samedi 30 janvier 2010

Fin prêts pour le Canal du Panama

Nous avons une réservation pour traverser le Canal du Panama prévue pour Dimanche le 31 janvier 2010 à 18 :45 heure et pour lundi le 1er février 2010 entre 09 :00h et 12 :00h. La traversée des six écluses se fait du nord vers le sud (southbound en anglais) et s’étend sur deux jours. En fin d’après midi dimanche, nous allons traverser les trois premières écluses qui s’appellent ‘’Gatun Locks’’. Puis, nous allons passer la nuit au mouillage dans le lac Gatun. Finalement, lundi matin nous allons passer les trois dernières écluses qui se nomment dans l’ordre, l’écluse Pedro Miguel et les deux écluses Miraflores pour finalement rejoindre l’océan Pacifique. Vous pouvez suivre notre traversée sur les caméras Web du site du Canal du Panama tel que montré sur la photo. L’adresse Web des caméras est http://www.pancanal.com/eng/photo/camera-java.html d’où vous pouvez sélectionner sois les écluses Gatun (Gatun locks) ou bien les écluses de Miraflores (Miraflores Locks). La partie délicate ici c’est que nous allons passer dans les écluses en même temps qu’un gros cargo et d’autre voiliers alors regardez avec attention, nous sommes un catamaran blanc avec des couverts jaunes. Malheureusement, nous ne savons pas encore l’heure exacte quand nous allons passer lundi.

Nous sommes arrivés au port de Cristobal, qui est l’endroit ou débute le canal du coté des caraïbes, et sommes mouillés dans la zone s’appelant les Flats afin de faire les pénibles arrangements nécessaires pour le passage du canal. Le coté intéressant de se rendre aux Flats est de naviguer au milieu de tous les cargos géants qui mouillent à l’intérieure et à l’extérieure des installations portuaires. Normalement, c’est stressant de passer à coté de deux ou trois cargos en même temps mais ici ils y en a au moins 50 et plusieurs d’entre eux sont en mouvement! Bien sûr, le canal du Panama étant le seul endroit où les bateaux peuvent traverser entre l’océan Atlantique et l’océan Pacifique sans faire le tour de l’Amérique du Sud, vous pouvez vous imaginer que l’endroit est, comme on dirait en France, un tantinet occupé. Au Canada on dirait plutôt ‘’ Cimonaque qu’y a du bateau par icitte!’’. Au début nous voulions nous occuper de la paperasse par nous-mêmes mais finalement nous avons décidé de faire affaire avec un agent du nom de Tito qui nous a promenés d’un bureau à l’autre afin de passer au travers des procédures complexes d’entrée et de passage mises en œuvre par le Panama. Et dieu merci que nous avons pris cette décision! Premièrement, tous les bureaux administratifs sont dans la petite ville de Colon qui est probablement le trou à rat le plus délabré que j’ais vu dans ma vie. Désolé de ne pas avoir encore de photos à vous montré mais Colon n’est pas vraiment l’endroit ou on a envi de se promener avec une caméra dispendieuse au cou. De plus, il n’est pas possible d’aller à terre à bord de notre dinghy. Les autorités du Canal du Panama sont gentilles et polies avec nous lorsque nous faisons affaires avec eux mais depuis que les États-Unis ont cédé le Canal au Panama en 1999 ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour que les petits bateaux comme nous restent en dehors de la zone du canal. Avouons-le, lorsque les cargos payent des dizaines, voire des centaines, de milliers de dollars pour traverser le canal, les petits bateaux qui payent $609.00 sont juste une nuisance. Mais merci à Tito, qui sait exactement où aller, quels papiers il faut apporter and quoi dire à qui, tout c’est déroulé sans anicroches et de façon sécuritaire à tout le moins jusqu’à maintenant. On verra comment les choses se passeront lorsque nous seront dans l’écluse juste derrière un béhémoth faisant tourner sont hélice qui est plus grosse que notre bateau en entier!

