dans de telles situations, les égos sont plus amochés que les personnes elles-mêmes. Par contre, très souvent tous le monde est bien heureux et même l’égo reste intacte dans l’exercice. En fait, il est arrivé un fois que quelqu’un vienne à bord avec ces souliers et son premier reflexe fut évidement de les enlever en montant à bord. Mais comme il n’était pas habitué d’avoir des souliers lors d’une visite sur un bateau, il est reparti en laissant évidement ses souliers bien placés sur le pont de Chocobo.

Mais puisque tous le monde est tous le temps nus pieds on pourait s’imaginer qu’il ne doit pas y avoir beaucoup de souliers à bord mais il n’en n’est rien. Le problème c’est que très souvent nous devions aller à terre et les pieds nus ne sont pas toujours une bonne idée lorsqu’il faut marcher deux kilomètre (un mile) pour se rendre au supermarché. Si l’on fait exception des cas où les gens oublient leurs souliers à bord du bateau lorsqu’ils vont à terre, la plus grande question est toujours de décider quels souliers il faudrait porter pour notre périple sur la terre ferme. Puisque nous devons aller en dinghy et souvent de le laisser sur la plage, le tout combiné au fait que le dinghy est toujours mouillé pour les raisons mentionnée ultérieurement, il n’est pas possible de mettre ses souliers avant d’être sur la terre solide. Les sandales sont biens car elles peuvent prendre l’eau dans le dinghy mais ne sont pas très bonnes pour les longues marches. Les souliers de marche avec des bas sont parfaits pour marcher de grandes distances mais on doit les mettre seulement une fois arrivés sur la plage et cela requière que l’on rince nos pieds avec de l’eau, qu’on les essuie avec une serviette puis qu’on enfile les bas et les souliers. Un simple exercice en apparence qui devient un exploit lorsqu’on essai de le faire sans remettre ses pieds dans le sable ou bien de se verser toute l’eau sur notre pantalon ou notre short! Bien sur, c’est beaucoup plus facile lorsque vous avez un gentleman pour vous aider dans l’exercice. Il y a également les souliers d’eau qui peuvent être assez utiles dans certaines situations mais ils sont très bon pour nager jusqu’à une plage rocheuse, de marcher sur les rochers et le sable mais ne peuvent pas vraiment être utilisés à d’autre situations. Finalement, nous avons tous, à tout le moins au début de notre voyage, gardé une paire de souliers propres en imaginant que nous aurions un bon repas dans un restaurant chic en portant des vêtements propres, reprisés et non décolorés. Ceci mes amis ce n’est qu’un fantasme de marin. Les repas sont toujours dans les restaurants les moins chers et l’on porte des chemises ou chandails décolorés par le soleil et des shorts tout froissés qui plus souvent qu’autrement ne sont pas agencés et qui vous donnent une exfoliation de la peau en marchant par le manque de rinçage dû aux restrictions d’eau fraiche à bord. Nous avons peut-être l’air d’itinérants la plupart du temps mais par contre nous le sommes dans des endroits très exotiques!

lundi 26 mars 2012

Du rhum et des chats.



Qu’on en commun le rhum et les chats? Ce sont tous deux des îles dans le sud des Bahamas où nous nous sommes arrêtés durant notre progression vers le nord. Après un arrêt à Mayaguana nous avons mis le cap au nord-ouest jusqu’à Rum Cay où nous nous étions arrêtés au début de notre voyage en 2009. L’endroit est digne d’une carte postale et nous fait vraiment apprécier la chance que nous avons de pouvoir être ici. Rien n’a vraiment changé depuis, à part les signes partout des conséquences de l’ouragan Irène qui a frappé la région la saison dernière et emporté avec elle quelques toits.









