mercredi 29 avril 2009

En route vers l’est.

Ceux qui suivent en détail nos déplacements des derniers jours doivent se demander ce que l’on fait exactement. Les petits bateaux sur notre page web sont très rapprochés dans la partie sud de Puerto Rico et même si on a de nouveaux cordages et une voile principale entièrement réparée vous remarquerez que nous nous déplaçons uniquement à moteur. Quelques explications sont de mise je crois et pour bien comprendre il vous faut regarder une carte de la région.




Depuis le village de Luperon en République Dominicaine jusqu’à l’île de St-Martin complètement à l’est, le trajet que nous devons suivre afin de naviguer le long des îles nous amène dans une course horizontale en direction est. De plus, les vents dans la région sont assez particuliers. Dans les latitudes plus au nord, où vous vous trouvez probablement, les vents changent continuellement de directions en fonction des systèmes de haute et de basse pression qui se déplacent continuellement. Si vous voulez aller dans une direction il vous suffit d’attendre que mère nature dirige le vent dans la direction que vous avez besoin et d’y aller à ce moment là. Sous les tropiques, il n’y a pas de d’histoire compliquée avec des systèmes qui bougent. Ici il fait chaud et beau tout le temps. Les vents principaux sont les alizés lesquels sont des vents assez forts soufflant continuellement de l’est. En dehors de la saison des ouragans, les alizés sont très stables et ne changent jamais de direction. Au mieux ils se calment un peux. Les gens dans les îles aiment ça simple et non, on ne parle pas de météo par ici, aux nouvelles la météo serait la même cassette qui repasserait à tous les jours! Mais si le vent vient de l’est et que c’est justement la direction que l’on veut aller, comment on fait exactement? Si on avait un voilier monocoque, on pourrait toujours faire de la voile en se dirigeant en angle avec le vent et avancer mais avec un catamaran on oublie ça alors il ne reste que les moteurs. Mais il y a encore un petit hic. Le vent crée les vagues, donc ils sont tous les deux dans la même direction. Je ne sais pas si vous avez déjà vue la mer des Caraïbes ou n’importe quel océan mais essayer d’avancer avec le vent et les vagues droit en face de vous c’est comme d’aller sur l’eau sur un bouchon de liège dans une machine à laver. Le savon Tide ici c’est le sel dans l’eau! Après quatre heures de lavage au cycle ‘lavage des tropiques’ on a l’air de deux tranches de bacon salées tout frais sorties de la poêle à frire! Ça ne se fait tous simplement pas. Ici entre en jeu un autre phénomène. Durant la nuit, un vent que l’on appelle la brise de terre descend le long des montagnes des îles de Hispaniola (République Dominicaine) et de Puerto Rico et qui vient annuler en partie la force des alizés. C’est notre chance d’avancer sans subir le syndrome Maytag. Alors, on met le réveille matin à 3 ou 4 heures du matin et on part les moteurs pour avancer pendant que les vents sont plus calmes. On a l’air de deux adolescents qui partent de la maison pendant que les parents dorment, on chuchote presque au cas où le vent se réveillerait si on faisait trop de bruit! Mais là, nous sommes au milieu de la nuit et il fait noir comme dans un rond de poêle alors on ne voit rien. Le long de la côte les pêcheurs locaux place des cages à crabe attachés à des flotteurs, habituellement des bidons en plastiques flottant au bout d’une corde. Si l’un de ces cordes se prend dans les hélices du bateau, les dégâts se chiffrent en milliers de dollars. Alors quittant dans le noir, on avance les yeux rivés sur le GPS nous indiquant notre position et on joue à la roulette russe avec les cages à crabe.
















