mercredi 28 décembre 2011

A la découverte d'Antigua.

Après deux semaines en mer nous pouvons enfin relaxer et récupérer de notre manque de sommeil ainsi que recommencer à utiliser nos muscles sous le chaud soleil des Caraïbes. Sans trop que je sache comment, j’ai attrapé un microbe ou un virus pendant notre séjour au Cap Vert et à environs à mi-chemin dans l’Atlantique j’ai développé une infection pulmonaire qui m’a pris toute une semaine à guérir après notre arrivée ici. Mais parler que j’étais malade commence à être répétitif puisqu’il semble que j’attrape quelque chose de nouveau à chaque pays que nous faisons! Par contre, sur une note plus joyeuse je suis allé faire une activité assez spéciale qu’ils offrent ici à Antigua. Cela s’appelle le ‘’Antigua Rainforest Canopy Tour’’ et consiste en fait à porter un harnais et à glisser sur les zip lines lesquelles sont tirées entre deux gros arbres. C’était vraiment amusant mais malheureusement j’ai dû y allé seul puisqu’il était totalement hors de question que Danielle fasse une telle activité. Voyez-vous, Danielle n’a pas de problème à se précipiter à la proue du bateau pour aller réparer une corde qui se serait brisé alors que nous traversons une tempête, et elle l’a vraiment fait dans le passé, mais son vertige chronique l’empêche de monter sur un escabeau de 3 pieds (1m) de haut! Il n’est donc pas difficile d’imaginer qu’elle s’est désistée lorsqu’est venu le temps de glisser sur un câble à 100 pieds (30m) au dessus de la forêt! Mais tout le manque était pour elle car les 12 zip lines et les neuf ponts à obstacles suspendus étaient exceptionnellement amusants.















Nous sommes définitivement de retour dans les Caraïbes qui est le seul endroit au monde où l’on retrouve des stations services sans essences! Mais sérieusement, s’ils n’ont pas d’essence alors qu’est-ce qu’ils font au juste? Ils vendent des barres de chocolat? Ils sont évidement à la merci du cargo qui fait la livraison mais c’est exactement pourquoi la communauté mercantile a inventé un concept très intéressant qui s’appelle : l’inventaire! Mais apparemment, ce concept obscur n’est pas encore arrivé dans les îles du sud. Mais une partie de notre récupération implique une certaine consommation d’alcool et un soir Danielle a décidé de chercher la recette des shooters B52 et a trouvé que le cocktail en question était composé de Tia-Maria, de crème Irlandaise et de Grand Marinier lesquels doivent être versés avec habilité en couches distinctes. Il est apparu que nous avions tous ces ingrédients à bord et après avoir utilisé le dos d’une petite cuillère pour verser les différents liquides : voilà! Je ne sais pas combien nous en avons bu exactement car après 12 j’ai arrêté de compter mais je sais par contre que lorsque le Grand Marinier est venu à manquer nous l’avons remplacé par du Brandy acheté au Gibraltar. À ce moment là, bien que les couches ne fussent plus aussi bien séparées, soit par manque de disparité dans la gravité spécifique de chacun des liquides ou bien par la dégradation chronique de nos facultés motrices, le gout était quand même bon. Et comme Danielle l’a si brillamment dit ‘’Bahhhh une fois que c’est dans nos estomacs ça fait plus de différences …. Hic!’’



Le 23 décembre était mon anniversaire et nous avons eu un agréable souper dans un restaurant top chic avec les équipages de ‘’Karacool’’ en arrière plan et de ‘’Adagio III’’ sur la droite. Il n’y a pas grand-chose à dire de ce souper sinon que j’ai maintenant un peu plus de cheveux gris mais que j’ai toujours un cœur jeune et une femme merveilleuse.
Joyeux Noël et Bonne Année à vous tous et nous vous souhaitons le meilleur pour l’année qui vient.

mercredi 14 décembre 2011

Nous avons traversé l’Atlantique!