Un arrêt à Rum Cay veut obligatoirement dire d’aller prendre une bière chez Kaye’s Bar and Restaurant où Dolores accueille ses clients avec de bonnes bières et des histoires du coin. À 80 ans, Dolores à vu le bon et le mauvais de son île et garde une vaste collection de livres d’invités qui remontent jusque dans les années 70. En fait, nous avons pu relire les commentaires que nous avions écrits lors de notre visite en 2009 et Dolores nous a fièrement montré la signature de Jackie Onasis Kennedy lors de son passage en 1981. Maintenant, elle pourra désormais montrer la signature du ‘’célèbre’’ Chocobo qui a navigué dans coin cette année! Nous avons passé un bon moment ce jour-là, merci à Dolores qui nous a tenue compagnie. Pour des raisons inconnues, nous étions presque les seuls à visiter l’île ce jour-là et par le fait même il n’y avait pas beaucoup d’action au village. Mais néanmoins ce fût très relaxant de seulement être là. Pendant que nous sirotions notre bière, nous ne pouvions pas manquer de remarquer la pile de matériaux de construction empilés sur le coté du bar. C’était pour la réparation du toit endommagé par l’ouragan. La chose à remarquer à ce sujet c’est que Dolores a dû les faire livrer en provenance de l’extérieur de l’île pour les avoir augmentant ainsi significativement les coûts des travaux. À cela s’ajoute une taxe d’importation de 50% empoché par le gouvernement. Et nous pensions que les taxes étaient élevées au Canada! Ce que je ne comprends pas c’est comment fonctionne cette taxe exactement? Voyez-vous, les taxes d’importation sont ce que l’on appelle du protectionnisme et ont pour but de favoriser les produits locaux au lieu des produits importés. Mais dans les Bahamas il n’y a pas de produit locaux, à part peut-être de la bière brassée localement, et tout doit être importé de l’extérieur. Conséquemment, une telle taxe a comme effet directe d’empêcher le pays en entier de tout développement tangible. En bon français, ça s’appelle se tirer dans le pied! Mais comme autant d’autre ‘’mystères’’ que nous avons rencontrés dans ce voyage, la taxe d’importation de 50% des Bahamas est probablement le fruit d’une explication rationnelle que seul les gens locaux peuvent comprendre!










L’arrêt suivant était à Cat Island où nous avons pu savourer la paix d’un ancrage paisible, à tout le moins les deux premiers jours. Nous sommes allés visiter l’Hermitage qui est l’attraction principale du coin. Bâti par le Père Jérôme, quelque part dans la première moitié du siècle dernier, l’édifice est assez intéressant à visiter. Pendant le trajet à pied d’un peu plus d’un kilomètre menant en l’endroit en question, nous avions l’impression, par la vue que nous avions de l’édifice, que nous allions visiter un ouvrage gigantesque évoquant les châteaux et les cathédrales d’Europe alors qu’en fait l’endroit a été bâti dans le seul but d’offrir un abri et un lieu de prière au Père Jérôme. Rapidement, nous avons réalisé que le Père Jérôme devait être un nain car son ‘’château’’ avait des portes de 5’ (1.5m) de haut et Danielle s’est même frappé sérieusement la tête en sortant de la petite chapelle. Sa tête n’a même pas heurté le cadre en bois mais bien la pierre qui a été placée par-dessus! Une fois que les étoiles et les petits oiseaux se soient dissipés autour d’elle et qu’elle était en mesure de penser rationnellement, nous avons pu retourner au bateau. Heureusement, il n’y a aucun dommages permanents mais seulement une bonne douleur temporaire qu’elle se souviendra un bon bout de temps. Par contre, la bonne nouvelle c’est que le jour précédent nous avons conclu une entente avec des acheteurs pour la vente de Chocobo. Ainsi, nous vivons maintenant nos derniers moments avec ce bateau qui nous a emmenés dans les endroits les plus formidables du monde. Une page de notre vie est en train de tourner mais la nostalgie c’est pour les gens passifs. Nous sommes déjà très excités à l’idée de notre nouvelle vie qui commence.


Je ne pouvais pas passer à côté de celle-là. Un soir, alors que l’on relaxait en écoutant des épisodes de ‘’Buffy la tueuse de vampires’’ nous avons eu la visite d’un papillon de nuit. Rien de spécial en soit sinon du fait que la chose en question avait probablement été irradiée par un produit radioactif dans sa jeunesse car pour un papillon de nuit il était gigantesque. Je n’avais évidement pas la possibilité de le mesurer avec une règle mais à vue d’œil je dirais que d’une aile à l’autre la bête géante faisait 7’’ (18cm) de large! Clairement, ce n’est pas d’un simple zapper qu’il faudrait pour se débarrasser d’un tel monstre mais bien d’un lance-flamme! Mais bien sûr, nous n’avions aucune intention de lui faire du mal et il est simplement parti une minute plus tard probablement ennuyé d’être le centre d’attraction et des flashes de caméra. Comme on le sait très bien, les papillons de nuits ne sont pas très friands des paparazzis mais malgré tout nous avons quand même affiché sa photo le montrant nu sur internet!

mardi 13 mars 2012

Arrivés aux Bahamas.

