samedi 20 novembre 2010

La traversée du détroit de Singapour.

Danielle appréhendait notre arrivée à Singapour depuis le début de notre voyage pour une simple et bonne raison et c’est que Singapour possède l’un des ensembles d’installations maritimes les plus achalandé au monde et que naviguer dans ces eaux avec Chocobo nous donne le sentiment d’être un poulet dans un troupeau d’éléphants. Apercevoir un superpétrolier est un évènement impressionnant mais somme toute assez rare lorsqu’on navigue autour du monde. Mais ici, ce n’est pas un, mais plus de cent de ces béhémoths que l’on retrouve navigant ou bien au mouillage le long des 40 km et quelque de berge de la ville de Singapour lesquelles sont entièrement occupées par des quais et des raffineries. Nous vous présentons ici quelques photos mais je ne crois pas qu’il soit possible de pleinement ressentir ce que l’endroit a l’air à moins d’y être en personne. L’endroit est grand, immense, gigantesque! En fait, l’effort pour réaliser un tel ensemble d’ouvrages d’ingénierie est si titanesque que je ne le croirais probablement pas si je ne l’avais pas vu de mes yeux vu. À certains endroits ils ont remblayé pour créer plus de rivage pour les cargos. Les nouvelles terres ainsi crées couvrent plusieurs kilomètre carré et le remblaiement s’est fait jusque dans 100 pieds (30m) d’eau. Avez-vous une idée de la quantité de roches et de sable qu’ils ont du transporter pour faire cela???? Et je ne parle pas ici des quais et des grues partout nécessaires pour le déchargement des conteneurs.

Mais commençons par le début. Nous étions à Batam en Indonésie, et tous nos efforts pour réparer le réfrigérateur s’étant avérés vains, nous étions contraints d’aller à Singapour et plus précisément à la Marina Raffles sur le côté ouest de l’île puisqu’il est pratiquement impossible de s’ancrer dans un endroit convenable à Singapour. Seulement 8 miles séparent Batam et Singapour mais ces miles forment le détroit de Singapour. Le fait est, que tous les navires navigants entre le Moyen Orient ou la Méditerranée vers l’Asie doivent nécessairement passer par le détroit de Singapour et par conséquence l’étroit chenal maintenant ressemble grandement à une autoroute (en fait on devrait dire une bateauroute!) pour les super cargos et superpétroliers. Étant dans un tel endroit stratégique, il n’est pas surprenant que Singapour ait développé un ensemble si impressionnant de raffineries et d’installations portuaires. Notre premier objectif était de traverser le chenal pour nous rendre du côté de Singapour. En soit, ce n’est pas très compliqué mais cela doit être fait avec précaution à moins que vous souhaitez être écrabouillé par un bateau tellement gros qu’il ne ressentirait probablement même pas l’impact. Nous avons choisi l’endroit le plus étroit du chenal et littéralement regardé de chaque côté pour nous assurer que nous pouvions traverser sans encombrer la circulation continue qu’il y avait dans chacune des directions. La traversée, elle-même, a pris environs 20 minutes avec les moteurs à fond (nous faisions 7.5 nœuds!) mais il y avait un cargo à chaque 12 minutes de chaque côté! Nous avons synchronisé notre traversée avec soins et ainsi éviter de faire la une des journaux le lendemain. Une fois de l’autre côté, nous entrions dans le port de Singapour lequel est un amalgame d’ancrages à cargo et de chenaux pour leurs déplacements. Il est bon de noter que dans un monde de géants, une fourmi comme nous n’a aucune priorité au sens des règles maritimes et toute la responsabilité nous incombe d’assurer des manœuvres sécuritaires. Mais puisque dans cette zone, la vaste majorité des navires étaient ancrés, ils avaient beau être de dimension titanesque il n’était pas trop difficile pour nous de les éviter. À environ mi-chemin de notre destination, nous devions nous arrêter pour faire notre clairance avec le département de l’immigration pour notre entrée dans le pays. Habituellement, lorsque nous entrons dans un nouveau pays, nous devons obligatoirement nous arrêter à un endroit désigné et aller à terre pour rencontrer les autorités pour notre clairance mais ici ils ont développé une façon de faire beaucoup plus efficace de procéder. Arrivé à ce qui se nomme le mouillage ouest, nous avons appelé l’immigration sur la radio VHF et annoncé notre arrivée. Ils nous ont dit de rester là et d’attendre leur arrivée. L’ancrage en question fait 26m (80 pieds) de profond, ce qui est beaucoup trop profond pour mouiller l’ancre, alors rester là veux dire de flotter et de les attendre. Mais nous n’avons pas eu à attendre très longtemps puisque aussitôt que nous sommes arrivés au point de rencontre le bateau de l’immigration y était déjà. Ils se sont placés le long de nous et ont tiré une sorte de puisette au bout d’une tige et nous ont demandé de leur passer nos passeports et trois copies de notre liste d’équipage. J’ai mis les documents qu’ils demandaient dans la puisette puis nous avons attendu 5 minutes pour qu’ils fassent leur paperasse. Ils sont revenus avec la puisette et un formulaire que je devais signer, ce que je fis, et ils nous ont redonné nos passeports et la copie de notre clairance. Du début à la fin, il s’était écoulé moins de 10 minutes et hop nous étions partis!