Nous l’avons fait! Suivant le sillage de Christophe Colomb, nous avons traversé l’océan Atlantique dans un passage de 2111M (3926 km). Deux semaines auront été nécessaires pour ce grand accomplissement et ce fût avec soulagement que nous avons crié ‘’Terre!’’ lorsque l’île d’Antigua s’est dessinée à l’horizon. Deux semaines en mer à se faire balancer dans toutes les directions par les vagues ça draine l’énergie de deux marins en mauvaise forme physique comme nous. Il faut vraiment que nous arrêtions de boire et que nous commencions à nous entrainer à la place! Dans l’esprit de plusieurs gens, la traversée de l’Atlantique représente un accomplissement majeur dans leur vie et cela se reflétait clairement dans le nombre impressionnant de bateaux que nous avons vu se jeter à pieds joints dans cette aventure alors que nous étions dans les Canaries où ils se préparaient pour la traversée. Nous avons estimé qu’environs 300 autres bateaux ont traversé l’Atlantique en même temps que nous et c’était à un point tel qu’on se demandait s’il ne fallait pas prendre un numéro pour se mettre en file et traverser! L’avènement des GPS (Global Positioning System) et des pilotes automatiques a rendu de tels voyages accessibles à une plus grande partie de la masse populaire mais demeure quand même une entreprise sérieuse. Pour cette raison, immédiatement après notre arrivée et avoir mouillé l’ancre nous avons fait sauter le bouchon d’une bonne bouteille de vin et avons pris le temps de célébrer notre succès. Un point qui est important de noter est que bien que nous soyons revenus dans les Caraïbes, nous n’avons toujours pas compléter la partie ‘’tour du monde’’ de notre voyage. En effet, pour compléter la circumnavigation de la terre il faut traverser tous les méridiens du globe et passer par-dessus notre propre sillage. Nous avons, à ce point-ci, traversé tous les méridiens mais nous sommes toujours à 35M (65 km) du point le plus près de notre sillage situé à Montserrat où nous sommes passé en 2009. En l’occurrence, nous ne sommes pas encore au point de célébrer cet accomplissement, qui donnera à la traversée de l’Atlantique l’air d’une balade de fin de semaine, et puisque nous avons en tête de rester à Antigua et Barbuda au moins jusqu’après Noël, la célébration pour la grande boucle devra se faire attendre encore un peu.

Le passage en soit s’est passé sans anicroches. À deux occasions des dauphins sont venus jouer à la proue de Chocobo et par un jour ensoleillé de la première semaine, nous avons eu le très rare privilège de la compagnie d’une baleine de 18ft (6m) qui a décidé de voyager avec nous pendant plus d’une heure et demie. C’était vraiment plus que ce que l’on pouvait demander car d’apercevoir une baleine est déjà quelque chose d’assez unique mais de l’avoir avec nous pendant 90 minutes c’est un cadeau inespéré! À la quatrième journée, nous avons eu la surprise de dépasser un autre voilier. Il faut garder en tête que même s’il y avait 300 autres voiliers traversant l’océan en même temps que nous ne voulait pas dire qu’on les verrait. En mer on peut à peine voir à 5 miles autour de nous et l’océan est simplement immense. Je les ai appelé à la radio et il s’agissait de ‘’Moin’’, un bateau sous pavillon Allemand, qui avait quitté Mindelo, le même port d’où nous étions partis, la journée avant nous. En quatre jours nous les avions rattrapés alors que nous filions à toutes allures sous les vents forts qui prévalaient en Atlantique orientale. C’était seulement la deuxième fois que nous rencontrions un bateau plus lent que nous depuis le début de notre voyage et avec notre égo gonflé à bloc nous leur avons souhaité bonne chance et bon vent alors qu’ils disparaissaient derrière nous. Environs une semaine plus tard, nous avons aperçu un autre voilier à l’horizon mais on ne s’est pas donné la peine de les appeler. Ils ne nous ont pas appelé non plus alors ils n’avaient peut-être pas envie de jaser bien que normalement lorsque quelqu’un passe deux semaines en mer sans voir un autre bateau il est habituellement tentant de parler à un autre être humain que son propre partenaire!