Nous sommes arrivés à l'île de Mayaguana dans les Bahamas le 4 mars 2012 en provenance de Providenciales dans les Îles Turques et Caïques (Turks and Caicos) après un passage de 55M (102 km). Ce fût un passage court et paisible et une fois que nous nous sommes acquittés des frais de $300.00 pour les droits de croisière dans les Bahamas nous avons pu commencer à profiter de ce que nous considérons être les plus belles eaux du monde.

Arrivés et repartis des Turques and Caïques.

Nous sommes arrivés à l'île de Providenciales dans les Îles Turques et Caïques (Turks and Caicos) le 3 mars 2012 en provenance de St-Thomas dans les USVI après un passage de 478M (889 km) qui nous a pris 3 jours, 3 heures et 30 minutes pour une vitesse moyenne globale de 6.3 nœuds. Nous voulions au départ rester quelques jours dans les Turques et Caïques mais étant à la merci des fenêtres météo, nous avons dû quitter très tôt le matin suivant notre arrivée. Nous avions le choix de partir immédiatement et de nous rendre à Mayaguana dans les Bahamas ce jour-là ou bien de rester un minimum d'une semaine à Providenciales en attendant que le temps se calme. Le problème est que à Providenciales le sable est si fin que l'eau turquoise est continuellement embrouillée par le sable ce qui rend le désalinateur inopérable. Passer une semaine sans faire d'eau c'est plus que ce que nous pouvons supporter et nous avons donc décidé de prendre la très courte fenêtre qui nous avions pour traverser aux Bahamas, mais non sans regrets.

mardi 28 février 2012

Sous le soleil de St-Thomas

La dernière fois que nous sommes venus à Charlotte Amalie, sur l’île de St-Thomas dans les Îles Vierges Américaines, nous avions remarqué le même phénomène; le soleil est beaucoup plus fort ici. Bien qu’il s’agisse de la même boule d’hydrogène en constante fusion thermonucléaire que nous avions à St-Martin située à seulement 100M au sud-est d’ici, on ne la ressent pas de la même façon. Lorsque nous avons marché sur le quai principal entre le quai des dinghys et le bureau du US Customs and Border Protection pour notre clearance, Galarneau nous est tombé dessus comme un sac de briques. Après avoir vécu trois ans sous les tropiques nous pensions que nous étions capables de supporter un soleil direct pour le temps d’une marche de cinq minutes mais les rayons étaient si fort que Danielle a commencé à se sentir mal et montrait des symptômes d’un coup de chaleur pendant que j’essayais de mon côté de ne pas brûler pareillement. Heureusement, nous sommes rapidement arrivés dans les bureaux très climatisés de la douane et tous s’est bien passé par la suite. Je n’ai aucune idée pourquoi l’on ressent le soleil de cette façon ici mais cette petite marche sur Crematoria nous a fait revenir en mémoire le souvenir du même évènement se produisant dans les mêmes circonstances en 2009. Je présume que le soleil très chaud est l’une des raisons pour lesquelles ces bateaux de croisières titanesques amènent leurs milliers de touristes ici sur l’île à chaque semaine.

Arrivés aux USVI (encore).

Nous sommes arrivés à Charlotte Amalie sur l’île de St-Thomas dans les Îles Vierges Américaine (USVI) en provenance de Marigot sur l’île de St-Martin le 22 février 2012 après un passage de 107 miles nautiques (199 km) qui nous a pris 21 heures pour une vitesse moyenne de 5.1 nœuds. Notez que nous avons grandement sous estimé la vitesse de Chocobo pour se passage et que nous avons dû ralentir significativement afin d’éviter d’arriver en pleine nuit à St-Thomas et pour entrer dans le port de Charlotte Amalie juste après le levé du soleil. Sans le ralentissement nous aurions eu une vitesse moyenne d’environ 6.0 nœuds.

Que le carnaval ne s’arrête pas.
















Dans son roman ‘’Don’t stop the carnival’’ l’auteur Herman Wouk compare la vie des Antillais comme le jour du carnaval. Si je me souviens bien, il mentionne que pour ces gens chaque jour est un nouveau jour. Ils peuvent danser dans les rues en portant des plumes sur la tête sous le rythme insupportablement fort de la musique des Caraïbes et ne pas s’en faire pour le lendemain car demain est un autre jour. Et bien, si leur vie est comme un jour de carnaval nous en l’occurrence avons eu la chance d’être à Marigot au moment du carnaval et d’assister à la grande parade. Les habitants de cette petite île ont travaillé très fort pour fabriquer tous ces costumes colorés et ont démontré fièrement leur joie dans le cadre de cette journée unique. Je n’ai pas vraiment grand-chose à dire au sujet de cette journée alors je vais laisser ces quelques photos que nous avons prises vous décrire la parade.

mardi 21 février 2012

Et puis cette épiphanie?