Mais à ce moment là, il était déjà trop tard pour que nous puissions parcourir les 20 miles restants pour nous rendre à notre marina avant le coucher du soleil et nous devions trouver un ancrage pour la nuit. L’ancrage ouest était de facto éliminée des choix possibles à cause de sa profondeur et de toute façon quelles personnes saines d’esprit voudraient s’ancrer pour la nuit au milieu de 30 superpétroliers, non sérieusement? À quelques miles à l’ouest se trouvaient un ensemble d’îles et de haut-fond dans lequel nous avons trouvé un endroit parfait pour jeter l’ancre dans 20 pieds (7m) d’eau et y passer la nuit en sécurité hors de portée des navires et qui sait quoi d’autre. Tout autour de nous, le rivage était entièrement occupé par des raffineries et ces installations ne s’arrêtent pas de tourner durant la nuit. Nous n’avions pas d’odeurs puisque nous étions dans le vent et pas de bruit non plus mais nous avons eu droit à un spectacle qu’il est seulement possible de voir que sur l’eau. Une raffinerie, semble-t-il, a besoin de lumières tout le long de ses tuyaux et de ses tours, grosso-modo partout, et avec 10 km et quelque de raffineries autour de nous nous avions l’impression, après le coucher du soleil, d’être au beau milieu d’un arbre de Noël! Désolé mais notre caméra ne peut pas prendre des telles prises de nuits à cause du mouvement continu du bateau et des une à deux secondes d’exposition qui sont requises. Mais croyez-moi sur parole, c’était un spectacle que nous ne sommes pas prêt d’oublier! Le lendemain, nous avons continué notre route entre les navires immenses, lesquels défiaient la raison mais respectaient quand même le principe d’Archimède, dans notre bateau lilliputien et sommes arrivés sains et saufs à notre quai. Alors que nous naviguions, j’ai estimé qu’il devait y avoir environs 150 navires à l’ancre dans la région de Singapour. Lorsque nous avons traversé le canal du Panama, nous étions impressionnés par les quelques 50 cargos en attente de chaque côté du canal mais ici nous avons réalisé qu’il s’agissait seulement d’un simple carré de sable maritime. Singapour c’est la cour des grands et en fait, je suis presque certain que la plupart des béhémoths que nous avons vus ici étaient trop gros pour même passer par le canal du Panama!

mercredi 17 novembre 2010

Arrivés à Singapour

Nous sommes arrivés dans la ville nation de Singapour en provenance de Batam en Indonésie le 11 novembre 2010 après un passage de 24 miles nautiques (45km) qui nous a pris que quelques heures. En fait, Batam et Singapour sont si près que l’on peut voir l’une à partir de l’autre assumant que l’on puisse voir au travers du flot continu de super-cargos traversant le détroit de Singapour. Ce qui rend ce passage mémorable n’est pas tellement la distance parcourue que la traversée du détroit et des installations portuaires de Singapour. Il s’agit de l’un des ports, sinon le port, le plus achalandé au monde et on traverse le détroit de Singapour seulement avec beaucoup de précautions. En premier on s’est rendu à notre point de traverse, là ou le chenal de cargo est le plus étroit, puis on a regardé de chaque côté et mis les moteurs à fond pour traverser le chenal à angle droit le plus rapidement possible. Mais ça c’était seulement le début du plaisir. Une fois de l’autre côté, il nous fallait négocier notre chemin à travers les 50 km de longueur des installations maritimes de Singapour mais ça je vous le raconterai seulement dans mon prochain article…

samedi 13 novembre 2010

Les orangs-outangs de Bornéo.

