jeudi 16 décembre 2010

On adore les filets de pêche en Malaisie.

Nous sommes en route le long de la côte Malaisienne en naviguant le Détroit de Malacca mais malheureusement nous n’avons pas beaucoup de temps pour visiter cette partie de notre route. Nous devons avancer tous les jours que la météo nous le permet et puisque nous pouvons naviguer seulement durant le jour nous progressons à pas de tortue. Deux raisons nous forcent à naviguer seulement le jour. La première est qu’à tous les soirs nous sommes cloués par des orages violents qui déferlent sur la région et qui n’offrent vraiment pas des conditions idéales pour naviguer dans l’obscurité totale! Mais la raison principale est définitivement la flotte de pêche Malaysienne. Les bateaux de pêche sont partout et il nous faut garder un œil attentif pendant nos déplacements afin de les éviter, eux, mais surtout leurs gréements de pêche. Vous pouvez voir sur la photo un des gros bateaux de pêche avec son filet immense mais ceux-là se déplacent lentement et leur filet étant assez facile à voir ils sont assez faciles à négocier sur l’eau. Le problème pour les voiliers vient des petits bateaux. Ces petits bateaux en bois d’environs 25 pieds (8m) de long jettent des filets qui restent légèrement sous la surface et pêchent partout des dizaines à la fois. Être un poisson dans la région c’est vraiment pas de la tarte. Ils installent également des centaines de cages éparpillées partout et avec pour seul indication un petit drapeau flottant au bout d’une branche soutenue par deux bouteilles d’eau en plastique pour flotter et sont parfois dans un état tellement déplorable qu’ils ressemblent à un drapeau de reddition du temps des guerres Napoléoniennes après deux semaines de combats intenses.

Mais le meilleur est arrivé juste après notre départ de Pulau Bunting, une île qui nous a offert une bonne protection durant les orages journaliers qui prévalent dans la région. En face de nous, une ligne de bateaux de pêche, environ vingt, qui semblaient tous se battre pour le même banc de poisson. Nous avancions avec précaution tout en essayant d’anticiper la conduite erratique des pêcheurs et tenter de rester le plus loin d’eux que possible. À un moment donné, l’un des bateaux s’est dirigé directement vers nous et a tourné à la dernière minute pour passer à la poupe directement derrière nous. À ce moment là, nous voilions à moteur et donc, bien que l’un des moteurs roulait, nous avions les deux voiles grandes ouvertes et en l’occurrence avions une manœuvrabilité très limitée. Alors que je regardais le bateau passer à quelques dizaines de pieds de nous, un des pêcheurs s’est mis à me crier de regarder à l’avant du bateau. Devant nous, un autre bateau s’avançait vers nous en angle à toutes allures et j’ai dû me précipiter pour mettre le moteur au neutre afin d’éviter la collision. Mettre le moteur au neutre avait définitivement ralenti le bateau mais nous étions toujours toutes voiles ouvertes! Je regardais le bateau s’éloigner de nous et en me demandant qu’est-ce qu’il pouvait bien faire. En moins de deux secondes l’horreur m’a sauté au visage; ils étaient en train de jeter leur filet à l’eau!!!! Les espèces de morons sont passés en trombe devant un voilier en jetant un filet de 300 pieds (100m) de long à l’eau. Évidement, nous nous sommes pris dans le filet alors que nous hurlions dans leur direction pour qu’ils s’arrêtent et ne commencent pas à tirer sur le filet. Danielle s’est précipitée pour descendre les voiles mais, sans pouvoir tourner le bateau au vent, cela devenait assez difficile. Mais elle s’est débrouillée quand même pour le faire pendant que j’essayais de figurer ce qui arrivait avec le filet en dessous de nous. Le bateau de pêche s’est avancé prêt de nous alors que nous tentions de voir comment le filet était pris et comment nous pourrions nous en dégager. L’un des pêcheurs nous a crié de mettre les moteurs en renverse. Évidement! Comment je n’y ai pas pensé moi-même? La meilleure chose à faire, bien sûr, lorsqu’une corde est prise dans son hélice c’est de la faire tourner encore plus! Cibole, comment quelqu’un peut être aussi niaiseux et avoir la permission de respirer? Puis un autre des génies à bords nous a suggéré de couper le filet. Évidement, il oubliait le fait que le filet en question était ce qui allait mettre de la bouffe sur sa table pour la semaine à venir. Mais à ce moment là, Danielle et moi avions eu deux minutes pour nous faire une idée de la situation et on s’est exclamés en même temps ‘’il faut qu’on plonge!’’. J’ai rapidement mis mon maillot de bain et attrapé mon masque de plongé pendant que Danielle installait une corde que j’allais tenir au cas où il y aurait du courant sous le bateau. J’ai sauté et heureusement le filet était simplement accoté sur les palles des hélices et je n’ai eu qu’à le dégager des hélices pour que nous soyons libérés. Nous avons attendu une minute pour laisser le temps au filet de couler et de nous assurer qu’il était hors de porté, fait des bye-bye à notre gang de babouins sur le bateau de pêche puis avons engagé le moteur et sommes partis. La raison exacte pourquoi le gars a jeter son filet en trombe devant nous reste toujours obscure mais le fait est que cela s’est passé dans une région qui était réputée, il n’y a pas si longtemps, pour ses actes de piraterie et qu’en plus les pirates attaquant les petits yachts étaient habituellement des pêcheurs qui tentaient d’arrondir leurs fins de mois! Mais cela m’est venu à l’esprit que beaucoup plus tard et pour être bien honnête, nous ne nous sommes pas senti menacés de quelque façon que ce soit durant toute l’histoire mais seulement victimes d’une stupidité aberrante.