Il est très commun chez les personnes qui quittent pour un long voyage en voilier de croire qu’un tel voyage est tellement extraordinaire qu’il changera qui nous sommes et notre vision du monde. Lors de notre retour nous n’auront plus à revenir à la vie insipide et mondaine que nous avions dans ce système de société débile qui nous est imposée de force et nous allons pouvoir, en tant que personnes super grandies et avec une perception renouvelée et renforcie du monde, attaquer de nouveaux défis auxquels nous avons jamais pensé auparavant. Si nous avons pu faire une chose si incroyable alors rien ne sera impossible pour nous. Certains autres gens ne savent pas où la vie les mènes et ont l’impression d’avoir un vide à l’intérieur et espèrent qu’un voyage de plusieurs années remplira ce gouffre. Et l’une des croyances les plus répandues est que dans notre société moderne nous avons oublié comment vivre et que les gens à l’autre bout du monde eux le savent encore. Les choses sont bien meilleures ailleurs et il nous faut y aller pour réapprendre à vivre. Nous avons fait la connaissance de centaines de bateaux durant notre voyage et tout le monde espérait en tirer quelque chose. Plusieurs allaient seulement naviguer dans les Caraïbes et revenir à la maison. Une famille, entre autre, s’est rendue jusqu’en Grenade et ont pris l’avions de retour au Canada. Ils ont réussi à écrire trois livres là-dessus! Notre arrivée en Méditerranée représentait pour environs dix de nos amis la fin de leur tour du monde et lorsque nous avons traversé l’Atlantique, nous l’avons fait aux cotés de dizaines d’autres bateaux complétant le même but. Faire le tour du monde à voile est définitivement quelque chose d’extraordinaire mais pas unique.





Alors, qu’est-ce que tout le monde en a retiré à la fin? Beaucoup de chose mais pas ce à quoi ils s’attendaient. Je ne suis pas psychologue alors je ne peux pas vous donner une réponse exacte et complète à cette question mais je peux quand même vous décrire ce que nous avons observé chez les équipages des autres bateaux qui ont croisé notre sillage. Ceux qui voulaient trouver un sens à leur vie sont revenus aussi vides que lorsqu’ils sont partis. Les gens qui avaient des problèmes intérieurs n’ont fait que transporter leurs problèmes avec eux autour du monde et les avaient toujours à leur retour. Et ceux qui étaient mêlés dans leur tête sont revenus aussi mêlés mais avec moins d’argent dans leurs poches. Les gens à l’autre bout du monde ne sont pas meilleurs, ou pire en l’occurrence, ils vivent simplement certains aspects de leur vie de façon différente de la notre. Certaines de leur valeurs sont meilleurs et d’autre sont pire que les nôtres. Personne n’a la réponse parfaite à la vie, l’amour et tout. À mon avis, je préfère de beaucoup le niveau de vie que nous avons au Canada à n’importe quel autre que nous avons vu dans ce voyage. En d’autre mots, si vous n’êtes pas heureux ou bien ne savez pas comment les choses fonctionnent dans votre tête alors la réponse se trouve juste là où vous êtes et vous n’avez pas à allé voir comment le reste du monde est aussi perdu que vous pour la trouver. Pour ma part, je pense qu’il n’y a rien à apprendre sur vous-même dans un voyage autour du monde que vous ne pouvez pas trouver facilement lors de vos méditations quotidiennes dans votre voiture lors de votre trajet au travail. Un voyage autour du monde c’est de vivre une aventure extraordinaire dans des endroits très différents de ce que l’on connait. Goûter à des pizzas aux quatre coins du monde ou de déguster des bières locales dans chaque pays que l’on visite. Faire l’amour à sa femme ou à son mari dans 50 pays différents et au dessus de trois océans (essayez de battre ça ma bande de moumounes) et simplement d’avoir la persévérance de continuer, d’avancer de l’avant sans se décourager par les bris constants du bateau ou bien des escroqueries de la part de chaque personne avec qui on fait affaire. Un tour du monde c’est de voire des paysages et des villes d’une beauté éblouissante et de sortir d’un bus, de mettre les deux pieds sur un salar en Bolivie entouré de 50 km de sel et de dire; Wow, c’est du sel en titi ça! C’est de mouiller l’ancre à Allen Cay dans les Bahamas et de rester bouche bée devant la beauté de l’eau turquoise et des îles de sable environnantes. C’est de regarder dans la Mer Rouge, d’y voir le fond et de réaliser qu’il y a 50 pieds (17m) d’eau en dessous de la coque!