L’une des choses que nous ne voulions pas manquer lors de notre passage en Indonésie s’était d’aller voir les orangs-outangs de Bornéo lesquels vivent uniquement sur les îles de Sumatra et de Bornéo en Indonésie. Ces grands singes sont évidement, comme toutes les espèces de grands animaux dans le monde, menacés d’extinction par la destruction de leur habitat. Ici à Bornéo, c’est la culture pour l’huile de palme et la déforestation qui sont les grands coupables pointés du doigt mais évidement la situation est beaucoup plus complexe que de simplement dire aux indonésiens d’arrêter de cultiver et de couper du bois pour vivre! Les gros singes c’est bien beau mais il faut manger.








Pour aller voir nos cousins lointains, nous nous sommes arrêtés dans le village de Kumai dans la province de Kalimantan dans la partie Indonésienne de Bornéo. Je fais cette précision car si vous regardez une carte géographique vous verrez qu’une grande partie de l’île de Bornéo appartient en fait à la Malaisie et une autre petite partie forme le Sultanat de Brunei. Mais à Kumai on est tombé dans l’Indonésie profonde et très authentique qui n’avait rien avoir avec l’île authentiquement touristique de Bali par exemple. Pour un occidental, l’endroit peu paraître délabré et la population pauvre mais regardez bien les yeux de cette petite fille et dites-moi honnêtement si vous pensez vraiment qu’elle est affamée et malheureuse? En fait les gens ici sont peut-être pauvre, selon nos normes, mais ils mangent très bien et semblent amplement heureux, merci beaucoup.








Bien que la jungle, dans laquelle vivent ces primates tant convoités par les appareils photo, ne soit accessible que par bateau, il était hors de question de s’y aventurer avec Chocobo. En fait, à plusieurs endroits notre catamaran était trop large pour passer. Alors nous avons requis les services d’Adys qui à bord de son bateau Mama-2 et avec l’aide d’une équipe de trois autres membres d’équipage, plus un gardien qui est resté à bord de Chocobo durant notre absence, nous ont amené dans les méandres de la jungle indonésienne. Mais même si les rivières et le bateau lui-même nous donnait l’impression parfois d’être sortis directement du film ‘’La Reine Africaine’’ il faut avouer que nous étions très confortables. Le trajet à duré deux jours et une nuit dans le parc national de Tanjung Puting et nous avons dormis confortablement sur le pont, avec un matelas bien sur, et une moustiquaire. Ai-je besoin de mentionner que les repas indonésiens que nous préparait Ana étaient succulents?










La meilleure façon de voir des orangs-outans était d’aller à des stations où ils leur donnent des bananes. Le bateau s’arrêtait à un quai non loin puis, après une marche d’environs 15 minutes dans un sentier à travers la jungle, on arrivait à un endroit où une plateforme avait été aménagée pour y déposer les bananes apportées par les guides. L’heure des repas étant fixe, et probablement à tous les jours, les familles de primates étaient à coup sur au rendez-vous même si cela voulait dire de manger sous le feu des appareils photo et devant une vingtaine de personnes qui vous regardent! Mais d’après l’air qu’avaient les orangs-outans, je pense bien que tant qu’ils avaient leurs bananes gratuites ils se foutaient pas mal si un autre groupe de primates les regardaient pendant leur repas. Ils étaient également très agiles pour se promener dans les arbres et, bien qu’étant jusqu’à huit fois plus fort que leurs cousins homo-sapiens, ils avaient néanmoins besoins de leur quatre ‘’mains’’ pour grimper. Alors pour amener des bananes à manger plus tard la femelle que vous voyez sur la troisième photo à dû user d’imagination au détriment de sa dignité il faut croire. Non mais sérieusement, il faut-tu être sarfe pas à peu prêt? Elle à beau être une singe, mais quand même!