Chaque jour, il nous est possible de nous déplacer ainsi d’environs 12 à 20 miles nautiques, ce qui représente une balade d’environ 3 à 5 heures à tout le moins pour la côte sud de Puerto Rico. Plus long que cela et on se fait prendre dans les alizés qui reviennent vers 8 :00 le matin. Après Puerto Rico, nous entrons dans les îles vierges où le scenario est similaire mais durant le jour et seulement lorsque le vent est doux puisqu’il n’y a plus de grosse île pour annuler les alizés. Même si nous avançons rapidement et changeons d’endroit à chaque jour, nous pouvons quand même apprécier de beaux paysages. Voyager la nuit et arriver au petit jour, nous offre comme récompense de voir le soleil se lever en projetant sa lumière sur les montagnes de Puerto Rico et la beauté féerique de cette scène journalière vaux définitivement le trouble de se lever au milieu de la nuit et de se battre contre les vagues qui tentent inlassablement de nous arrêter.
Les photos que nous vous montrons ici sont quelques exemples des choses que l’on a pu voir lors de notre périple le long de la côte sud de Puerto Rico. Vous pouvez voir, dans l’ordre, l’ancrage bondé de Salina où nous avons eu droit à un couché de soleil des plus splendide. Un peu plus loin, dans le village de Hucares nous avons vu ces fleurs étranges qui ouvrent quelques fleurs à la fois et à l’abri de l’île de Palominos ce petit crabe nous a rendu visite en restant solidement attaché à la corde de la bouée de mouillage à laquelle nous nous sommes attachés. Disons que ce n’est pas tout à fait le limule que nous avions accroché à notre chaine d’ancre à Fernandina en Floride et nous l’avons retourné à l’eau puisqu’il aurait fait un bien maigre hors d’œuvre!

lundi 20 avril 2009

Visites et réparation à Puerto Rico







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Puerto Rico a beaucoup à offrir aux visiteurs venus visiter l’île. Nous ne pouvons pas tout voir alors nous avons choisi quelques sites qui nous attiraient le plus. Le premier que nous sommes allés voir fut le fort de San Felipe del Morro dans la capitale de Puerto Rico, San Juan. Le fort, bâti au 16ième siècle, est une structure massive ayant pour but de protéger l’entrée du port de San Juan et probablement la ville elle-même. Le fort ayant été en fonction jusqu’à après la fin de la deuxième guerre mondiale est encore dans une très bonne condition. Visiter le fort veux nécessairement dire de visiter le vieux San Juan. La ville est l’une des villes, fondée par des Européens, les plus vieilles en Amérique du nord et ses rues offrent une architecture assez unique dans la région. Depuis que nous avons quitté la Floride, toutes les villes que nous avons visitées étaient des villes sous-développées avec des bâtiments recevant le minimum de maintenance et parfois avait même de la peine à se tenir debout. Old San Juan, contraste définitivement avec cela, étant une ville bien entretenue avec de beaux édifices colorés et de superbes jardins.











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Deux des réparations principales que nous avions à faire à Ponce étaient de changer les cordages fixes et de faire souder le réservoir de diesel de réserve. Les cordages fixes consistent en cinq câbles d’acier inoxydables servant à tenir le mat en place. Sur la photo vous pouvez voir le ‘’rigger’’ en haut du mat, détachant les anciens câbles et rattachant les nouveaux en place. Le réservoir de diesel avait un petit trou dans le fond et nous devions le faire souder pour le boucher. Pour cela, j’ai du couper les supports sur les dessus du réservoir, puis déconnecter tout les tuyaux y étant branchés et finalement le sortir de son trou. Évidement, avant de souder un réservoir de diesel, il a fallu que je le nettoie à fond puis que je le remplisse d’eau jusqu’à 3 pouces du trou. Le réservoir étant trop gros pour passer dans les hublots ou dans la porte, tout cela a du être fait à l’intérieur du bateau. Une fois le réservoir soudé, j’ai reconstruit les supports sur le dessus pour tenir le réservoir en place ainsi que tout le stock que l’on met par-dessus.Avec tous les problèmes que nous avons eus avec notre radio HF, nous avons décidé de magasiner une nouvelle antenne comme vous pouvez voir sur la photo! Plus sérieusement, nous avons pris une journée pour aller visiter l’Observatoire du radio télescope de Arecibo à Puerto Rico. Il s’agit d’une antenne géante destinée à l’observation de l’atmosphère et des signaux radio émis par les étoiles et les galaxies. Sa coupole de 1000 pieds de diamètre en fait la plus grosse antenne au monde. Le site fut utilisé pour le tournage du film ‘’Contact’’ avec Jodie Foster ainsi que le film de James Bond ‘’Golden Eye’’. Mais le plaisir de la visite n’était pas seulement dans le fait de voire l’antenne mais aussi dans le fait de conduire quatre heures dans les montagnes de Puerto Rico. La majorité des routes entre Ponce et Arecibo étaient à peine assez large pour laisser passer deux voitures avec leurs miroirs se frôlant de peu et le terrain rendait les chemins si tortueux qu’à un moment donné j’avais presque le mal de mer! Non je ne plaisante pas, Danielle conduisait et je me suis fait brassé de gauche à droite pendant quatre heures pendant qu’elle manœuvrait les courbes qui n’en finissaient plus de courir sur le bord des falaises à quelques pieds à peine de la route.