‘’Dans ce voyage, nos yeux on été tellement brûlés par les beautés extraordinaires du monde que nous sommes maintenant aveugle de ses laideurs’’

Mais si nous ne trouvons pas les réponses à nos questions est-ce que cela veut dire que nous n’avons pas changé? Bien sûr que non. Nous avons, tous et chacun, subit des changements sur différents aspects. Pour commencer, nous sommes maintenant excellents en géographie. Si quelqu’un nous demande au sujet de Port Vila nous ne savons pas seulement qu’il s’agit de la capitale du Vanuatu mais nous avons également une image très vivide de ses rues et de son marché central mais aussi des festivités du 30ième anniversaire auxquelles nous avons assisté lors de notre passage. Cette situation c’est actuellement présenté alors que nous étions au Maroc. Nous savons que les gens dans les Caraïbes sont racistes, que la nourriture en Thaïlande est excellente, que l’on ne doit jamais faire confiance à un Égyptien et que les Péruviens sont très gentils et accueillants. Nous avons appris à dire ‘NON’ d’une manière ferme mais polie. Notre regard sur les cultures est grandement modifié et a évoluée significativement et nous avons une bien meilleure idée du pourquoi les choses dans notre monde sont comme elles sont. Mais toutes ces connaissances et cette sagesse ne sont pas des attributs qui changent fondamentalement une personne. Nous sommes peut-être plus connaissant mais pas plus intelligents. Les gens qui étaient idiots avant de quitter le quai sont maintenant des idiots plus connaissant et ceux qui étaient mêlés dans leur tête sont toujours mêlés mais ils savent maintenant dans quel monde ils essaient de trouver un sens à leur vie. Il y a une chose par contre que nous avons observé dans presque 100% des couples de navigateurs que nous avons rencontré et il s’agit de la solidité du lien qui existe entre les deux partenaires. Nous avons très rarement vu des gens si près l’un de l’autre et liés si étroitement dans leur vie. À défaut d’autre choses, lors d’une circumnavigation on apprend à vivre avec son/sa partenaire.

Finalement, qu’est-ce qui arrive après le voyage? Encore une fois, je ne peux pas dire précisément ce que nous allons faire après le voyage mais tous les gens que nous avons connus et qui sont retournés à une vie avec revenue sont retourné à leur métier d’origine. Les enseignants enseignent, les pêcheurs pêchent, les policiers policent et les ingénieurs font de l’ingénierie. Comment ce fait-il qu’ils n’ont pas fini avec une nouvelle vie? La réponse est en fait assez simple. Notre société est bâtie sur un cadre et une structure qui ont évolués depuis très longtemps et est maintenant très résiliente et en grande partie extrêmement difficile à contourner. Lors que nous sommes partis pour faire le tour du monde, nous avons dû nous déconnecter, à tout le moins en partie, de ce système et ce fut assez difficile à faire. C’est incroyable combien de racines nous avons d’enfouies dans le système sans que nous le sachions. Ce système est le seul dans lequel nous puissions faire de l’argent et conséquemment nous devons réintégrer le système, reconnecter nos signaux d’entrée/sortie dans la machine et retourner à cette réalité virtuelle dans laquelle nous vivons tous. (si vous ne comprenez pas cette dernière phrase vous devez écouter le film ‘’La matrice’’). Il existe quelques façons d’éviter de faire cela à tout le moins partiellement. Il suffit de déclencher une révolution planétaire qui changera à jamais le style de vie de notre société où bien nous pouvons continuer à naviguer en minimisant les contacts avec la race humaine. C’est deux options ne sont malheureusement pas très lucratives et à moins que quelqu’un découvre une façon de vivre sur cette planète sans argent alors la seule solution est de réintégrer la dictature sociale de nos sociétés. Avec cela à l’esprit, la question devient maintenant qu’est-ce que l’on fait après? Est-ce que nous retournons dans nos emplois précédents et allons travailler emmurés entre quatre paravents en tapis et se taper la politique de bureau ou bien allons nous faire quelque chose de complètement nouveau? Cette question devrait être assez facile à répondre après que nous ayons complètement changé nos vies en partant faire un tour du monde mais elle devient très différente une fois que l’on commence à faire le calcul des revenus possibles. Pour chacun de nous, le choix de notre profession que nous avons fait dans le passé l’a été fait pour une très bonne raison; c’est le domaine dans lequel nous étions bons et la réalité est que nous sommes toujours excellents dans ces professions. Cela veut dire que notre métier antérieur est le champ dans lequel nous pouvons faire le maximum d’argent et dans lequel nous ferons le meilleur travail. Bien sur, avec la vision globale que nous avons maintenant nous pourrions partir une espèce de compagnie en commerce ou de service international mais il est très peu probable que ferions plus d’argent que dans nos métiers antérieurs. De plus, à moins que quelqu’un veuille faire le commerce des armes ou bien des épices les options de travail international sont assez limitées tout spécialement rendu à notre âge. Ainsi, pour toutes ces raisons, la plupart des gens retournent à leur vie antérieure mais enrichis de l’unes des aventures les plus incroyable qu’il est possible de faire dans notre monde moderne : nous avons fait le tour du monde en voilier et cet exploit restera avec nous pour le reste de notre vie.