Mais le parc Tanjung Puting ce n’est pas seulement des orangs-outangs. Le paysage est très beau et nous avons vu, de loin, d’autres singes avec des nez bizarres et même un petit jaguar! Apparemment, aucun touriste n’en aurait vu dans cette région puisqu’ils vivent habituellement à 25 km de là. Dans la première partie de la rivière, l’eau était brune comme c’est souvent le cas les rivières mais nous avons tourné dans un des affluents et l’eau a soudainement changé de couleur pour devenir limpide avec une teinte rougeâtre. Selon notre guide, la couleur brune de la rivière principale viendrait en fait des résidus industriels crée par l’exploitation de mines d’or en amont et dont les pratiques en matière environnementale seraient discutables. Les affluents n’ayant pas à souffrir des affres de l’exploitation ont une eau propre et la couleur rouge est produite naturellement par les racines des plantes ce qui lui donne l’aspect spectaculaire d’un miroir reflétant la végétation environnante. De plus, cette région abonde en papillons de toute sorte telle que celui-ci qui est venu se poser insouciant sur le doigt de Danielle et qui est même resté assez longtemps pour que je puisse le prendre correctement en photo. Nous avons vu des papillons, aux ailes blanchâtres, qui mesuraient tout prêt de 20 cm (8 pouces) d’une aile à l’autre!

















À notre retour sur Chocobo, nous en avons profité pour offrir à nos guides quelques cadeaux pour les remercier de leurs bons services. Rien de bien sophistiqué, tel que des cordes que nous avions en trop, des vêtements, des jouets et sac de suçons pour leurs enfants et quelques bricoles dont nous n’avions plus besoin. Ils étaient tous bien content et nous ont remercié mille fois plus qu’une. Après avoir discuté, pris des photos et rigolé un peu, ils sont partis et je suis alors rentré dans le bateau et remarqué que la température du frigo était pas mal élevée. Après une inspection plus approfondie nous avons réalisé que l’unité de refroidissement était kaput! Avec un congélateur plein de viande et dans un pays où il fait 30°C (85°F) de moyenne le jour comme la nuit, c’est une catastrophe! Le problème n’est pas que monétaire, il faut trouver des pièces de rechange et ce n’est sûrement pas à Kumai que l’on peut trouver ce genre de pièces. Je suis donc allé au village pour trouver de la glace afin d’essayer de conserver notre nourriture jusqu’à ce qu’on se rendre soit à Batam ou à Singapour où l’on pourra réparer. Mais encore une fois, ne pas parler Indonésien rend les choses intéressantes. Comment décrit-on de la glace dans un village situé presque directement sur l’équateur? Heureusement, après quelques parades et mimiques donnant l’impression à mes interlocutrices que j’étais probablement resté trop longtemps avec les orangs-outangs, je suis tombé sur quelqu’un qui parlait un anglais décent et réussi à mettre la main sur 15 blocs de glace gelée bien solide. Cela serait bien pour le moment mais est-ce que ce sera suffisant pour tenir les cinq jours que nous prendra notre passage dans la Mer de Chine Australe pour nous rendre à Batam, notre prochaine destination?

vendredi 12 novembre 2010

Trouver du carburant.

