samedi 18 septembre 2010

Naviguer la côte de corail.

Notre prochaine étape était maintenant de naviguer de Cairns, sur la côte est d’Australie, jusqu’à Darwin sur la côte nord. Cela impliquait de naviguer la partie septentrionale de la côte est jusqu’au Cap York et le Détroit de Torres en naviguant à l’intérieur de la fameuse Grande Barrière de Corail laquelle a été rendu encore plus célèbre par le film ‘’Trouver Némo’’. Alors pendant que nous nous préparions à partir de Cairns, nous étions tout excités à l’idée d’aller naviguer dans ces eaux paradisiaques dont nous avions tant entendu parler, d’aller s’ancrer sous la protection d’une île de sable dans des eaux si claires que l’on a l’impression que le bateau flotte dans les airs et au pinacle de notre fantaisie nous allions faire de l’apnée au milieu de coraux aux couleurs magnifiques où nous trouverions Némo caché dans son anémone. Mais nous n’étions même pas sortis du chenal de six miles de long à l’entrée de Cairns que nous avons été ramenés brusquement à la réalité; il ventait beaucoup! Durant la semaine et quelque que nous avons pris pour atteindre le Cap York, nous avons dus affronter des vents d’une vitesse moyenne de 25 nœuds allant jusqu’à 35 nœuds durant la nuit. Les ancrages, où nous restions durant la nuit, étaient sans aucun doute les plus lamentables que nous ayons jamais connu et consistaient, dans les meilleurs cas, d’une butte de sable sortant de l’eau offrant aucun abri contre le vent et une pauvre protection contre les vagues. Avec une telle intensité des vents, la voile était définitivement rapide et c’est exactement ce dont nous avions besoin puisque la région est entièrement parsemée de récifs cela nous force à emprunter un chenal précis dans lequel on trouve un flow continu de gros cargos naviguant la côte Australienne. Les récifs ici ne sont pas des récifs de coraux mais bien des récifs de roches et pendant que nous étions à l’ancre à nous faire balloter d’un bord et de l’autre et à affronter des vents atteignant presque la force gale, la dernière chose qui nous venait en tête était de mettre nos palmes et d’essayer de trouver Némo dans ces eaux infestées de crocodiles. Et même si Némo y était vraiment, il serait probablement en train de s’étouffer dans cette eau sablonneuse offrant une visibilité de moins de 10 pieds! Alors, le moindre que l’on puisse dire, c’est que nous avons été bien désappointés par cette région de l’Australie mais d’un autre côté je devrais mentionner que les récifs offrent une très bonne protection contre la houle océanique et cela, combiné avec le vent constant et les courants, nous a fait progresser très rapidement tout le long de la route.

Je peux paraître un peu négatif dans ma description de la région mais une chose que l’on ne peut définitivement pas enlever à la région est la beauté majestueuse des paysages. Le niveau élevé d’humidité nous donne des couchers de soleil flamboyants et la côte rocheuse présente des falaises rouges, jaunes et blanches se tenant droites comme les gardiennes de la mer. Nous avons pris le temps d’aller prendre une marche sur l’île Flinders où j’espérais apercevoir des crocodiles mais au grand soulagement de Danielle nous en n’avons aperçu aucun :-(

Après la Mer de Corail, nous avons atteint le détroit de Torres, lequel est le chenal entre l’Australie et la Papoua Nouvelle-Guinée, nous permettant de passer de l’océan Pacifique à l’océan Indien. La chose avec le détroit de Torres c’est qu’il y a des récifs et des îles partout et que l’eau entre elles est très peu profonde. La façon la plus simple de passer le détroit est de suivre le chenal du Prince de Galles en gardant sur bâbord les îles Mercredi, Jeudi et Vendredi. Maintenant voici un petit quiz pour vous érudits de la géographie; durant quels jours de la semaine furent découvertes ces îles par les premiers explorateurs? Le passage du détroit de Torres s’est bien déroulé alors que nous avions synchronisé avec soins notre passage avec les courants de marée lesquels peuvent atteindre jusqu’à trois nœuds et tout ce que nous avons croisé en chemin ne fut pas des cargos mais bien un sous-marin! Avec une profondeur de 35 pieds dans le chenal, ils ont évidement dus faire surface pour le passage.

Avec le détroit de Torres derrière nous, nous sommes alors entrés dans le Golfe de Carpentaria dans la mer d’Arafura au nord de l’Australie. La traversée de ce grand golfe peu profond a demandé deux jours de voile. À ce point, nous avions totalement abandonné l’idée de nous arrêter où que ce soit dans ces terres aborigènes et désertiques et naviguions directement à Darwin. Après le golfe de Carpentaria, nous avons navigué la côte des Territoires du Nord pendant une journée puis nous sommes entrés dans un autre golfe du nom de Golfe de Van Diemen avec des courants de marée de plus de 4 nœuds à son entrée et à sa sortie. Toute cette partie du voyage a été sans histoires à part les étranges bourrasques de vents durant la nuit et les appels journaliers de l’avion de la douane nous demandant notre identité et s’enquérant de notre itinéraire puisque les autorités Australiennes exercent un contrôle stricte de cette frontière utilisée un peu trop souvent par des immigrants illégaux tentant de trouver une vie meilleure en Australie en provenance des pays pauvres de l’Asie du Sud. Tout le long du trajet, nous devions planifier une route détaillée et localiser les ancrages quotidiens. Ici, vous pouvez voir Danielle travaillant avec un logiciel de navigation pour analyser les cartes maritimes et s’assurer que nous avons les meilleurs progrès possibles à chaque jours puisque notre temps en Australie est très limité à cause de la saison des cyclones qui arrive en octobre dans la région.

À défaut de voir des kangourous, nous avons quand même profité de l’opportunité d’en manger! Où dans le monde pouvez-vous trouver des steaks de Kangourou en vente sur les tablettes??? La viande du marsupial était en fait très bonne et nous l’avons préparé en rôti dans le four avec des carottes et des patates. C’était délicieux et tendre et non, ça ne saute pas dans l’estomac par la suite!