lundi 20 février 2012

Marigot









Il y peu d’endroits dans le monde pour lesquels nous pouvons dire que nous les avons visité à plusieurs reprise pour la bonne raison qu’il y a tellement d’endroits à voir sur la planète qu’il n’y a aucune bonne raison pourquoi nous retournerions au même endroit plus d’une fois ou deux. Et bien, Marigot est l’un de ses endroits où nous semblons retourner régulièrement. Voici trois photographies prises en face de cette statue érigée en face du marcher central à Marigot. J’aime bien ces photos car elle nous montre clairement comment nous évoluons physiquement durant les années! Un autre point intéressant à remarquer c’est que ces photos s’étendent sur plus de huit ans et que si vous les élargissez, en cliquant dessus, vous pouvez observer que les égratignures que nous pouvions voir en 2004 sont toujours là en 2012. En d’autre mot, la statue n’a jamais été repeinte. Il est assez pathétique que la seule chose dont je trouve à vous parler soit la peinture sur une statue mais la réalité est que nous ne faisons pas grand-chose ces jours-ci. Nous faisons de petits travaux sur le bateau, nous allons à la pâtisserie pour acheter une baguette et faire un peu d’internet, nous jouons à des jeux et nous écoutons des films. À tout les quelques jours, nous changeons d’endroit et allons à Grand Case pour revenir à Marigot quelques jours plus tard. Nous sommes simplement confortables à St-Martin et nous nous trainons les pieds. De plus, Danielle avait besoin de certains soins dentaires et cela nous donne une bonne excuse pour ne pas partir immédiatement. Par contre, nous ne seront pas capable de rester ici indéfiniment et avec Chocobo en vente et notre besoin de retourner travailler nous allons devoir, à un certain point, lever les voiles et de mettre le cap vers les Îles Vierges et par la suite vers les Bahamas. Entre temps, nous profitons de notre temps ici et continuons d’avoir du plaisir à observer les gens très souvent nous servir en Anglais et ce même après que nous leur ayons répondu en français! Ce doit être notre gros accent Canadien français qui leur fait croire que nous somme des gens qui essaient d’apprendre le français mais qui n’ont pas encore maîtrisé la prononciation :)













vendredi 3 février 2012

CHOCOBO EST À VENDRE!!!

MANTA-40 (1997)

$$$$ 249,900.000 $$$$$

Notre aventure arrivant à sa fin, nous devons passer à la partie déchirante de vendre Chocobo. Nous sommes présentement à mettre à jour notre page ‘’Bateau’’ avec la plus récente liste d’équipement et de photos. Vous pouvez nous contacter par email :

jeudi 26 janvier 2012

On s’amuse tout simplement.

Avec l’accomplissement titanesque de notre circumnavigation derrière nous, nous prenons maintenant la vie un peu plus relaxe à St-Martin qui est un endroit où il est assez facile de le faire. Il y a un panoplie de restaurants et de magasins pour manger et trouver toutes les pièces de bateau que nous avions besoin pour faire toutes ces petites réparations qui n’étaient pas fondamentalement importantes mais qu’il faut bien faire un jour. Et c’est grosso-modo ce que nous avons fait; manger et travailler sur le bateau. Comme quelqu’un l’a déjà dit : La vie de croisière en bateau c’est réparer le bateau dans des endroits exotiques. St-Martin est définitivement l’endroit pour prouver cette définition!