Portobelo et un arrêt rapide à Panama City


Avant de nous diriger vers Colon, d’où commence le canal du Panama, nous avons décidé de nous arrêter quelques jours au petit village de Portobelo qui fut jadis le plus important port de la région et où transitait l’or en provenance du Pérou à destination de l’Espagne. Le choix de l’endroit par les Espagnol devient assez évident une fois que l’on y est. La grande baie est facile d’accès et extrêmement bien protégée des vagues et du vent. Mais ce n’est pas l’or qui nous a amenés ici mais bien la proximité avec Colon et nous espérions pouvoir trouver des informations plus précises sur les procédures pour traverser le canal. Les informations que nous avons eues n’étaient pas très bonnes et nous avons appris que la seule marina à proximité de l’entrée du canal était complètement pleine pour les deux prochaines semaines. Nous espérions nous y arrêter pour faire les arrangements pour la traversé.









Mais Portobelo a quand même des choses à offrir aux visiteurs telles que quelques épiceries bien sûr mais surtout un café internet avec un accès très rapide. Je également réussi à me dénicher de l’essence chez Papito qui est n’y plus n’y moins que la maison de quelqu’un qui vend un peu d’essence. Grosso modo, vous vous présentez chez-lui avec votre bidon, il rentre en dedans puis ressort quelques minutes plus tard avec un paquet de bouteilles d’eau en plastique de 1 gallon recyclée pour l’occasion en contenant à essence! Malgré tout, l’essence m’avait l’air bien correct et sentait l’essence.









Une des quelques attractions de Portobelo est la visite du fort situé sur le côté nord de la baie à quelques centaines de mètres de l’endroit où nous avions mouillé Chocobo. La batterie postée à cet endroit avait pour rôle de protéger la baie probablement contre les pirates qui maraudaient dans la région à un moment donné. Une autre batterie était postée juste à côté du port comme deuxième ligne de défense. Ici, vous pouvez voir Chocobo au mouillage devant le fort dans la baie de Portobelo. Il s’agit du plus petit des deux catamarans sur la photo et celui le plus près de la rive. Au début de notre voyage nous pensions avoir un gros bateau mais c’était avant d’arriver dans le sud des Caraïbes où notre petit bateau de 40 pieds fait figure de petite barque à comparer avec les autres voiliers qui sillonnent la région!

Il s’agit d’un animal étrange que nous avons aperçu dans l’une des vigiles du fort. Si quelqu’un a une idée de ce que c’est s’il-vous-plait envoyez nous un email pour nous le dire.












Puisque nous étions retardés à Portobelo et que nous avions à attendre pour passer le canal nous avons décidé de prendre nos sac-à-dos et d’aller passer quelques jours à Panama City où nous avions plusieurs endroits où nous voulions aller pour nous procurer des pièces et autres items. Panama City est une grande ville de plus de 2 millions d’habitants (le nombre exact est difficile à trouver) avec de grand édifices et des quartiers tellement délabrés que même le plus brave d’entre nous n’oserais pas y mettre le pied. Mais plusieurs autres quartiers sont bien corrects à tout le moins selon les normes d’Amérique Centrale. Il s’agit aussi de ‘’l’autre’’ côté du canal du Panama où nous allons nous arrêté une fois que nous auront passé le canal. Finalement, nous avons réussi à faire tout ce que nous voulions faire en deux jours seulement et sommes donc restés seulement une nuit avant de se taper les trois heures de bus pour retourner à Portobelo. Deux jours plus tard nous y sommes retourné afin d’amener notre radio SSB à un réparateur ICOM mais nous sommes revenus le même jour.

Naviguer vers l’ouest du Panama

Quelqu’un m’a déjà dit ‘’Pourquoi prendre une photo d’un couché de soleil? Il y aura toujours un couché de soleil jusqu’à la fin de nos jours!’’. Il avait raison par rapport au fait que le soleil se couchera tous les jours mais je crois que cette photo répond à sa question. Nous avons de beaux couchés de soleil à la maison mais ceux que nous voyons quelque fois dans le sud de la mer des Caraïbes sont vraiment indescriptibles.











Voici quelques scènes et paysages que nous avons eu la chance d’apercevoir lors de notre départ des San Blas en direction ouest vers le canal du Panama.

Une chose qui est difficile à éviter dans les San Blas c’est d’acheter un crabe d’un pêcheur des environs. Le problème c’est que ces petites bêbêtes ont la carapace dure et la seule façon que nous ayons trouvé pour en retirer la chaire est d’utiliser notre bon vieux marteau. Bang! Et nous avons un microscopique morceau de viande écrapouti. Après une heure de dur labeur, nous avons suffisamment de viande pour nous concocter la meilleur chaudrée de crabe que nous ayons gouté de notre vie et qui nous fait oublier bien vite toute la misère qu’on a eu à extraire la viande de sa maudite armure blindée.

