Mais à part ces quelques ‘’événements’’ une traversée océanique est une aventure très ennuyante en soit. Nous restions de garde 24 heures par jour, sept jours par semaine, en alternant par quart de quatre heures durant la nuit et suivant un horaire moins rigide durant le jour. Le matin, lorsque la nuit avait été particulièrement mouvementée, je devais aller jeter par-dessus bord les poissons volants qui après un saut suicidaire dans le but de survivre ont finalement atterri sur nos trampolines où ils ont clapoté un moment avant de sécher sur place. Cette fois, nous avons également attrapé ce poisson étrange que je tiens sur la photo. Danielle cuisine à peu près tous les repas puisque le mouvement continu des vagues me rend, à toutes fins pratiques, invalide. Au bout du compte, je ne suis pas vraiment un marin très vigoureux lors des très longues traversées bien que je saute rapidement à pied joins aussitôt qu’un bris se déclare pour le réparer dans les plus brefs délais. Par contre, à notre grande surprise et satisfaction, nous n’avons eu aucun bris valant la peine d’être mentionné durant toute la durée de cette très longue traversée. Normalement, nous nous serions attendus à avoir une très longue liste de réparations faites durant le trajet ou à être faites aussitôt après avoir touché terre mais il semble que le travail préventif que nous avions fait avant le départ et le fait que nous connaissions maintenant Chocobo comme le fond de notre poche, aient payé au bout du compte. En échangeant des emails avec deux autres bateaux amis qui font également la traversée nous avons appris que l’un d’eux avait un pilote automatique qui ne cherchait qu’une raison pour flancher et que l’autre a vu sa voile principale se déchirer en deux. À bord de Chocobo, nous avons seulement eu un ressort d’une poulie de pont qui s’est rompu sous la fatigue avec pour seule conséquence que la poulie, qui est continuellement sous plusieurs centaines de livre de pressions, ne peut plus se tenir droite par elle-même! Chocobo est peut-être dispendieux à maintenir mais c’est un bon bateau.

Arrivés à Antigua.

Nous sommes arrivés à English Harbor sur l’île d’Antigua dans les Caraïbes en provenance de Mindelo sur l’île de Sao Vincente dans la République du Cap Vert en Afrique le 12 décembre 2011 après un passage de 2111 miles nautiques (3926 km) qui nous a pris 14 jours, 6 heures et 30 minutes pour une vitesse moyenne de 6.2 nœuds, ce qui est relativement rapide pour un passage de cette longueur lequel est notre deuxième plus long passage après le Pacifique et qui représente un point marquant dans notre voyage.

mardi 13 décembre 2011

Pas grand-chose à dire du Cap Vert.

Nous n’avons pas grand-chose à dire au sujet du Cap Vert puisque notre court séjour dans ce pays ne s’étendait que sur quatre jours, suffisamment pour nous reposer de notre passage en provenance des Canaries et pour compléter les dernières réparations et maintenances du bateau en prévision de notre traversée de l’Atlantique. Danielle et moi sommes allés une seule fois à terre pour des fins de loisir et le jour en question un bateau de croisière géant s’est amarré au port pour la journée et par conséquent les seules personnes que nous pouvions voir dans les rues étaient des touristes. Les seuls habitants locaux que nous avons vu étaient de jeunes hommes qui venaient nous voir pour tenter d’avoir de l’argent soit en le demandant directement ou bien en utilisant des stratèges plus ou moins élaboré pour arriver au même résultat. Je suis allé à terre à quelques autres reprises mais seulement pour des fins de clairance ou pour l’épicerie. Côte à côte avec les autres milliers de touristes, nous sommes allés au restaurant puis au marché central pour faire le plein de fruits et légumes et nous nous sommes fait passer des prix touristes aux deux endroits en question en payant plus cher dans ce pays pauvre de l’Afrique que ce que nous aurions payé à la maison! Mais puisque cela ne se sommait pas à un très gros montant au bout du compte, nous n’avons pas argumenté les prix et avons simplement contribué à l’essor de l’économie locales. Il pourrait sembler que nous n’ayons pas eu un séjour très plaisant au Cap Vert mais ce n’était pas le cas du tout. La petite ville de Mindelo et ses habitants étaient très biens et nous avons sincèrement eu du bon temps en plus de nous reposer pleinement et d’être fin prêts pour notre traversée de deux semaines à venir.