Durant nos sauts journaliers, nous nous sommes arrêtés à Port Klang qui semble être le plus grand port de Malaisie. On était loin des dimensions de Singapour mais c’était quand même assez impressionnant. Regardez un peu les gros cargos à conteneurs en train de se faire débarder par les grues géantes à conteneurs. Vous ne pensiez pas qu’il était possible de mettre autant de conteneurs sur un bateau hein? Et en passant, les conteneurs sont simplement empilés les uns sur les autres sur le pont du bateau et ne sont pas attachés. Qu’est-ce que vous pensez qu’il arrive lorsque l’un des ses monstre maritime se retrouve au milieu d’une tempête déchainée? Mais ici encore le plus croquant est arrivé un peu plus tard. Nous avons tourné dans l’une des rivières affluant dans le port, juste après la première série de quais, et nous sommes ancrés dans ce qui semblait être l’endroit le plus puant dans lequel nous nous soyons jamais arrêtés. La puanteur était telle que Danielle a eu de la difficulté à dormir alors que moi j’ai dormi comme un bébé. Apparemment, je n’ai pas de problème à dormir au dessus d’un dépotoir car évidement l’odeur nauséabonde provenait du déversement des égouts non traités par les industries et populations environnantes qui ne semblent pas se soucier trop trop d’un concept aussi coûteux que la protection de l’environnement. Il faut quand même noter que la Malaisie est pauvre, très pauvre en fait, et il est facile de parler de la protection de l’environnement pour un homme qui vient d’un pays où le revenu familial moyen est d’environ $60K par année! De toute façon, nous n’avions pas le choix puisque nous sommes arrivés au couché du soleil et qu’il était déjà trop tard pour trouver un autre endroit pour s’ancrer.









Le seul endroit où nous nous sommes vraiment arrêtés en Malaisie est la ville de Kuah sur l’île de Langkawi où les gens ont érigé une statue géante d’un aigle qui est le point de mire de cet ancrage très achalandé mais également très spacieux. Nous en avons profité pour nous dégourdir les jambes dans les rues de la ville puisque nous n’avions pas mis le pied à terre depuis Puteri il y avait onze jours déjà et tous nos muscle commençaient à ressembler à du Jello! Bien sûr, on s’en est donné à cœur joie dans la nourriture savoureuse et très abordable offerte par la multitude de restaurant dans la ville. En effet, pour une modique somme entre $7.00 et $18.00 pour les deux, nous pouvions savourer les mets Thaïlandais, Indiens et Malaisiens qui agencent les curies, gingembres et piments forts comme seuls les Asiatiques peuvent le faire. Nous sommes également allé chez McDonalds une fois mais je dirais pour notre défense à cette offense culinaire, dans le royaume des épices qu’est l’Asie du sud-est, que nous étions pressés et que nous avons opté pour la bouffe-rapide en raison de ce que son nom représente! Un autre aspect de notre vie en Indonésie et Malaisie est l’appel quotidien à la prière musulmane. Je ne sais pas si je l’ai déjà mentionné auparavant, mais l’Indonésie est le plus grand pays musulman au monde. Bali est certes Hindoue, mais le reste de l’Indonésie est définitivement Islamique ainsi que la Malaisie mais en plus petite population. Cette magnifique mosquée se trouvait tout près de la rive et comme toutes les mosquées elle possédait de puissants haut-parleurs afin de permettre à tous les fidèles d’entendre la prière laquelle, comme vous le savez, arrive cinq fois par jour. Je ne suis pas certain si l’appel se faisait en Arabe ou en Bahasa mais cela me semblait bien être de l’Arabe. Si vous n’avez jamais entendu un appel à la prière musulman, disons que cela ressemble à un long chant dont chaque mot est étiré dans une lente complainte harmonieuse. Une chose à propos des appels musulmans c’est que nous ne sommes pas très certains du processus de sélection des personnes qui chantent dans les haut-parleurs. Ici à Langkawi le gars de la mosquée à proximité était un assez bon chanteur et Danielle et moi trouvions très agréable de l’écouter à chaque jour. Par contre, dans certaines îles reculées d’Indonésie, l’imam ou quiconque qui beuglait dans le microphone du temple donnait l’impression d’être un vieux coq le lendemain d’une brosse tentant d’impressionner encore après avoir été passé date depuis longtemps! Sérieusement, certains étaient tellement mauvais que s’en aurait été une raison valable pour que tous les gens du village changent de foi en bloc afin de ne plus avoir à entendre le gars cinq fois par jour!