Ce trois-mâts est venu mouiller juste à coté de nous alors que nous étions à l’ancre tout près de l’ile de Porvenir.









Nous nous sommes arrêtés quelques nuits près d’Isla Grande et avons pris le temps d’aller à terre pour visiter le petit village situé sur l’autre rive. Ce village était à l’image de tout ce que nous avons vu jusqu’à maintenant au Panama; les gens ne sont vraiment pas riches.


Un autre endroit où nous nous sommes arrêtés est l’île Linton. D’après notre livre de voyage, l’aspect le plus intéressant de l’île Linton est la présence de deux familles de singes vivant sur l’île. Nous sommes allés voir par nous même mais le seul singe que nous ayons vu apparait sur la partie en bas à gauche sur la photo!



















Bon, à défaut de voir des singes la chose que l’on trouve à coup sûr, partout où l’on va, ce sont des humains. Les humains sont tout simplement une pandémie planétaire et avec eux vient systématiquement leur envie de mettre la main sur votre argent. C’est pour cela que l’on peut toujours trouver un restaurant peut importe où l’on se trouve même dans les coins les plus reculés comme ici. La nourriture était assez bonne et les prix très abordables. Les repas coutaient entre $4 et $6 mais le vin était pas mal plus cher à $25 la bouteille alors nous décidé d’y aller pour des verres individuels à $5 le verre!

lundi 18 janvier 2010

Noël au Panama.

On a beau être dans des îles de sable et de palmier, on peut quand même célébrer Noël comme tout le monde. Le 25 décembre, nous sommes allés sur la petite île du nom de L’île des BBQ qui est inhabitée mais utilisée régulièrement par les navigateurs comme nous pour prendre un verre et socialiser. Cette fois-ci, les équipages de la vingtaine de bateaux qui mouillait près de l’île, incluant vos deux aventuriers préférés, se sont rencontrés pour célébrer Noël. Tout le monde amenait un plat et un échange de cadeaux était aussi organisé. Nous avons, pour l’occasion, fait un gâteau aux ananas renversé et avons amené comme cadeau un jeu de société que nous n’utilisons jamais. C’est sûr que célébrer Noël avec un tas de monde que nous n’avions jamais rencontré, en plein jour, portant des shorts et T-shirts, sur le bord d’une plage avec plein de palmier autour ce n’est pas pareille que les Noëls avec de la neige, des bottes et manteaux d’hiver et le soleil qui se couche à 16 :00 comme on est habitué à la maison mais c’est quand même mieux que de rester tout seul sur le bateau non? Puisqu’il n’y a pas d’électricité sur l’île, le party s’est terminé vers 18 :00 lorsque le soleil s’est couché et tout le monde est retourné sur son bateau. Certain avaient même des lumières de Noël ce soir-là et des batteries déchargées le lendemain!

C’est quatre joyeux lurons sont venus nous souhaiter joyeux Noël et ils nous ont demandé si on avait une bière. Nous leur en avons donné chacun une, même si le deuxième en partant de l’avant devait avoir pas plus de 15 ans et qu’il était 8 :00 heure du matin!










Ici Danielle prend son verre de vin durant le party de Noël.

samedi 16 janvier 2010

Palmiers et Kunas.

Nous sommes finalement arrivés dans les îles de San Blas, lesquels forment un grand archipel au large du Panama. Les îles sont la plupart du temps couvertes de palmiers, relativement petites et seulement quelques mètres de haut. L’eau est claire et il y a des coraux partout. L’endroit serait un paradis sur terre si ce n’était des mouches de sable. Ces petits insectes sont les pires rapaces que nous connaissions et lorsque le vent se calme ces petits monstres volants envoient une légion complète sur le bateau pour un carnage. De la taille d’un grain de sel, ils sont à peu près impossibles à voir à moins d’être à la lumière du jour et avec un fond blanc. Comme les moustiques, ils frappent la nuit et passent sans problèmes au travers de nos moustiquaires pour venir nous dévorer tout rond durant notre sommeil. Ils ont beau être minuscules, leurs piqûres font mal en titi et les bosses qu’ils laissent piquent sans bon sang et dure plus d’une semaine. Au moment que j’écris ces lignes, j’ai au moins 100 de ces piqûres sur le corps en entier mais principalement sur les jambes et tout cela en une seule nuit durant laquelle le mot s’est passé qu’il y avait un buffet à volonté chez Chocobo! Par la suite, le vent s’est calmé dans l’archipel et nous avons eu seulement une ou deux piqûres depuis. Et évidement, c’est moi qui étais le plat principal alors que Danielle n’a eu que quelques piqûres!