Notre plus récente visite fut la Forêt Nationales de El Yunque. Il s’agit d’une forêt tropicale protégée dans le nord-est de Puerto Rico. L’endroit est incroyablement beau et aucune photo ou description textuelle ne peut dépeindre sa magnificence. La végétation luxuriante démontre une biodiversité incroyable comme nous n’en n’avons vu nul par ailleurs. Marcher au travers de la végétation dense étant presque impossible, un réseau de sentiers a donc été construit afin de d’aider les visiteurs à se promener dans la forêt. Partout nous pouvions entendre une multitude d’oiseaux s’appelant entre eux mais autant nous pouvions les entendre, autant nous n’arrivions pas à les voir et ce, même quand nous savions qu’ils étaient qu’à quelques pieds de nous. Leur camouflage était trop efficace pour que l’on puisse les trouver au milieu des milliers d’arbres ou bien parmi les fougères géantes poussant entre les nombreux ruisseaux que nous pouvions voir partout. Pendant que nous marchions dans le sentier, nos vêtements nous collaient à la peau alors que l’air chaud autour de nous atteignait presque 100% d’humidité. Mais encore une fois, la forêt ne peut pas être décrite. Pour apprécier à quoi elle ressemble, vous devez malheureusement venir ici en personne et vous laissez envelopper par ses couleurs, ses bruits et ses odeurs.

Ponce à Puerto Rico

Nous sommes arrêtés à Ponce, une petite ville sur la cote sud de la grande île de Puerto Rico. La ville n’est pas une destination touristique et n’a pas beaucoup à offrir aux visiteurs. Par contre, les navigateurs y trouveront tout ce dont ils ont besoins pour réparer leur bateau. Puerto Rico étant sous la juridiction des États-Unis, son développement a suivi la règle numero 1 en Amérique du nord : si vous voulez faire quoique ce soit, il vous faut une voiture! Ainsi, nous avons loué une voiture et une marina et cela nous a grandement facilité la tâche pour faire réparer le bateau et pour aller en ville pour nous ravitailler. Bien sur, nous utilisons la voiture pour visiter l’île en même temps. Danielle s’est rapidement connectée sur Internet and s’est mise à réactiver l’économie mondiale en plaçant une tonne de commandes pour des pièces de bateau et autre choses dont nous avions besoins. UPS et Fedex vont être très occupés durant les deux prochaines semaines!

dimanche 5 avril 2009

Arrivés à Puerto Rico


Arrivés à Puerto Rico après un trajet de 265 miles nautiques à moteur au travers du passage de La Mona. Nous nous sommes arrêtés deux fois, l’une pour dormir 6 heures et l’autre pour faire le plein à Samana.

En route vers Puerto Rico; le passage de La Mona.

Nous avons quitté Luperon, en République Dominicaine, lundi à 18 :00 and sommes arrivés à Puerto Rico mercredi à 15 :00. Nous avons motorisé le trajet en entier à cause que le vent et les vagues pour ce trajet son TOUJOURS de l’est. Ils appellent cela les vents prévalent. À cause de cela, la seule façon d’y arriver est d’attendre jusqu’à ce que l’on ait moins de 15 nœuds de vent and de petites vagues durant au moins 3 jours, 4 préférablement. La première nuit, nous avons pu ouvrir les voiles pour les 20 derniers miles. Roger dormait et j’ai changé l’angle pour permettre au vent de remplir nos voiles. Je suis allé me coucher et Roger a pris sont quart. Il était assit dans le cockpit lorsqu’il a jeté un coup d’œil à la pièce de métal retenant le hauban. Il a regardé de plus près et a vu la chose la plus horrible qui peut arriver à un voilier. Il était à moitié brisé. AHHHH!!! On ne peut plus voiler, on risque de perdre le mat. Il s’est donc dépêché de baisser les voiles. Bon, bien on est maintenant pris à motoriser jusqu’à ce que l’on arrive à Puerto Rico. Nous avons trouvé un chantier maritime qui changes les cordages alors nous allons aussi vite que l’on peut à Ponce pour les faire changer.