Il s’agit de Lembongan, une île à quelques miles à l’est de Bali où l’on trouve un joli village et plein d’activités pour les nombreux touristes qui sont amenés ici chaque jour de Bali par de grands traversiers tels que le bateau jaune au fond de la photo. Nous n’avions pas planifié de nous arrêter ici et l’histoire que je veux vous raconter n’est pas au sujet de cette endroit mais bien de la raison pour laquelle nous avons du nous y arrêter. C’était à propos de trouver du carburant. À Bali, nous étions amarré à la Marina de Bali où ils possèdent une infrastructure, assez rare en Indonésie, que l’on appelle un quai à carburant sur lequel on peut amarrer le bateau, tirer le pistolet de la pompe et simplement remplir le réservoir. Ahhh la beauté des technologies modernes! Évidement, cela est en comparaison à partout ailleurs où il faut trouver un gars qui viendra dans son bateau, parfois un simple canoë creuser dans un tronc d’arbre, rempli de bidons datant probablement de la dernière glaciation et les siphonner dans le réservoir. C’est beaucoup de troubles mais par contre il faut mentionner que les gars locaux qui nous aident à le faire sont très aidants et n’hésitent pas à se tordre en quatre pour nous aider avec nos besoins en carburant. Tel que le gars de la marina me l’avait demandé, je suis allé le voir le jour d’avant, ce qui était le 14, pour lui dire que j’avais besoin de 200 litres de diesel le matin suivant lors de notre départ de Bali. Il m’a dit ‘’Pas de problème’’. Le matin suivant, nous étions près à partir et je suis allé le voir pour m’assurer qu’aucun bateau n’occupait le quai à carburant et que le pompiste était là. Lorsque je lui ai dit que nous étions prêts, il a commencé à se sentir comme un peu mal-à-l’aise et m’a alors dit qu’il n’aurait peut-être pas tout le diesel dont j’avais besoin. Il m’a alors montré son registre pour me prouver que plusieurs personnes étaient venues récemment et avaient vidé son réservoir. J’ai jeté un coup d’œil et effectivement il avait récemment vendu quelques milliers de litres de carburant. Par contre, la date sur le registre indiquait que cela s’était passé le 12, ce qui faisait déjà trois jours, mais cela je ne m’en suis pas aperçu immédiatement puisque je me concentrais sur le problème plus imminent de trouver du diesel étant donné que nous n’avions pas assez pour nous rendre jusqu’à Bornéo. Il m’a alors pointé l’autre côté de la baie et m’a dit que je devrais être en mesure de trouver du carburant là-bas à Benoa. J’ai bien regardé mais je pouvais à peine distinguer la tour qu’il m’indiquait mais je me suis dit que nous allions bien la trouver une fois plus près. Nous sommes donc partis subito presto en direction de l’endroit en question. Comme nous nous rapprochions, nous avons effectivement commencé à apercevoir l’enseigne typiquement rectangulaire des stations services et un grand quai adjacent en béton. Bien sur, il aurait été beaucoup trop facile que nous nous attachions simplement au quai et faire le plein. De un, nous étions à marée basse et le quai était beaucoup trop haut pour que nous puissions nous y amarrer mais de toute façon cela n’était même pas une option puisqu’il était tellement congestionné par d’autre bateau que, par endroit, ils ont dû attacher jusqu’à trois bateau l’un après l’autre. Le premier étant attaché au quai, puis le deuxième s’attache au premier et ainsi de suite. Il y avait un grand bateau de pêche en acier attaché directement au quai et en utilisant des signes nous avons réussi à avoir la permission d’y attacher Chocobo. Nous avons lancé les amarres à l’équipage de pêcheur, monté sur leur bateau et finalement accédé au quai. Il y avait effectivement une station d’essence à cet endroit mais c’était une station régulière pour les voitures et motocyclettes avec des tuyaux beaucoup plus court que les 100 pieds dont j’avais besoin pour me rendre jusqu’au bateau! Les alentours de la station étaient assez délabrés et il y avait des gens partout, lesquels parlaient seulement le Bahasa d’Indonésie y comprit un gars avec quelque chose comme 100 bidons et qui vidait probablement le réservoir d’essence de la station. Mais ce que j’avais besoin était du diesel, le seul mot de Bahasa que je connaissais était ‘’solar’’ qui veut dire diesel et il était clair que je n’allais pas pouvoir avoir de carburant ici. Les plans A et B avait échoués alors il fallait que je sois un peu plus débrouillard. J’étais peut-être à l’autre bout du monde, dans un pays dont je ne parle pas la langue, dans un village ressemblant à un camp de réfugiés; nous avions traversé la moitié de la planète en voilier alors j’allais être capable de trouver du carburant ici coute que coute! Je suis allé voir un homme qui passait par là et lui ai demandé ‘’solar?’’ en pointant les pompes. Avec patience et utilisant tous les signes qu’il possédait dans son vocabulaire il a réussi à me dire qu’il n’y avait plus de diesel à la station, ce qui corroborait ce que les pêcheurs avaient essayé de nous dire plus tôt mais que nous n’avions pas complètement compris. Équipé de tout mon arsenal sophistiqué de signes manuels je voulais commencer à débattre avec lui de l’impact socio-économique d’une telle pénurie de carburant fossile dans cette partie Indo-Asiatique du monde mais tout ce que j’ai réussi à dire c’est ‘’Où d’autre que je peux trouver du diesel autour d’ici?’’, ce qui était suffisamment compliqué croyez-moi. Mon bon samaritain m’a pointé dans la direction à suivre mais c’était tellement compliqué de me faire comprendre où c’était exactement qu’il a préféré m’y amener lui-même. Il m’a alors amené à un endroit et j’ai regardé autour. À mes yeux d’étranger cela ressemblait à une cabane rempli de cochonnerie mais je crois qu’ici ils appellent cela un distributeur en énergie à en croire les multiples réservoirs de propane et les bidons que l’on voyait partout. La dame derrière le comptoir ne parlait pas un mot d’anglais mais elle m’a dit d’attendre un moment. Pendant que j’attendais, j’ai pris le temps de regarder plus attentivement l’endroit et une fois que mes yeux se sont adaptés à au style de décoration local je me suis rendu compte que l’endroit n’était pas aussi délabré que je l’avais pensé initialement. En fait, c’était très en ordre et tout les réservoirs de propane et les bidons vides étaient rangés correctement. Ils étaient vieux bien sûr et ne correspondaient pas aux critères nord-américains d’esthétique mais ils semblaient clairement en bon état. La dame est finalement revenue avec son téléphone cellulaire, a composé un numéro, a discuté une minute au téléphone puis m’a passé le téléphone. Au bout d’un fil il y avait un homme qui se trouvait à être le mari de la dame au comptoir et qui parlait un anglais décent. Nous aurions pu nous comprendre et discuter sans problème si évidement le cellulaire avait coopéré un petit peu. Entre les nombreux ‘’M’entendez-vous là?’’ je lui ai dit que j’avais besoin de 200 litres de diesel pour mon bateau. ‘’Avez-vous des bidons?’’ m’a-t’il demandé. ‘’Oui, mais seulement deux de 20 litres chacun, ce n’est pas assez.’’ Il semblait un peu embêté et je pouvais l’imaginer en train de se gratter la tête pour trouver une solution au problème. ‘’Le problème c’est que les bidons que j’ai n’ont pas de bouchons.’’ a-t’il lancé. J’étais trop près d’avoir mon précieux combustible pour que tout échoue pour un détail technique insignifiant tel que d’avoir des bouchons convenable sur des récipients pour transporter un liquide inflammable. ‘’On ne pourrait pas mettre un morceau de plastique avec des élastique ou quelque chose comme ça?’’ Comme vous pouvez le voir je commençais à connaître les façons de faire dans la régions. Il a alors parlé un moment avec sa femme et elle m’a dit de retourner au bateau, ce que je fis. Danielle m’attendait, ‘’As-tu réussi à avoir du diesel?’’ m’a-t’elle demandé. ‘’Ben, je pense que oui. Combien en as-tu eu? Je ne suis pas trop sur mais j’ai demandé 200 litres. Ok, sais-tu quand est-ce qu’ils vont être ici?’’ J’en ai aucune idée, je pense qu’on a juste à attendre.’’ C’est ce que nous avons fait et 30 minutes plus tard la dame est arrivée sur le quai poussant un charriot à deux roues avec 6 bidons dessus avec leurs ouvertures bien fermées avec …. des sacs de plastiques et des bandes élastiques! Avec l’aide des pêcheurs nous avons transporté les bidons à bord de Chocobo puis j’ai demandé à l’un d’eux s’il voulait m’aidé à les siphonner. Vingt minutes plus tard, les six bidons étaient vidés et filtrés dans notre réservoir. J’ai donné un petit merci monétaire au jeune homme pour son aide et Danielle lui a donné un verre de jus pour qu’il se rince la bouche du diesel qu’il a avalé en le siphonnant! J’ai alors passé environ une demi-heure à nettoyé le cockpit des éclaboussures de diesel qui se retrouvent inévitablement partout lorsqu’on utilise cette méthode pour faire le plein et je me suis finalement assis. J’étais assez fier que malgré vents et marées, et dans un endroit qui m’était complètement étranger, j’ais réussi à remplir complètement notre réservoir de ‘’solar’’ et être prêt à partir. Mais par le temps que nous soyons sortis du port, il était déjà midi et nous n’étions plus d’attaque pour nous lancer dans une randonnée qui durerait toute la nuit nous amenant à l’île de Kangean qui était notre étape suivante en direction de Bornéo. Nous avons donc décidé de simplement traverser le détroit de Badung et de passer la nuit à Lembongan; finalement nous sommes restés trois nuits! Cette histoire est simplement pour vous montrer que des fois, vu de l’extérieur, voyager comme nous le faisons peut sembler être de longues vacances mais en réalité cela demande énormément de travail. Ce que nous prenons pour acquis et qui devrait prendre 20 minutes fini toujours par prendre 4 heures et peut même aller jusqu’à deux jour!