Ici, vous pouvez voir Chocobo à l’ancre tout près de l’île de Porvenir. Pour les messieurs qui lisent ce blog, prenez note que Chocobo est le voilier avec des couverts jaunes et qui est localisé dans le centre de la photo. Si vous concentrez finalement votre attention à cet endroit, vous allez finir par l’apercevoir!















Les habitants des îles de San Blas sont les indiens Kuna ayant leur propre gouvernement semi-autonome après une entente avec celui du Panama. Les Kunas appel en fait l’archipel Kuna Yala et ils vivent, la plupart du temps, de façon très traditionnelle bien que quelques fois nous pouvons en voir parler sur leur téléphone cellulaire et apercevoir des antennes de télévision ici et là. Au moins, ils pourraient utiliser des cellulaires traditionnels faits de coquilles de noix de coco et de feuilles de palmier! Ici, vous pouvez voir l’île de Wichubhuala laquelle est entièrement couverte par le village. Il y a même des maisons qui sont bâties sur des pilotis, ce qui est assez intéressant étant donné que la plupart des îles sont inhabitées. Nous les voyons à tous les jours, pagayant dans leurs petits bateaux creusé à même un billot de bois. Certains utilisent une petite voile alors que d’autres utilisent tout simplement le bon vieux moteur hors bord. Je présume qu’il s’agit de moteurs traditionnels aussi!

Avec des coraux et des haut fonds partout, la mer est très généreuse et nous pourrions pêcher au harpon pour gagner notre souper mais à quoi bon faire ce que les Kunas excellent et qu’ils sont près à vous vendre des crabes et des langoustes à pris fort raisonnables? Ici, nous avons acheté ces cinq langoustes pour $10 et le crabe, un peu plus dispendieux, pour $5. Ça ma pris une éternité pour extraire la viande du crabe mais la crème de crabe qu’on a fait avec était à se rouler par terre! Les langoustes, elles, ont fini dans la fondue que nous nous sommes faite pour mon 43ième anniversaire et dans des avocats farcis que Danielle aime tant. Une petite note à propos des prix. Les prix que nous avons payé ne sont peut-être pas très élevés à comparer à ce que l’on paie en Amérique du Nord mais selon les normes panamiennes, un crabe à $5 c’est un peu cher. Nous aurions pu négocier les prix à la baisse mais considérant que les Kunas nous laissent venir dans leurs îles sans aucunes restrictions et qu’ils nous accueillent chaleureusement avec de grand sourires, payer un peu plus cher et contribuer à leur économie locale afin leur permettre de se procurer les choses essentielles que les îles ne leur donne pas ce n’est pas vraiment un gros prix à payer.

Ici, on voit un groupe de Kunas passant dans leur bateau de bois. Souvent, ils s’arrêtent à notre bateau pour nous vendre des choses telles que du crabe, des langoustes, du poisson ou des molas. Les molas étant des pièces de tissus sur lesquelles sont brodés ou cousus des motifs très artistiques et complexes. Nous en avons acheté un et il fera un souvenir unique et authentique de la région. Un autre point qui est intéressant c’est que les enfants à bord de ces bateaux nous demandent presque systématiquement des ‘’caramelos’’, ce qui est tout simplement des bonbons. Évidement, on ne peut pas résister et on leurs en donne tout le temps.

Arrivés au Panama



Nous sommes arrivés au Panama, plus spécifiquement à Porvenir dans l’archipel des San Blas, le 20 décembre 2009 après avoir parcourus 287 miles nautiques (534 Km) ce qui en fait notre plus passage à ce jour. Le passage a pris 56 heures (2 jours et 8 heures). Ce voyage n’est pas seulement le plus long en temps et en distance mais également celui où nous avons été le plus loin en mer. À un moment donné dans le voyage, nous étions à plus de 80 miles nautiques (149 Km) du plus proche bout de terre.