Depuis que nous avons quitté Miami, il y a une liste de chose à réparer qui grossie. Par exemple, lorsque nous avons quitté Rum Cay aux Bahamas, nous avons rempli pour la première fois notre réserve de diesel de 50 gallons. Et bien, ca n’a pas prit très long avant que notre diesel se retrouve dans notre cale. Le réservoir coule et a besoin d’être réparée. Nous allons devoir couper les supports du V-Berth pour le sortir, le réparer and le réinstaller. Puis appliquer de la fibre de verre sur les supports du V-Bert.
Lorsque nous avons levé l’ancre à Luperon en République Dominicaine, le windlass à cessé de fonctionner. Roger monte l’ancre à main depuis. Une ancre de 55 lbs attachée à une chaine de ½’’ c’est pas du tout facile et ca, sans parler de toute la boue sur toi lorsque t’a fini! Oh! J’oubliais de vous dire, le winch électrique à arrêté de fonctionner à Rum Cay aux Bahamas. On monte nos voiles à la main depuis. Mais, ce n’est pas bien grave puisque ON NE PEUT PAS monter nos voiles de toute façon!Nous avons aussi une liste de petites choses à faire alors nous allons rester à Puerto Rico pour un moment pour réparer le bateau. Eh! Ne soyez pas désolé pour nous, on visite de très beau pays. De plus, toutes ces choses arrivent lorsque nous sommes en mesure de les réparer et non pas au milieu de l’océan, non?

Le fun continu en République Dominicaine.

Nous avons décidé de nous payer un tour guidé à un ensemble de chutes d’eau assez spécial avec un group d’autres navigateurs de Luperon. Il s’agit d’un ensemble de 24 chutes d’eau cascadant l’une dans l’autre, chacune se jetant dans une piscine naturelle et alimentant la suivante. Aidé de trois guides, nous avons nagé dans la première piscine puis escaladé la chute pour nous retrouver dans la deuxième piscine et ainsi de suite. Nous avons grimpé seulement 7 chutes mais croyez-moi c’était un très bon exercice. Une fois au sommet de la septième, on est allé dans l’autre direction mais cette fois en glissant dans les chutes. Le fait est, que ces chutes coulent dans la montagne depuis un bon bout de temps et que le courant d’eau a creusé une sorte de canyon au travers de la roche polie créant ainsi littéralement un ensemble de glissades d’eau naturelles. C’était trippant pas à peu près! Et le paysage était à vous couper le souffle. Les arbres, au dessus du ruisseau, bloquait presque toute la lumière du soleil et donnant l’impression que nous étions au milieu de la jungle et se baignant dans une rivière vierge. Ce fut, et de loin, le moment le plus palpitant de notre visite en République Dominicaine.

Une autre activité que nous avons décidé de faire fut de faire de l’équitation dans les collines entourant Luperon. Mais lorsque nous sommes arrivés pour prendre nos chevaux ils étaient pas mal maigres et avait sérieusement besoin d’être nourris un peu plus, mis à part peut-être le mien. Danielle s’est désistée mais je suis quand même allé avec Michael, un autre navigateur que nous avons rencontré à Rum Cay, et sa fille de 11 ans Sheena qui voulait désespérément y aller. Sur cette photo, il me manque seulement une cigarette à la bouche et je pourrais faire une publicité pour Marlboro!

Nettoyage du réservoir à diesel.

Avec le temps, le réservoir à diesel amasse de la saleté, des algues and de l’eau. Peter, un ami de Halifax, nous a donné quelques trucs pour le nettoyer. Nous avons suivis ses conseils, lesquels consistaient principalement à enfoncer un tube dans le fond du réservoir et d’y pomper le diesel pour le passer au travers d’un filtre qui retient la saleté ainsi que l’eau. On remet alors le diesel propre dans le réservoir. Alors, nous voici donc parti, moi tenant le tube dans le réservoir et Roger tenant le filtre. Le diesel est plus léger que l’eau alors si vous avez de l’eau dans votre réservoir, en pompant par le fond vous enlevez l’eau en premier.
Nous avons commencé à pomper et ce qui sortait était de l’eau pure. Elle était si pure qu’il semblait qu’on pourrait presque la boire. Après avoir pompé environs 3 gallons d’eau pure du fond du réservoir, Roger s’est arrêté subitement et m’a ordonner d’arrêter la perceuse que nous utilisons pour activer la pompe. Il s’est exclamé ‘’MORRON, MAUDIT QUE JE SUIS MORRON!’’. Je lui ai demandé ce qui se passait. Je pensais que 3 gallons d’eau c’était bien non? ‘’ON EST EN TRAIN DE POMPER LE RÉSERVOIR D’EAU, PAS LE RÉSERVOIR DE DIESEL!’’
C’était une bonne chose que le filtre retenait l’eau … LOL!Ok arrêtez de rire, les réservoirs d’eau et de diesel son l’un à coté de l’autre. Vous auriez pu faire la même chose non?