lundi 8 novembre 2010

Crémation à Bali.

Durant notre visite de Bali nous avons été témoin d’une scène assez inusitée, à tout le moins pour nous, qui consistait en la crémation publique d’un membre de la famille royale. Alors que nous revenions de notre visite du volcan, nous avons été détournés par des policiers qui bloquaient les rues pour la procession funéraire. Nos guides ont stationné la minifourgonnette tout près et nous avons marché jusqu’au site de la crémation puis attendu pour l’arrivée de la dépouille. Dans un premier temps est arrivé le taureau, lequel est le vaisseau pour aider le défunt dans son voyage vers l’au-delà. Le taureau était transporté, sous le soleil brulant, par environs 40 hommes dans une ambiance étrangement conviviale. Puis, un autre groupe de porteurs est arrivé avec la dépouille funéraire et le défunt a été alors placé à l’intérieur du taureau par une écoutille placée sur son dos. Des membres de la famille et des amis ont ajouté quelques objets à l’intérieur du cercueil bovin puis une torche au gaz a été placée et allumée sous le taureau pour commencer l’incinération. La température de la flamme devait être relativement élevée puisque après environs dix minutes il ne restait plus grand-chose des restes du corps brulé. Mais juste avant, le ventre du taureau s’est effondré et cela nous à offert la vision macabre du corps carbonisé penchée sous la bête avec ses jambes encore accrochées au taureau! Je vous ai épargné de choisir cette photo pour les fins de cet article et en toute honnêteté je ne suis pas tellement certain comment vous décrire ce que nous avons ressenti durant cette cérémonie. Personnellement, je préfère encore envoyer les restes de nos êtres chers au centre de crémation et de recevoir une urne avec les cendres à l’intérieur sans avoir à assister à toute la procédure d’incinération. Mais comme on dit; autres gens autre coutumes.

lundi 1 novembre 2010

Bali, l'île enchanteresse.

Après Komodo, il était logique que notre escale suivant soit l'île légendaire de Bali. Située dans la partie australe de l'Indonésie, cette île est bien connue puisque le principal secteur de l'économie locale est le tourisme. Avant notre arrivée ici, nous pensions que Bali serait simplement une autre île de l'Indonésie mais nous nous sommes rapidement rendus compte qu'il s'agissait d'une place à part et l'un des attraits particuliers est évidement la dance Balinaise. Lors d'un souper spectacle nous avons assisté à l'un des nombreux spectacles de danse se produisant sur l'île et malheureusement aucune photo ne pourra rendre justice à la sophistication des mouvements de cette danse. Les quatre danseuses nous ont démontré, à tour de rôle, leur maîtrise des mouvements complexes des doigts, des yeux, de la tête et de tous les autres muscles du corps qu'elles semblaient être capable de faire bouger indépendamment. Évidement, je n'ai pas manqué l'occasion, à la fin du spectacle, de me faire photographier en compagnie des quatre jolies danseuses indonésiennes!

Outre le tourisme Bali fait dans la culture du riz mais non pas sans manquer l'occasion de faire dans la fusion des deux genres. Par exemple, ici cette terrasse, bien qu'utilisée pour faire de la culture réelle de riz, est tellement belle que les meilleurs points de vue sont peuplés de boutiques pour les touristes et tout le tralala! Sur la deuxième photo nous nous sommes arrêtés le long d'un champ ordinaire où l'on pouvait voir de près les plants de riz ''collant'' qui sont très hauts ainsi que le riz ordinaire lequel était environ la moitié de la hauteur. Évidement, pour un asiatique, voir un plant de riz c'est aussi commun que de voir un épi de blé d'inde chez nous. Par contre, pour nous le riz, comme les bananes, ça pousse sur les étagères d'épicerie! Notre guide Putu trouvait cela un peu amusant qu'on lui demande de s'arrêter pour qu'on jette un coup d'oil à cette plante probablement la plus cultivée au monde.









On ne peut pas séparer Bali et la religion. Alors que le reste de l'Indonésie est principalement islamique, et avec 240 millions d'habitants cela en fait un des plus grand pays musulman au monde, les gens de Bali pratique la religion hindou et l'on retrouve, paraît-il, plus de mille temples sur l'île pour idolâtrer Brama (le créateur), Wisnu (le protecteur) et Siwa (le destructeur et recréateur) bien que les autres esprits ou divinités ne sont pas laissées en reste pour autant. Partout on peu voir les offrandes journalières, les canangs, que les gens préparent et laissent devant leur porte le matin pour s'attirer les faveurs des dieux bienfaisants ou bien pour garder à l'écart les esprits malsains tout en tentant de maintenir un équilibre entre les deux groupes. Les offrandes en question sont presque toujours de petits paniers carrés d'environs 15 cm (6 pouces) dans lesquels on met des fleurs et/ou des fruits que l'on offre aux divinités. Évidement, si vous êtes trop pressés pour préparer vous-même votre canang il est possible d'en acheter déjà tout fait au marché du coin! Apparemment, les dieux ne sont pas trop regardant sur l'effort. La seule chose, c'est qu'ils mettent les offrandes dans le milieu de la porte alors il faut faire attention où l'on marche car à tout moment on risque de marcher sur les offrandes et, on peut présumer, attirer sur nos hôtes, la fougue des dieux! Il est également intéressant de remarquer que les religions polythéistes (à plusieurs dieux) comme celle-ci ou bien celles des Incas que nous avons vus au Pérou, ont une relation d'échange avec leurs divinités. Ils font des dons aux dieux pour s'en attirer les faveurs alors que les religions monothéiste (à un dieu unique), telles que les religions judéo-chrétiennes on une relation de soumission face à un Dieu punisseur.