Pour ce qui est de la bouffe, Grand Case est le village où il faut aller et l’endroit où Danielle et moi aimons aller est ce que nous appelons ‘’La place des BBQ’’. Fondamentalement, il s’agit de quatre restaurants qui ont mis leurs grills dans une petite place extérieure en face de leur établissement et où ils servent des repas aux nombreux touristes visitant Grand Case. Le village est renommé pour ses restos dispendieux et haut de gamme mais notre portefeuille force systématiquement nos cerveaux à les ignorer et à les éliminer complètement de notre réalité. C’est pour cela que nous préférons toujours aller à la place des BBQ où l’on trouve des repas à prix raisonnable et où ils acceptent les dollar US à parité avec l’Euro ce qui représente une réduction de 35% juste avec cela! Ainsi, pour environs $10 nous avons une palette de côtes levées et des mets d’accompagnement parfaitement grillée sur du charbon de bois mis dans un baril coupé en deux avec une grille sur le dessus.













La photo que nous avons publié dans notre article ‘’Nous avons fait le tour du monde!’’ n’était pas la seule que nous ayons pris cette journée là. Nous ne savions pas trop quel ton donner à cette photo et à la fin nous avons choisi une photo sérieuse à cause de l’importance de l’évènement. Par contre, Danielle était assez enjouée ce jour-là et avait une idée assez différente sur la façon de présenter l’achèvement de l’exploit d’une vie! Mais à la fin, c’est mon attitude fade et sérieuse l’a emporté sur le choix de la photo mais tout de même les autres photos que nous avons pris ce jour-là valle la peine d’être montrées.

jeudi 19 janvier 2012

Nous avons fait le tour du monde!

Nous l'avons fait! Le 4 janvier 2012, Danielle et moi avons officiellement complété la circumnavigation de la terre à bord de Chocobo, notre voilier catamaran de 40 pieds, alors que nous traversions notre propre sillage au large de l’île de St-Martin dans les Caraïbes où nous étions passés en 2009. Pour réussir cet exploit d’une vie, nous avons navigué 29262 miles nautiques (54427 km), voyagé durant 3 ans, 3 mois et 22 jours ou 1208 jours, avons visité 48 pays, traversé trois océans, navigué avec succès à travers les eaux infestées de pirates les plus dangereuses du monde, côtoyé le meilleur et le pire de ce que l’humanité a à offrir et nous nous sommes prélassé dans les plus beaux paysages du monde. Mais bien que cela représente un objectif majeur dans notre périple, notre voyage ne se termine pas pour autant puisque nous avons encore au moins six mois de croisière devant nous. Et pour ceux qui aiment les chiffres, notre voyage nous a coûté à ce jour US $179976.03 pour une moyenne mensuelle de US $4499.40. C’est très cher mais ça en valait chaque cent!
Maintenant c’est le temps de célébrer!

Arrivés à St-Martin (encore).

Nous sommes arrivés à Grand Case sur l’île de St-Martin en provenance de Low Bay sur l’île de Barbuda le 4 janvier 2012 après un passage de 78 miles nautiques (145 km) qui nous a pris 14 heures pour une vitesse moyenne de 5.6 nœuds. Notre arrivée à Grand Case marque l’achèvement de notre circumnavigation de la terre.

jeudi 5 janvier 2012

Des vacances au paradis.

Si nous avions su à quel point les plages d’Antigua et surtout de Barbuda étaient belles lorsque nous somme passé dans le coin au début de notre voyage nous aurions pris la peine de faire un détour pour venir ici au lieu de continuer directement vers le sud. Des plages de plusieurs kilomètres de long en sable fin font le plaisir des visiteurs. Après deux ans de navigation rapide ça fait vraiment du bien de s’arrêter pour savourer la plage, de travailler un peu sur le bateau et de se baigner avec les poissons.