L'un des points les plus fréquenté de Bali est le temple Tanah Lot qui est bâti sur un rocher en bord de mer et accessible seulement lorsque la marée est basse. Le temple lui-même est bien sûr joli et intéressant mais ce qui est encore plus intéressant c'est ce que le tourisme en a fait. Les touristes s'amassent ici par centaines tous les jours et ont inévitablement attirés avec eux les vendeurs de toute sorte comme cette jeune fille ici qui vendait des espèces de catins au bout d'un bâton. La jeune fille en question s'emblait au début de sa carrière de vendeuse touristique et, bien que l'on n'ait pas demandé, elle devait avoir l'âge légal de travailler en Indonésie! Mais les vendeurs itinérants, ou bien celui qui nous offrait de voir un serpent ''sacré'' pour quelques rupiahs, n'était pas à la hauteur des boutiques touristiques à l'entrée du site. Normalement, près d'un site touristique on retrouve une rangée de boutiques vendant les bébelles habituelles telle que sculptures de toutes sortes, les masques, les sarongs, les t-shirts, les cartes postales etcétéra. Mais ici c'est carrément un village de boutiques que l'on retrouve avec des rues et tout! En fait, le site de boutiques est plus grand que le site du temple! Nous nous somme quand même laissé tenter par un vendeur qui nous offrait de prendre une photo avec son python. Je me suis porté volontaire pour porter à mon cou la bébête rampante alors que Danielle à dit ''No Way!'' et s'est contenté de prendre des photos de moi.


Le village d'Ubud possède un sanctuaire de macaques et nous avons fait un stop rapide pour aller visiter nos cousins lointains. Bon Ok, à voir certaines personnes sur la rue ou se présentant en politique, on pourrait penser que les habitants de la réserve d'Ubud ne sont pas des cousins si lointain que cela mais notre but ici était de voir des singes et non pas de faire des recherches anthropologiques sur l'origine des hommes politiques!










L'art et l'artisanat font également partie intégrante de Bali. Notre guide nous a amenés voir les sculptures de bois, la fabrication de bijoux et le tissage de panier ou de motocyclettes.. Les sculptures en bois sont caractéristiques de l'Asie, c'est-à-dire extrêmement belles et avec un niveau de détail absolument incroyable. Les bijoux allaient dans la même ligne et bien que l'on ne pouvait pas se payer ces splendides nautilus serties d'argent nous avons quand même acquis deux colliers et deux encadrés de petites sculpture en fils d'argent. L'aspect intéressant ici était encore une fois les gens. À la bijouterie les prix affichés étaient un peu élevé mais sans être excessifs mais la vendeuse nous donnait 20% de rabais en partant et nous a fait comprendre qu'elle était ouverte à la négociation. Après quelques minutes de va-et-vient dans le prix on finissait par converger vers un prix égal à 50% du prix affiché ce qui rendait les achats très avantageux. Évidement, la négociation était un peu difficile mais se faisait entièrement de bonne foi et toujours avec le sourire. Pour ce qui est de la moto en osier, nous n'en avons pas acheté mais Danielle avait toujours voulu un de ces chapeaux de paille en triangle que les asiatiques portent dans les champs de riz et nous en avons trouvez un authentique dans un marcher de village.


On retrouvait ces pancartes à tous les temples hindous. Il semble que les menstruations aient quelque chose d'impures pour les hindous. Si vous avez de la difficulté avec l'anglais la pancarte dit ''Votre attention S.V.P. Durant leurs menstruations les femmes ne sont strictement pas autorisées à entrer dans le temple. Merci.''