Mais Barbuda ce n’est pas seulement les plus belles plages du monde mais également un des plus grands sanctuaires de frégates au monde. Des dizaines de milliers de ces oiseaux majestueux nichent dans les terres humides formées par l’énorme lagon que l’on trouve au milieu de l’île. Durant la période de reproduction, les mâles gonflent leur gorge rouge pour indiquer aux femelles leur disponibilité et dans la mesure du possible pour les impressionner. Apparemment, pour les frégates la taille c’est important! Selon notre guide, une fois que la femelle à fait son choix alors les choses vont assez vite. Après les échanges de gènes d’usage, la femelle pond un seul œuf mais c’est le mâle qui aura la responsabilité de le couver. Par contre, la femelle aura, elle, la tâche d’aller chercher la nourriture pour le poussin et pour le père également. Être un père à la maison doit avoir ses avantages non?



Comme je l’ai déjà mentionné, nous n’avons eu aucuns bris durant notre traversée de l’Atlantique et nous étions tout fiers de la solidité de Chocobo et tout et tout. Mais si rien n’a éclaté durant la traversée, cela ne voulait pas dire que rien ne se brisait! Je devais grimper au haut du mat pour aller changer une antenne de radio VHF qui est décédée dans un saut périlleux mortel du bout du mat directement sur le pont alors que nous quittions Arrecife dans les Canaries. Ce n’était pas une tâche très important alors j’ai procrastiné jusqu’à être de ce côté de l’océan avant de monter là haut. Grimper en haut du mât est toujours une expérience intéressante. Je dois m’assoir dans un harnais fait avec une planche en bois qui sert comme d’une chaise d’où son nom de ‘’bosun’s chair’’. La chaise est attachée à la drisse de la voile principale (c’est la corde utilisée pour hisser la voile principale) et Danielle me monte en haut du mat en utilisant le winch (treuil) électrique. Cela semble bien simple en théorie mais le problème c’est que le winch en question n’est pas vraiment fait pour hisser 86 kg (190 lbs) de muscles et d’eau. Ok, peut-être un peu de graisse aussi mais le point c’est que je suis trop lourd pour winch et que je doive me tirer en même temps pour réduire la charge. Dans les films on voit des hommes se hisser à 100m de haut avec une seule main mais dans la réalité ce n’est pas aussi facile surtout pour un gars qui a travaillé toute sa vie devant un ordinateur! Arrivé au sommet du mât de 15m (50ft), je suis complètement épuisé et c’est à ce moment là que le travail commence ce qui veut dire de faire un travail de minutie et de précision pendant que les vagues font tanguer le bateau. Un petit balancement ce n’est rien de trop grave lorsqu’on est au niveau du pont mais au bout d’une perche de 15m il y a un facteur d’amplification assez important merci. Des gens sont venus à passer avec leur dinghy juste à côté de Chocobo alors que j’étais au bout et ont même été jusqu’à nous envoyer la main en nous souhaitant ‘’Joyeux Noël!’’ alors que leur redoutable sillage glissait vers nous. Lorsque la vague qu’ils ont crée a finalement atteint Chocobo et qu’il s’est mis à se balancer j’ai dû arrêter tous ce que je faisais pour me cramponner à deux bras autour du mât pendant que je me balançait comme un métronome tout en me retenant de leur dire où ils pouvaient bien se le foutre leur ‘’Joyeux Noël’’ de mes deux! Bien sûr, rien n’a fonctionné comme prévu et j’ai du monter et descendre trois fois du mât avant que l’antenne fonctionne finalement correctement.


Mais pendant que je jouais à Tarzan avec le mât, j’ai remarqué que l’attache T-Ball du hauban de bâbord était presque complètement coupée. Les haubans sont de gros câbles d’acier inoxydable qui tiennent le mât en place. La photo montre la coupure dans l’attache de 5/8’’ (16mm) en forme de T qui sert à attacher le hauban au mât. Si le dernier morceau d’acier qui restait était venu à se rompre lors de notre traversée alors nous aurions perdu le mât! Nous avons acheté ce câble en Australie il y a maintenant un an et demie alors qu’ils sont supposés être bons pour dix ans. Par chance, il y a un bon réparateur de gréements à Falmouth à Antigua et nous avons pu avoir un nouveau hauban en moins d’une journée. Évidement, j’ai du remonter en haut du mât deux fois de plus mais à ce point-là j’avais compris le truc et de plus mes nouveaux muscles que je venais de découvrir s’étaient développés et j’étais en mesure de me hisser maintenant plus facilement.



Je ne pouvais passer à côté de cette photo du ‘’STAD AMSTERDAM’’ que nous avons croisé à Falmouth à Antigua et qui est à mon avis le plus beau grand voilier au monde.